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Chacun soumit l’histoire de sa vie à l’examen de son interlocuteur. Bose : né à Mumbai durant le mariage malheureux de sa mère avec un ingénieur éolien indien, il y avait vécu jusqu’à l’âge de cinq ans. (Ce qui expliquait son soupçon d’accent et ses manières, plus raffinées d’un rien que la moyenne au Texas.) Revenu à Houston au moment d’entrer en école primaire et imprégné par la suite de ce qu’il appelait « le sentiment aigu d’injustice » de sa mère, il avait été en fin de compte accepté à l’école de police à une époque où les forces de l’ordre de Houston embauchaient à tour de bras. Il se raconta avec un sens de l’humour que Sandra trouva inhabituel chez un flic. À moins qu’elle n’ait jamais croisé les bons. En retour, elle lui livra le résumé – pour être honnête, la version expurgée avec soin – de Sandra Cole : sa famille à Boston, la fac de médecine, son travail au State Care. Quand Bose l’interrogea sur les raisons de son choix de carrière, elle mentionna un désir d’aider les gens, mais ni le suicide de son père ni ce qui était arrivé à son frère Kyle.

La conversation évolua vers des banalités tandis qu’ils traînaient sur leur café, et quand elle quitta le restaurant, Sandra ne savait pas davantage si elle devait considérer leur repas comme un échange professionnel ou un rendez-vous au cours duquel un garçon et une fille se jaugeaient l’un l’autre. Ni laquelle de ces deux possibilités elle préférerait. Elle trouvait Bose attirant, au moins en apparence. Pas seulement à cause de ses yeux bleus et de sa peau couleur teck. C’était sa manière de parler, comme s’il s’exprimait depuis un endroit calme et tranquillement raisonnable tout au fond de lui. Et il semblait tout aussi intéressé par elle, si elle ne se trompait pas. Mais quand même… avait-elle besoin de ça dans sa vie ?

Sans compter les inévitables ragots que cela provoquerait dans l’univers social desséché du personnel du State Care. Retournée travailler une demi-heure auparavant, Wattmore avait eu le temps de faire savoir que Sandra déjeunait avec un flic. Sandra eut le droit à des regards entendus et des petits sourires de la part des infirmières de la réception. Pas de chance, mais Wattmore était une force de la nature aussi irrésistible que les marées.

Bien entendu, les ragots n’allaient pas toujours dans la même direction. Sandra savait que Mme Wattmore, veuve de quarante-quatre ans, avait couché avec trois des quatre chefs de service précédents. « Cette femme vit dans une maison de verre[1], avait confié à Sandra une infirmière croisée à la cafétéria du personnel. Vous savez quoi ? Ces derniers temps, elle prenait ses pauses avec le Dr Congreve. »

Sandra se dépêcha de gagner son bureau, dont elle referma la porte. Elle avait deux synthèses de cas à écrire. Elle jeta un coup d’œil coupable aux dossiers et les écarta pour sortir de son sac l’enveloppe remise par Bose. Elle en tira des pages recouvertes d’une écriture serrée qu’elle se mit à lire.

Elle débordait de nouvelles questions quand elle revit Bose ce soir-là.

Il avait lui-même choisi le restaurant, cette fois, un pub à thème dans le nord de la ville, hachis parmentier, Guinness et serviette en papier vert au gaufrage de harpes. Il l’attendait quand elle arriva. Elle fut surprise de trouver une autre femme à sa table.

L’inconnue était extrêmement maigre et portait une robe bleue à fleurs ni neuve, ni en bon état. Elle semblait à la fois nerveuse et en colère et regarda d’un air méfiant Sandra approcher de leur table.

Bose se leva en toute hâte. « Sandra, j’aimerais vous présenter Ariel Mather, la sœur d’Orrin. »

<p>6</p><p>Récit de Turk Findley</p><p>1</p>

À certains moments de ma captivité, je n’ai pas trop su si je voulais vivre ou mourir. Si ma vie avait eu jusque-là le moindre sens, la moindre signification, depuis l’acte impardonnable qui m’avait fait quitter Houston bien des années auparavant jusqu’à mon réveil dans le désert d’Équatoria, je ne voyais pas lesquels. Mais le stupide instinct de survie a fait à cet instant-là un retour fracassant. En voyant des nuées d’avions voxais se lancer dans un massacre systématique des Fermiers rebelles, je n’ai plus voulu qu’une chose : trouver un abri.

<p>2</p>
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