L’armée française, dans laquelle j’ai pris un engagement de trois ans, ne me gardera finalement que dix mois. Malgré son bien-être, j’y tomberai sérieusement malade, et l’on me renverra chez moi en fin de compte.
Néanmoins, avant cela, je participerai à un grand défilé à Paris en 46. Un long recueillement aux morts y sera fait. J’y joignis silencieusement des noms :
Ernst Neubach, Lensen, Wiener, Wesreidau, Prinz, Solma, Hoth, Olensheim, Sperlovski, Smellens, Dunde, Kellermann, Freivitch, Ballers, Frösch, Woortenbeck, Siemenleis…
Je refuse de joindre celui de Paula… Je n’oublierai jamais celui de Halls, ni ceux de Lindberg, Pferham, Wollers… Et leur souvenir demeure en moi comme une fervente prière.
Il y a, aussi, un autre homme qu’il me faut oublier, il s’appelait Sajer et je crois lui avoir pardonné.
i Mitrailleuse antichar et antiaérienne.
ii Bougie.
iii Robe ukrainienne.
iv Je sers.
v Nähmaschinen : avion de reconnaissance russe vulgairement appelé « machine à coudre » par les landser, à cause de son bruit.
vi À vos armes !