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— Je l’ai interrogé moi-même et j’ai tendance à partager votre avis. De toute manière, les entrants non violents peuvent toujours être confiés à un membre de leur famille, du moment que celui-ci est d’accord et qu’il a un revenu ainsi qu’un domicile légal. » Elle jeta un coup d’œil à Bose, qui aurait dû expliquer tout cela. « Si vous pouvez prouver que vous êtes sa sœur – un permis de conduire et une carte de sécurité sociale suffiront –, si on peut vérifier que vous avez un emploi et si vous voulez bien signer les formulaires, nous pouvons vous confier Orrin presque tout de suite.

— Je l’ai déjà dit à Ariel, assura Bose. J’ai même appelé le State Care pour prévenir que nous allions remplir les papiers. Mais il y a un problème. D’après votre supérieur, le Dr Congreve, Orrin a fait une crise de violence cet après-midi. Il a agressé un aide-soignant, apparemment. »

Sandra cilla. « Ah oui ? Je n’ai pas entendu parler d’un épisode violent. Si Orrin a agressé quelqu’un, je l’ignorais.

— C’est des conneries, oui, jeta Ariel. Il suffit d’avoir parlé à Orrin, même un tout petit peu, pour savoir que c’est des conneries. Orrin n’a jamais agressé personne de sa vie. Il ne peut pas écraser un insecte sans lui demander d’abord pardon.

— L’accusation est peut-être mensongère, dit Bose, toujours est-il qu’elle complique la libération d’Orrin. »

Sandra essayait encore d’assimiler la nouvelle. « Ce n’est pas du tout le genre de comportement auquel je m’attendrais de sa part, en tout cas. » Le connaissait-elle toutefois vraiment, après un seul entretien et une conversation complémentaire ? « Mais vous voulez dire que… que Congreve ment ? Pourquoi mentirait-il ?

— Pour garder Orrin sous les verrous, dit Ariel.

— D’accord, mais pourquoi ? On manque déjà de financement et de places. Remettre un patient à sa famille est en général la meilleure solution pour tout le monde. Pour le patient comme pour nous. J’ai d’ailleurs l’impression que Congreve a été recruté parce que le conseil d’administration pensait qu’il réduirait le nombre d’admissions au State Care. » De manière éthique ou non, ajouta-t-elle en silence.

« Vous n’en savez peut-être pas autant que vous le croyez sur ce qui se passe là où vous travaillez », dit Ariel.

Bose se racla la gorge. « N’oubliez pas que Sandra est là pour nous aider. C’est notre meilleure chance pour qu’Orrin soit traité équitablement.

— Je verrai ce que je peux dénicher sur cet incident. Je ne sais pas si je peux aider, mais je ferai de mon mieux. Madame Mather, vous permettez que je vous pose quelques questions sur Orrin ? Plus j’en sais sur son passé, moins j’aurai de mal à faire avancer les choses.

— J’ai déjà tout dit à l’agent Bose.

— Vous voulez bien répéter ? Je ne m’intéresse pas tout à fait à Orrin de la même manière que l’agent Bose. » Et peut-être d’une manière très différente. À l’évidence, Sandra n’avait pas encore pris la pleine mesure de Jefferson Amrit Bose. « Orrin a vécu toute sa vie avec vous ?

— Jusqu’au jour où il a pris le car pour Houston, oui.

— Vous êtes sa sœur… Que sont devenus vos parents ?

— Orrin et moi n’avons pas le même père, et ni le sien ni le mien ne se sont attardés. Maman s’appelait Danela Mather et je venais d’avoir seize ans quand elle est morte. Elle s’est occupée de nous du mieux qu’elle a pu, mais elle perdait facilement le nord. Et à la fin, elle avait des ennuis de drogue. Meth et les hommes qu’il fallait pas, si vous voyez ce que je veux dire. Ensuite, il n’y a plus eu que moi pour m’occuper d’Orrin.

— Ça demandait un gros travail ?

— Oui et non. Il n’a jamais eu besoin qu’on s’occupe beaucoup de lui. Ça lui plaisait toujours de rester tout seul à regarder des livres d’images ou je ne sais quoi. Même tout petit, il pleurait vraiment très peu. Mais il valait rien à l’école et il n’arrêtait pas de pleurer quand Maman l’emmenait en classe, alors le plus souvent, il restait à la maison. Il n’était pas doué non plus pour se nourrir. Si vous lui mettiez pas de la nourriture sous le nez deux fois par jour, il aurait jeûné. Il était comme ça, voilà tout.

— Différent des autres enfants, autrement dit ?

— Ça, c’est sûr, mais si vous voulez dire “retardé”, je vais répondre non. Il sait écrire des lettres et lire des mots. Il est assez malin pour garder un travail si quelqu’un l’embauche. Il a travaillé un moment comme gardien de nuit à Raleigh… Ici aussi, à ce que m’a dit l’agent Bose, jusqu’à ce qu’il se fasse virer.

— Orrin entend-il des voix ou voit-il des choses qui ne sont pas là ? »

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