Читаем Dragons d'un crépuscule d'automne полностью

— Mais c’est impossible ! reprit doucement Tanis. Quitter le Qualinesti ? Pourquoi ? La situation est grave, soit, mais non désespérée…

— Pire encore… Qualinost, la capitale est en train de vivre ses derniers jours. Regarde autour de toi !

Ils entrèrent dans la ville. Au premier coup d’œil, Tanis ne trouva rien de changé. C’était les mêmes rues de pierre scintillante serpentant entre les peupliers, les mêmes maisons de quartz réfléchissant le soleil en une multitude d’arcs-en-ciel. Tout semblait comme les elfes l’avait conçu : harmonie et beauté immuables.

Mais non. Qualinost avait réellement changé. Le bruissement du vent dans les feuilles de peupliers n’était qu’un gémissement dépourvu du ton joyeux dont il se souvenait. Son âme remuée tentait de saisir ce qui avait changé. L’atmosphère ! Elle était tendue à craquer, comme avant le déchaînement d’une tempête. Dans les rues, il vit ce qu’il n’avait jamais vu à Qualinost, ni ailleurs dans son pays. L’incertitude, la précipitation, la panique, le désespoir.

Les femmes s’embrassaient en pleurant avant de se séparer. Les enfants, instinctivement, ne jouaient plus dehors. Les hommes se rassemblaient, les armes à la main, surveillant leur progéniture. Ici et là, des feux avaient été allumés. Les elfes brûlaient ce qu’ils ne pourraient emporter.

La destruction de Solace avait porté un rude coup à Tanis, mais ce qui était en train de se passer à Qualinost lui déchirait le cœur. Il réalisa à quel point il y était attaché. Au fond de son cœur, il avait toujours cru en la pérennité du Qualinesti. Mais à présent, il allait perdre aussi cette illusion.

Qualinesti ne serait bientôt plus.

— Qu’allez-vous faire ? Où allez-vous partir ? Est-il encore temps de s’enfuir ? demanda Tanis d’une voix blanche.

— Tu le sauras bientôt, et tu apprendras beaucoup d’autres choses…, murmura Gilthanas.

Dominant la ville, la Tour du Soleil miroitait de toutes ses facettes, irradiant un tourbillon de lumière. Impressionnés par la majesté des lieux, les compagnons entrèrent dans un silence respectueux. Seul Raistlin restait indifférent à la beauté de l’édifice. Ses yeux furetaient partout et ne voyaient que la mort.

Porthios apparut au détour d’une arcade et les pria d’entrer dans la salle où l’Orateur les attendait. La pièce n’avait pas accueilli d’humains depuis des centaines d’années. Ni d’ailleurs de kenders. Les derniers nains à l’avoir vue l’avaient construite.

— Ah ! c’est ce qui s’appelle de la belle ouvrage ! dit Flint, les yeux humides.

L’immense salle circulaire était coiffée d’un dôme de mosaïque figurant le ciel bleu, séparé de la lune d’argent, de la lune rouge et des étoiles par un arc-en-ciel. L’éclairage provenait du contact du soleil avec les vitres et les miroirs qui renvoyaient la lumière vers une tribune trônant au milieu de la salle.

Parmi les elfes, Tanis remarqua beaucoup de femmes habillées d’incarnat, la couleur du deuil. Les elfes s’unissaient pour la vie. Les veuves ne se remariaient pas, mais accédaient à la fonction de Sages de la Maison Royale.

Les compagnons avancèrent jusqu’au milieu de la salle. Les elfes s’écartèrent en silence, adressant des regards stupéfaits au nain, au kender et aux barbares vêtus de fourrures. Le chevalier s’attira quelques murmures, ainsi que Raistlin, drapé dans sa large tunique rouge. Les magiciens elfes portaient la tunique blanche symbolique du Bien, le rouge signifiant la neutralité. Pour eux, du rouge au noir, il n’y avait qu’un pas.

L’Orateur de tous les Soleils marcha vers la tribune. Celui qu’on appelait simplement l’Orateur depuis maintenant un siècle était plus grand que son fils Porthios. Il portait l’éclatante tunique jaune vif de sa charge. Son visage austère lui donnait l’air inflexible.

Tanis remarqua que son père adoptif, lui aussi, avait changé. Quelques cheveux blancs éclairaient ses tempes et des rides soucieuses creusaient ses traits.

— Mes fils ! s’exclama-t-il tout à trac en ouvrant les bras. Je ne pensais plus vous revoir dans cette vie… Parle-moi de la bataille, demanda-t-il à Gilthanas.

— Plus tard, Orateur, répondit Gilthanas, qui comme tous ne s’adressait à son père que par ce titre. D’abord, je voudrais te présenter nos hôtes.

— Je suis désolé, dit l’Orateur, se passant une main sur le visage. Pardonnez-moi, mes amis. Je vous souhaite la bienvenue dans un royaume où personne n’a pénétré depuis bien des années.

Gilthanas lui dit quelques mots à l’oreille. D’un geste impératif, l’Orateur fit signe au demi-elfe de s’approcher.

— Est-ce bien toi, Tanthalas, le fils de ma belle-sœur ? Nous nous demandions ce que tu étais devenu. Bienvenue dans ton pays, même pour en voir l’anéantissement. Ma fille sera très heureuse de te revoir. Son camarade d’enfance lui a beaucoup manqué.

Gilthanas se raidit et regarda Tanis d’un air sombre. Le demi-elfe rougit, incapable de proférer une parole.

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Андрей Боярский

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