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Je crois que je suis né avec ces rêves ou ces souvenirs sur Turk Findley, Allison Pearl et Isaac Dvali. Ils m’ont beaucoup perturbé quand j’étais plus petit. Ils me venaient comme des visions. Comme si un vent passait en moi, ma sœur Ariel aimait dire.

C’est pour ça que je suis parti sans prévenir en bus à Houston. Et que j’ai écrit mes rêves dans mes carnets.

À Houston, ça ne s’est pas passé comme je m’y attendais. (Comme vous le savez, docteur Cole, et je pense que personne d’autre ne lira ces pages… sauf si vous les montrez à l’agent Bose, ce qui ne me gênerait pas.) J’imagine que je n’ai pas pris le même chemin que dans mon rêve. Je n’ai jamais braqué de magasins, par exemple. J’aurais sans doute pu. Dieu sait que, des fois, j’ai eu assez faim et été assez en colère pour ça. Mais chaque fois que j’avais envie de faire du mal à quelqu’un, je pensais à Turk Findley et au type en feu (qui était moi !) et je me disais que ça devait vraiment être terrible de porter le poids de la mort de quelqu’un d’autre.

Je travaille dans la serre surtout la nuit, mais ils n’éteignent jamais les grandes lumières. C’est comme une maison tout le temps au soleil de midi. J’aime bien l’humidité de l’air et l’odeur des choses qui poussent, et même celle qui pique de l’engrais chimique. Vous vous souvenez de ces fleurs qui poussaient sous la fenêtre de ma chambre au State Care, docteur Cole ? Des oiseaux de paradis, vous avez dit qu’elles s’appelaient. Elles ressemblaient à une chose, mais elles en étaient une autre, en fait. Sauf qu’elles n’ont pas choisi de ressembler à ça. Elles sont juste ce que le temps et la nature ont fait d’elles.

On ne cultive pas ce genre de fleurs dans la serre où je travaille. Mais je me souviens qu’elles étaient très jolies. Elles ressemblent vraiment à des oiseaux, n’est-ce pas ?

Je ne crois pas que je vous écrirai encore, docteur Cole. Ne le prenez pas mal. C’est juste que je ne veux plus penser à ces choses pénibles.

Les gens à qui l’agent Bose m’a présenté ont été vraiment gentils. Ils m’ont trouvé ce travail, et aussi un endroit où on peut vivre, Ariel et moi. Ce sont de braves gens, même si ce qu’ils font n’est pas légal. Ce ne sont pas vraiment des criminels. Ils croient juste pouvoir inventer une meilleure façon de vivre.

Ils réussiront peut-être. Et s’ils réussissent, le monde ne deviendra peut-être pas un désert toxique comme dans les rêves que j’ai écrits. J’espère, en tout cas.

Je n’en sais rien, bien entendu. Mais on peut leur faire confiance, docteur Cole.

Et je sais que vous faites confiance à l’agent Bose. Il m’a aidé quand il n’y était pas obligé. C’est quelqu’un de bien, je trouve.

Je le remercie, et merci aussi à vous, pour la même raison.

Bon, je n’ai plus rien à dire. Il va falloir que j’aille travailler.

N’attendez pas de mes nouvelles.

Ariel vous passe le bonjour et me demande de vous dire qu’il fait sacrément trop chaud à Houston.

Orrin Mather Laramie,

Wyoming

FIN<p>Remerciements</p>

Je n’aurais pu écrire ce livre sans l’aide et la patience d’amis et parents trop nombreux pour les citer : il va sans dire que je les remercie tous. Merci aussi à Glenn Harper, qui a répondu avec générosité à une question technique (sur la taille relative d’un être humain par rapport à la longueur de Planck et les limites de l’univers observable). Sa réponse n’apparaît pas dans la version définitive de Vortex, du moins pas explicitement, mais elle a contribué à préciser ma réflexion sur la nature des « Hypothétiques » et leur intervention dans l’histoire de l’humanité. En ce qui concerne l’eutrophisation océanique et le destin de la Terre, je me suis servi d’Under a Green Sky et de The Medea Hypothesis, de Peter Ward, deux livres d’un pessimisme fiable et que je recommande aux lecteurs curieux.

[1] Allusion au proverbe : « Qui vit dans une maison de verre ne doit pas lancer de pierres. » (Toutes les notes sont du traducteur.)

[2] La Federal Emergency Management Agency est l’agence fédérale chargée de gérer les situations d’urgence.

[3] Traduction de Jean-Michel Déprats in Tragédies I, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2002.

[4] En français dans le texte, comme les deux peut-être en italique infra.

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