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Ils avaient tiré les yonks récalcitrants par l’ouverture, les avaient laissés dans le pied de l’arche, assez large pour les contenir tous les cinq, puis, après avoir refermé la porte, ils avaient emprunté un escalier tournant qui débouchait sur une salle vide avant de repartir vers les niveaux supérieurs.

Quelque chose les avait retenus d’explorer le vaisseau de fond en comble, l’impression dérangeante de violer un sanctuaire du passé, de s’être fourvoyés dans une tombe. Le métal semblait à jamais marqué, meurtri par les espoirs, les peurs, les joies et les colères des hommes et des femmes qui avaient franchi douze années-lumière et défié l’immensité cosmique.

Les quatre hommes s’étaient installés dans la première salle équipée de couchettes qu’ils avaient trouvée. Parfaitement étanche, l’arche restait imperméable aux tourbillons de poussière qui crissaient sur ses flancs. De même, bien qu’inhabitée probablement depuis des années, voire des siècles, son atmosphère demeurait pure, saine, comme épargnée par les moisissures. Ils avaient mangé des morceaux de viande crue dont le goût rance avait déclenché chez Ankrel un début de nausée.

La lumière de Mung et d’Aphya s’invitait en catimini par les petites ouvertures circulaires tendues d’une matière dure, réfléchissante et froide pour laquelle Jozeo ne disposait pas de nom. Avant de se coucher, Ankrel s’était observé dans l’un de ces miroirs et avait reçu un choc : « Nous ne sommes pas des bêtes sauvages », avait protesté Mazrel, et, pourtant, c’était l’impression qu’il avait ressentie en contemplant son reflet : avec son embryon de barbe, ses cheveux emmêlés, ses traits hâves, ses yeux hagards, il ressemblait davantage à une bête sauvage qu’à un homme.

Il lui semblait avoir parcouru lui aussi des années-lumière depuis son départ du mathelle de Velaria.

Des années-lumière à l’intérieur de lui-même…

Les yeux de la ventresec et son enfant s’étaient allumés comme des étoiles dans la nuit de son esprit. Il se tourna vers Jozeo, allongé sur la couchette d’à côté, faillit lui demander si Mazrel le regardait du fond de l’âme comme tous ceux qu’il avait tués de sa main. Il y renonça, il avait assez à faire avec ses propres démons.

<p>CHAPITRE XXV</p><p>SOIFS</p>
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