Читаем Le Soldat Oublié полностью

Nous n’insistâmes pas. En grommelant nous regagnâmes le groupe, qui nous regarda en fronçant les sourcils. Deux types aidèrent l’autre, qui gémissait, à se remettre debout.

— Il faudra faire attention à ce faux jeton, dit Halls. Pour se venger, il pourrait bien nous tirer dessus à la prochaine attaque.

Le lendemain, le réveil fut sonné assez tard. Nous sortîmes pour l’appel de la compagnie. Dehors, une tempête de neige nous salua. Les têtes enfoncées dans nos cols relevés pour éviter la morsure des petits glaçons que transportait le vent, nous eûmes le plaisir d’entendre une bonne nouvelle. Le feldwebel Laus, que nous n’avions pas vu depuis une éternité, était là, maintenant un papier entre ses deux poings fermés. Lui aussi luttait contre la tempête.

— Soldats ! nous lut-il, entre deux bourrasques, le haut commandement, conscient de votre attitude, vous accorde une détente de vingt-quatre heures. Néanmoins, étant donné la situation actuelle, un contrordre pouvant survenir, vous devez vous présenter à votre cantonnement toutes les deux heures. Inutile donc de songer à rendre visite à vos petites amies ou à vos familles, ajouta-t-il en riant, mais vous pouvez en profiter pour écrire.

Laus envoya deux hommes chercher le courrier. À leur retour, ils firent la distribution ; il y avait quatre lettres et un colis pour moi. Nous aurions aimé voir Kharkov, mais le temps épouvantable nous incita à rester dans nos cantonnements. Nous passâmes une bonne et reposante journée. Nous nous apprêtions à reprendre le voyage en sens inverse comme prévu. Aussi, grande fut notre surprise lorsque, le lendemain, nous apprîmes que nous allions ravitailler en armement et en vivres une unité située dans la zone des combats. Nous fûmes, même mis approximativement au courant de notre destination. Nous devions rejoindre un secteur, dont j’ai oublié le numéro, quelque part au sud de Voronej. Nous accueillîmes la nouvelle sans enthousiasme.

— Bah, dit Halls, que nous piétinions dans la neige à Kiev ou à Voronej, cela revient au même.

— Oui, mais à Voronej, c’est le front, risqua Olensheim.

— Oui, je sais, dit Halls. Il faut bien qu’on le voie un jour. Je ne sais ce que je pensais. Que se passait-il réellement sur un champ de bataille ? J’étais partagé entre la curiosité et la peur.

Chapitre II

Le front

Au sud de Voronej. Le Don

L’hiver n’en finissait pas. Il neigeait presque sans discontinuer. Nous étions fin février ou début mars, je ne sais plus. On nous transporta en chemin de fer à soixante ou quatre-vingts kilomètres de Kharkov, dans une bourgade où se tenait un centre d’approvisionnement. Là, sous différents grands hangars, s’entassaient vivres, couvertures, médicaments, etc. Tous les trous, les caves, les moindres souterrains étaient bourrés de munitions de tous calibres. Il y avait des ateliers de réparation abrités ou en plein air. Des soldats juchés sur des tanks soufflaient dans leurs mains engourdies qui ne parvenaient plus à tenir la clef à molette.

Aux abords du village, des tranchées et des postes de défense étaient installés. Ce coin subissait assez fréquemment des attaques de groupes massifs de partisans. Tous ces mécaniciens et ces magasiniers devaient alors abandonner outils et cahiers d’inventaire pour sauter sur leurs mitrailleuses et assurer la sauvegarde du dépôt, ainsi que la leur.

— Le seul gros avantage que nous avons, me raconta un soldat du lieu, est que nous sommes très bien nourris. Ici, il y a beaucoup de travail. Nous avons été obligés d’organiser notre défense. Nous prenons la garde à tour de rôle. Lorsque ça barde, nous avons bien du mal, même en nous y mettant tous, à repousser les attaques des terroristes. Ils nous ont déjà détruit pas mal de choses. Notre commandant a réclamé plusieurs fois l’appui d’une unité d’infanterie, jamais elle n’est venue. Si, une fois, une compagnie de S.S. est venue à notre aide. Trois jours après son arrivée, elle fut envoyée au secours de la VIe armée. Nous avions déjà eu une quarantaine de tués, c’est beaucoup pour une compagnie.

