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— Sans vouloir vous offenser, Oscar, vous n’avez pas l’impression qu’une conscience qui est capable de rationaliser un génocide a peut-être un problème ? »

Il m’a dévisagé, irradiant des pics violets de colère et de ressentiment. Puis il a haussé les épaules. « Vous n’avez pas vécu assez longtemps avec votre nœud. Vous comprendrez bientôt. »

C’est ce qui me fait peur, ai-je pensé.

« Tout ça n’a plus d’importance, a-t-il dit. Venez avec moi. »

J’ai voulu le faire. Toute ma vie d’adulte, je l’avais passée dans la lumière crue de l’homme en train de brûler. J’avais envie de laisser le Coryphée endosser mes péchés. Et s’il fallait payer cela par l’oubli ou la mort, peut-être n’était-ce que justice tardive. Au moins mourrais-je sans tache.

Méritais-je de mourir sans tache ?

« Je préférerais être avec Allison, ai-je répondu. Le moment venu.

— Alors pourquoi n’est-elle pas là ? Je sais que vous vous sentez responsable d’elle, mais elle est une aberration, un vaisseau vide. Même l’affection qu’elle vous porte est artificielle. Vous êtes relié au Réseau, maintenant, vous devez avoir vu ça en elle. »

Je ne voulais pas lui dire ce que j’avais vu en elle.

« Partez, Oscar. Allez rejoindre votre famille. »

Il allait protester, mais a refermé la bouche et hoché la tête d’un air résigné. Peut-être s’est-il aperçu à quel point je l’enviais et peut-être était-il trop aimable pour en parler.

Il s’est levé. « Très bien. Au revoir, monsieur Findley. »

La porte s’est refermée derrière lui. J’ai attendu d’être sûr qu’il ne soit plus dans le couloir. Je me suis dit que c’était le moment de partir. Mais aussi qu’il serait beaucoup plus facile de rester. De laisser arriver ce qui allait arriver. Vouloir s’enfuir était idiot, effroyablement vaniteux. C’était une insulte aux millions de personnes qui avaient passé toute leur existence à Centre-Vox et aux millions d’autres dont les brillants espoirs brûlaient derrière mes yeux.

J’ai jeté un dernier coup d’œil sur ce qui m’entourait. J’ai pensé à Allison qui m’attendait. Et je suis parti vers les quais aériens.

<p>25</p><p>Sandra et Bose</p>

Avant que Bose puisse ajouter quoi que ce soit, avant même que Sandra puisse commencer à réfléchir à ce qu’il venait de dire, un autre bus s’arrêta en face dans la rue et elle tourna la tête pour le regarder.

Dans la lueur orange du réverbère, le véhicule luisant de pluie semblait flotter telle une hallucination. Personne ne monta. Deux hommes descendirent. Rien que deux travailleurs de nuit, leur dîner à la main. Le bus repartit et les ouvriers s’éloignèrent rapidement, mais pas en direction de l’entrepôt Findley.

« Il se fait tard », dit Sandra. Elle n’était pas prête à penser à ce que Bose avait reconnu sur lui-même et il semblait vouloir changer de sujet. « Et s’il ne vient pas ?

— Je crois qu’il viendra.

— À cause de ce qu’il a écrit ?

— On ne sait pas trop ce que sont ses carnets, mais à mon avis, Orrin les croit prophétiques. Le passage sur Turk Findley qui met le feu à l’entrepôt… Dans l’esprit d’Orrin, ce n’est pas quelque chose qui s’est passé, mais qui pourrait se passer. Il veut changer le dénouement.

— Il sait visiblement deux ou trois trucs sur la famille Findley, du moins, s’il y a du vrai là-dedans.

— Les faits principaux n’ont pas été difficiles à confirmer. Findley a passé quelques années à Istanbul. Il a un fils de dix-huit ans. Qui a été au lycée en même temps qu’une Latisha Philips.

— Tu lui as parlé, à elle ?

— Non. Pour lui dire quoi ? Elle n’a rien à voir dans cette histoire.

— Et au fils ? » Surnommé Turk, supposa-t-elle.

« Difficile sans donner l’alerte à Findley.

— On pourrait donc supposer qu’Orrin a parlé au gamin, ou a surpris une conversation dont il a tiré ses propres conclusions, et qu’il a inclus tout ça dans son histoire.

— Logiquement, ouais. Il n’est pas médium.

— Eh bien, il a prédit la tempête. » La pluie faiblissait de temps en temps, mais repartait toujours de plus belle, comme si la moitié du golfe du Mexique avait lévité au-dessus de la ville avant de céder à la gravité.

« Mais il s’est trompé sur d’autres détails. Le document dit qu’il n’y avait personne dans l’entrepôt, à part le gardien de nuit. C’est faux, en tout cas ce soir. Et si se faire renvoyer a bouleversé Orrin à ce point, c’est aussi parce qu’il croyait être, lui, le gardien de nuit de service le soir où Turk a mis le feu.

— Il prédisait sa propre mort ?

— Dans une certaine mesure. Mais pas parce qu’il veut mourir. Orrin ne m’a pas paru suicidaire du tout. À mon avis, il est venu ici empêcher la chose qu’il prédisait, qu’il en soit ou non la victime. »

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