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Il s’est débattu avec l’interface, mais a fini par arriver à ses fins. Comme il avait configuré l’affichage sous forme de fenêtre, nous avons soudain eu l’impression de nous précipiter à proximité dangereuse du haut de l’Arc. L’image a vacillé, perturbée par l’atmosphère, puis le fil unidimensionnel s’est élargi, épaissi en ruban. Large en réalité de plusieurs kilomètres.

Les images télescopiques les plus détaillées de l’Arc n’avaient jamais révélé la moindre imperfection sur sa surface, y compris à l’époque de Turk. Cela avait changé, car le ruban présentait à présent des défauts visibles qui donnaient à son rebord très légèrement courbe un aspect irrégulier, en dents de scie. « Grossis encore dix fois », ai-je demandé, même si nous approchions des limites optiques de l’appareil.

Un autre vertigineux bond en avant. L’image s’est tordue et contorsionnée jusqu’à ce que l’avion applique des algorithmes de correction.

J’ai étouffé un cri de surprise. L’Arc était non seulement imparfait, mais traversé de fissures. Avec des brèches aux endroits d’où s’étaient détachés d’énormes morceaux.

C’était cela qui tombait du ciel : des fragments de l’Arc gros comme de petites îles, certains à une vitesse tout juste inférieure à celle de révolution orbitale, qui brûlaient en pénétrant dans l’atmosphère et dépensaient leur énorme énergie cinétique dans les océans morts de la Terre ou sur ses continents sans vie.

Cela n’aurait jamais dû se produire. Mais nous l’avons vu se produire une nouvelle fois sous nos yeux. Une fissure noire s’est élargie, allongée, en a croisé une autre, et soudain un morceau de l’Arc s’est détaché. Il se déplaçait avec la grâce éléphantesque de sa propre inertie et j’ai estimé qu’il décrirait encore deux ou trois orbites autour de la Terre avant de finir par tomber et s’embraser dans l’atmosphère.

J’ai regardé Turk, qui m’a regardée. Nous n’avions pas besoin de dire quoi que ce soit. Lui et moi savions ce que cela signifiait : que la porte d’accès à Équatoria était définitivement fermée. Que notre plan avait échoué. Que nous n’avions nulle part où aller.

<p>27</p><p>Sandra et Bose</p>

Bose longea une série de haies en restant penché et en espérant que la pluie l’aiderait à dissimuler sa présence. Quelques dizaines de mètres plus loin dans la rue, le gamin au sac en plastique – Turk, a priori – avançait à grands pas et sans se cacher sur le trottoir. Il n’allait pas tarder à arriver en vue d’une des voitures de surveillance repérées par Bose, un véhicule gris à l’allure anonyme occupé par deux hommes renfrognés et sans nul doute bien armés.

Bose sut à quel moment le gamin aperçut cette automobile au léger flottement dans sa démarche, hésitation fugace qui passait inaperçue si on ne la guettait pas. L’adolescent ne laissa rien paraître d’autre. Il continua à marcher, tête basse, poncho dégoulinant de pluie. Il passa à côté de la voiture. Les gardes à l’intérieur le suivirent des yeux en tournant la tête au même moment, comme synchronisés.

En prenant à gauche, il se serait dirigé vers l’entrée principale de l’entrepôt Findley, mais il eut la présence d’esprit de continuer tout droit. Bose en profita pour couper par un parking envahi par les herbes à l’arrière d’un bâtiment industriel, ce qui le dissimula à la voiture, mais lui fit perdre Turk de vue. La pluie tombait si fort qu’elle donnait l’impression de mains brusques cherchant à attirer son attention. Ses chaussures dégorgeaient déjà. Au carrefour suivant, il retrouva Turk, qui continuait dans la même direction bien au-delà de l’entrepôt. Ne t’arrête pas, pensa-t-il. Reprends le bus. Facilite-moi la vie.

Mais Turk obliqua à gauche. Bose comprit qu’il contournait l’entrepôt de loin pour chercher une faille dans le cordon de sécurité.

Il essaya de se mettre à la place de Turk Findley, à supposer que ce soit vraiment lui et qu’il ressemblait un tant soit peu à son portrait dans les carnets d’Orrin. Ce n’était pas facile. Bose avait vénéré son propre père. Le concept de parricide, même symbolique, lui était étranger.

Il comprenait toutefois assez bien la rage et l’impuissance, ayant ressenti l’une et l’autre quand les voleurs avaient enfoncé la porte de la maison à Madras. Son père l’avait envoyé se cacher sous le bureau dans sa chambre, où Bose était consciencieusement resté, le cœur battant la chamade, les poumons privés d’air parce qu’il retenait le plus possible sa respiration. « Je m’en occupe », avait dit son père et Bose l’avait cru. Il n’était sorti qu’en l’entendant pousser son premier et dernier hurlement. Le sien n’avait pas tardé.

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