Au début de l’après-midi, nous formâmes un convoi assez curieux. Il était composé de petites charrettes russes à quatre roues, sous lesquelles on pouvait fixer, par un système très simple, des planches en forme de ski, et les transformer ainsi en traîneaux. Il y avait aussi de vrais traîneaux russes, des eidekas et même deux ou trois troïkas entièrement décorées. Ce matériel avait été, bien entendu, réquisitionné aux Russes. Je me demandais bien ce que l’on allait faire et où nous allions emmener ce convoi de Père Noël, dont la hotte, il est vrai, ne contenait ni pantins ni jouets étincelants. Notre chargement se composait surtout de grenades et d’autres engins dangereux.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Адмирал Советского Союза
Адмирал Советского Союза

Николай Герасимович Кузнецов – адмирал Флота Советского Союза, один из тех, кому мы обязаны победой в Великой Отечественной войне. В 1939 г., по личному указанию Сталина, 34-летний Кузнецов был назначен народным комиссаром ВМФ СССР. Во время войны он входил в Ставку Верховного Главнокомандования, оперативно и энергично руководил флотом. За свои выдающиеся заслуги Н.Г. Кузнецов получил высшее воинское звание на флоте и стал Героем Советского Союза.В своей книге Н.Г. Кузнецов рассказывает о своем боевом пути начиная от Гражданской войны в Испании до окончательного разгрома гитлеровской Германии и поражения милитаристской Японии. Оборона Ханко, Либавы, Таллина, Одессы, Севастополя, Москвы, Ленинграда, Сталинграда, крупнейшие операции флотов на Севере, Балтике и Черном море – все это есть в книге легендарного советского адмирала. Кроме того, он вспоминает о своих встречах с высшими государственными, партийными и военными руководителями СССР, рассказывает о методах и стиле работы И.В. Сталина, Г.К. Жукова и многих других известных деятелей своего времени.Воспоминания впервые выходят в полном виде, ранее они никогда не издавались под одной обложкой.

Николай Герасимович Кузнецов

Биографии и Мемуары
100 великих гениев
100 великих гениев

Существует много определений гениальности. Например, Ньютон полагал, что гениальность – это терпение мысли, сосредоточенной в известном направлении. Гёте считал, что отличительная черта гениальности – умение духа распознать, что ему на пользу. Кант говорил, что гениальность – это талант изобретения того, чему нельзя научиться. То есть гению дано открыть нечто неведомое. Автор книги Р.К. Баландин попытался дать свое определение гениальности и составить свой рассказ о наиболее прославленных гениях человечества.Принцип классификации в книге простой – персоналии располагаются по роду занятий (особо выделены универсальные гении). Автор рассматривает достижения великих созидателей, прежде всего, в сфере религии, философии, искусства, литературы и науки, то есть в тех областях духа, где наиболее полно проявились их творческие способности. Раздел «Неведомый гений» призван показать, как много замечательных творцов остаются безымянными и как мало нам известно о них.

Рудольф Константинович Баландин

Биографии и Мемуары
100 великих интриг
100 великих интриг

Нередко политические интриги становятся главными двигателями истории. Заговоры, покушения, провокации, аресты, казни, бунты и военные перевороты – все эти события могут составлять только часть одной, хитро спланированной, интриги, начинавшейся с короткой записки, вовремя произнесенной фразы или многозначительного молчания во время важной беседы царствующих особ и закончившейся грандиозным сломом целой эпохи.Суд над Сократом, заговор Катилины, Цезарь и Клеопатра, интриги Мессалины, мрачная слава Старца Горы, заговор Пацци, Варфоломеевская ночь, убийство Валленштейна, таинственная смерть Людвига Баварского, загадки Нюрнбергского процесса… Об этом и многом другом рассказывает очередная книга серии.

Виктор Николаевич Еремин

Биографии и Мемуары / История / Энциклопедии / Образование и наука / Словари и Энциклопедии