Читаем Mange et tais-toi полностью

Mais la troupe continue son exploration acharnée. Elle s'éloigne. Mon palpitant cogne si fort que doit résonner jusqu'au pied du pompidier. Je ferme les yeux. Le goût sauvage, jouissif, de la victoire me chavire. La seconde phase de l'opération «Taillons-nous» a également réussi. Vous le voyez, mes aminches: rien n'est impossible à l'homme déterminé. Il suffit d'avoir des tripes et d'oser, et de doser. La chance dont à propos de laquelle je vous causais primitivement, c'est une femelle qu'il faut conquérir. J'appuie mon front contre l'écorce éléphantesque. C'est rugueux, dur, solide. Quoi de plus merveilleux qu'un arbre? Il nous donne des fruits pour nous rafraîchir, de l'ombre pour faire la sieste, des lits pour faire l'amour et des cercueils pour faire la mort. Je suis bien. Je l'aime. Aucune peau de femme ne m'a jamais paru plus agréable que cette peau d'arbre géant. Blotti dans son gros ventre, comme Jonas dans sa baleine, je récupère. Je me détends. Je réfléchis. Je communie avec la belle, l'indulgente nature. «J'aurais jamais dû m'éloigner de' mon arbre», fredonné-je… Le temps s'écoule; la nuit vient. Les frondaisons noircissent. Il y a d'autres cris, d'autres rumeurs profondes, d'autres senteurs enivrantes… La forêt se fait hostile. Pour lors, l'étonnant San-Antonio, celui qui a trouvé le moyen de gagner un maximum d'argent avec un minimum d'idées; l'homme qui est capable de se coucher tôt avec une dame qu'il ne connaît pas et de se lever tard avec une dame qu'il connaît bibliquement. l'intrépide San-Antonio qui peut mettre un type K.O. aussi vite qu'il peut le faire cocu; San-Antonio, l'enfant chéri des foules en délire (à force d'en remettre, il finira bien par en rester quelque chose!), San-Antonio sans qui l'œuvre de Frédéric Dard ne serait que ce qu'elle est; San-Antonio le bien-aimé, le bien nommé, se prend à part et se demande comment il va enchaîner son destin. Le chopera-t-il par les oreilles ou par la queue? Lui fera-t-il une clé aux pattes, une Cléopâtre ou bien le blousera-t-il à la sournoise? Car, enfin, l'unique solution raisonnable c'est de fuir, convenez-en ou allez vous faire ausculter le fondement par un manche de truelle. Je dois profiter de la noyé pour me débiner. La jungle est hostile, pleine d'embûches de Noël. Le Viêt plus ou moins cong rôdaille dans les fourrés, l'arme au poing, prêt à m'interpréter «Aspro la douleur s'efface».

Ils sont à l'affût (sur celui de leurs arbalètes). Une fléchette que je ne sentirai même pas arriver! Et bonne bière, San-Antonio, ça c'est de la terre meuble! Et je ne parle pas des pièges à Congs disposés dans les sentiers sous bois dont je mâche les feuilles, comme disait mon ami Verhaeren avant d'aller prendre le train. Nonobstant ces graves, ces multiples dangers, je dois tenter de me tailler. Oui, seulement, mes deux copains sont aux mains des Russes, eux, et San-Antonio ne saurait sauver sa peau en oubliant celle de Bérurier au vestiaire. Alors? Je vous vois venir, les gars: pas futés, mais logiques à vos moments perdus. Vous vous dites pertinemment: «On le connaît, San-A. on le sait qu'il va tenter l'impossible pour délivrer ses aminches. Ça serait plus notre crack-maison, sans ça. Son blason rouillerait. Il deviendrait pas sympa, le Casanova de basse-cour. On le lirait plus, on le relirait encore moins (ou alors en peau de chagrin). Il se doit à sa légende et, qui plus est, à son public». Eh bien oui, mes petites tronches, je réponds à votre appel. Je vous ai compris. Il est là, San-A. Il répond présent! Nous serons sauvés ensemble ou nous périrons ensemble, il y a pas de milieu (sinon à Pigalle et à Marseille).

Je me hisse hors de mon trou et me laisse couler jusqu'au sol. Les lianes, c'est lisse. J'exécute des mouvements gymniques, comme chaque fois après une période d'engourdissement. Ça rétablit la circulanche et assouplit les nerfs. Je vais avoir besoin d'eux pour écrire les pages suivantes. Moi, San-A., tout seul et les mains vides, j'attaque un camp bourré de soldats en armes, et ce pour la deuxième fois dans la même journée: un camp américain aux aurores, un camp russe au crépuscule. Avec juste mon courage et mon génie! Comme complice, la nuit! C'est peu. Comme motivation, mon désir ardent de sauver des amis. Eh oui: tout mettre en œuvre pour les arracher à leurs tortionnaires. Cette idée me galvanise. J'en frétille comme un chien qui fait marcher son essuie-glace lorsqu'on le caresse. Et je me dis, du fond du cœur: «En avant, San-Antonio. En avant!»

Avec une canne de bambou, je me fabrique une lance; comme on appointe une mine de crayon. Le résultat obtenu est formide. Je viens de me fabriquer une arme redoutable. Certes, elle ne vaut pas une mitrailleuse double, mais elle présente l'avantage d'être plus silencieuse et ce détail, dans le cas présent, a son importance.

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