Читаем Cinquante ans plus tard полностью

Tous ceux qui abjuraient de leur croyance en Jésus devant l'image de Jupiter capitolin, lui jurant une éternelle fidélité, pouvaient retourner librement à leur foyer, retrouvant leur liberté et leur droit à la vie ; ceux qui ne se prosternaient pas devant l'idole romaine, se maintenant inébranlable dans leur foi chrétienne, pouvaient compter sur la torture, voire la mort.

Sur plus de trois cent créatures, seulement trente cinq réaffirmèrent leur foi en Jésus- Christ avec sincérité et une ferveur irréductible.

Pour ceux-là, les portes de la prison se sont refermées sans miséricorde et sans espoir. Parmi les condamnés, se trouvaient Nestor et son fils qui, fidèles à Jésus, se reposaient sur leurs idées miséricordieuses, convaincus que tout sacrifice pour leur cause, était une porte ouverte à la lumière et à la liberté.

UNE VISITE EN PRISON

La nouvelle concernant ces événements arriva bientôt à la résidence d'Helvidius Lucius, occasionnant les plus tristes inquiétudes et les plus angoissantes perspectives.

Malgré la foi qui fortifiait son cœur, la jeune Célia s'est sentie prise d'une profonde désolation et sa seule consolation était d'entendre son grand-père paternel, qui, à cette époque, lisait déjà avec intérêt les Évangiles et les Épîtres de Paul, abritant en son for intérieur la même foi qui illuminait déjà tant de héros et de martyrs.

Tous deux passaient des heures à échanger de tendres confidences assis à la terrasse de son palais sur la colline de l'Aventin, à observer le long cours d'eau clair du Tibre ou absorbés à contempler le ciel. Faisant appel à son expérience, le vénérable Cneius Lucius consolait sa petite-fille abattue. Ils citaient maintenant les mêmes textes évangéliques, manifestaient de concert des impressions analogues.

Quant à Alba Lucinie, après avoir entendu les réprobations les plus énergiques de la part de son vieux père concernant les dénonciations de Pausanias, elle se sentait grandement réconfortée depuis qu'elle avait la certitude que son mari reviendrait prochainement et définitivement au foyer, obéissant à des ordres inopinés du gouvernement impérial.

La pauvre femme attribuait cette joie aux prières de Tullia et de sa fille, remerciant le nouveau dieu au plus profond de son âme puisque le retour d'Helvidius était un baume pour son cœur tourmenté.

Et de fait, quelques jours plus tard, le tribun regagnait ses pénates avec un soupir de satisfaction et de soulagement, après avoir accompli toutes les obligations qui le retenaient sur le site de prédilection de César.

Informé des événements concernant Nestor et de son attitude, le patricien fut péniblement surpris, désireux qu'il était de tirer l'ex-captif de la situation délicate où il se trouvait ; mais dès qu'il sut que c'était aussi le père de Cirus qui avait ressurgi à Rome aggravant ses préoccupations morales, Helvidius Lucius fit un geste d'étonnement et d'incrédulité. Cependant, il écouta jusqu'au bout le récit de son beau-père, profondément contrarié par la conduite de sa femme qui avait permis que sa fille comparaisse à une réunion condamnable, à son avis.

Alba Lucinie, à son tour, sut respecter tous les reproches avec l'humilité nécessaire à l'harmonie domestique et, loin de le tourmenter davantage avec des lamentations, elle fit taire ses propres peines lui cachant l'attitude odieuse de Lolius Urbicus, ainsi que ses craintes concernant Claudia Sabine face aux confidences de Tullia qui avaient vivement blessé son cœur. La noble femme, dotée de capacités élevées de dévouement pour son foyer et de réflexion devant les problèmes de la vie en général, opéra de vrais miracles d'affection et de dévouement pour que son cher mari retrouve toute sa tranquillité.

Le lendemain à son retour, HeMdius Lucius prit toutes les mesures requises pour voir Nestor à la prison Mamertine.

L'apparition de Cirus dans la capitale de l'Empire était pour lui un fait invraisemblable. Il ne pouvait croire que l'affranchi qui avait toute sa confiance et dont le comportement avait su conquérir son affection, pouvait être le père d'un homme que son cœur détestait. Il voulait, ainsi, se certifier de la véracité des événements par lui-même. De plus, si les faits s'avéraient faux, il engagerait tout son prestige personnel auprès de l'Empereur, afin d'éviter le martyre et la mort du prisonnier.

La réalité, néanmoins, viendrait contrarier ce projet sans le moindre appel.

Une fois arrivé à la prison, il réussit à obtenir de Sixtus Plocius, l'officier qui veillait sur l'établissement, une autorisation inconditionnelle de sorte à s'entretenir avec le prisonnier comme il l'entendait.

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