Читаем Cinquante ans plus tard полностью

C'en est trop ! Tes propos seront toujours ceux d'un esclave intraitable et odieux !...

Cela suffit ! J'informerai Helvidius de ton détestable comportement.

Il appela Pomponius Gratus pour entendre ses déclarations et tandis que Nestor était obligé de déclarer sa condition d'adepte et de propagandiste du christianisme, réaffirmant être le père de Cirus et fournissant d'autres informations, de sorte à satisfaire les autorités en exposant ses antécédents, le fier patricien s'est retiré de la pièce foulant le sol lourdement.

Nestor - s'exclama Pomponius Gratus, prenant des airs d'importance en sa capacité d'enquêteur dans le cas présent -, tu n'ignores pas que tes affirmations forgeront les bases d'un procès dont le résultat sera ta propre condamnation. Tu sais que l'Empereur est juste et magnanime pour tous ceux qui se repentissent à temps d'une attitude déraisonnée et malheureuse comme la tienne. Pourquoi ne renonces-tu pas, maintenant, à de telles sorcelleries ?

Nier ma foi chrétienne serait trahir ma propre conscience - répliqua l'affranchi calmement.

D'ailleurs, je n'ai rien fait qui puisse m'induire au repentir.

Mais tu n'étais pas un esclave ? Si tu viens d'une condition pénible et misérable, pourquoi ne pas transiger avec tes idées personnelles en signe de gratitude envers ceux qui t'ont donné l'indépendance ?

En captivité, je n'ai jamais cessé de cultiver la vérité comme étant la meilleure manière d'honorer mes maîtres ; mais même ainsi, j'ai toujours eu un autre joug, doux et léger qui est celui de Jésus. Et maintenant, je crois que le Divin Seigneur me convoque au témoignage de la foi!...

Tu creuses l'abîme de tes maux avec tes propres mains - lui dit le licteur avec indifférence.

Et avec beaucoup d'intérêt, appuyant ses paroles, il ajouta :

Maintenant, il est nécessaire que tu nous dises où se réunissent ces assemblées pour que les autorités poursuivent leur campagne et purgent la ville des éléments les plus dangereux.

Pomponius Gratus - répliqua Nestor hautement -, je ne peux répondre à cela car le véritable adepte de Jésus ne connaît pas la délation, ni ne fuit les responsabilités de sa foi en accusant ses frères.

Le licteur s'est alors irrité, répondant âprement :

Et tu ne crains pas les punitions qui te forceront à le faire en temps opportun ?

Aucunement. Appelés au témoignage de Jésus-Christ, nous ne pouvons craindre les usages mondains.

Pomponius esquissa alors un geste expressif comme s'il venait de se rappeler d'une nouvelle possibilité, et lui fit remarquer :

D'ailleurs, nous avons d'autres sources pour trouver ces stupides conspirateurs.

Nous entendrons, aujourd'hui encore et ici-même, ceux qui nous ont transmis les informations à ton sujet.

- Oui - a répliqué le libéré sans s'altérer -, ceux-là pourront mieux éclairer la justice de l'Empire.

Puis, un groupe de soldats armés est sorti de la préfecture escortant les deux accusés jusqu'à la prison Mamertine où ils ont été jetés dans l'un des cachots les plus humides.

Mais les nouvelles informations transmises par Pausanias ne suffirent pas au licteur Pomponius Gratus qui, avec l'autorisation du censeur Fabien Corneille, l'avait convoqué pour avancer dans ses recherches.

Ce même jour une ombre pénétrait dans la résidence de Lolius Urbicus, à la tombée de la nuit, pour faire une dénonciation identique.

C'était Hatéria, qui, indépendamment de Pausanias, était aussi allée aux catacombes, accomplissant ses odieuses activités, mettant en jeu son habileté et son astuce pour tenir

Claudia Sabine informée de tout ce qui se passait.

C'est ainsi qu'avant de retourner à Tibur, après une semaine de repos chez elle, l'ex- plébéienne a averti Bibulus Quint des rassemblements de chrétiens au-delà de la porte Nomentane, lui dépeignant les séditieux tableaux, de sorte à exacerber la crainte des conspirations qui caractérisait les administrateurs politiques de l'époque.

De nombreux détachements de prétoriens ont comparu au cimetière abandonné lors de la prochaine réunion.

Des centaines d'emprisonnements ont été effectués.

Les sombres geôles du Capitule et les prisons de l'Esquilin étaient pleines et le plus grave était que, parmi les prisonniers, figuraient des personnes de toutes les classes sociales.

Irrité, l'Empereur fit ordonner que l'on instaure des procès individuels afin de mesurer toutes les responsabilités respectives, désignant plusieurs dignitaires de la cour pour les besoins de l'enquête.

Aelius Hadrien n'a jamais procédé comme Néron qui ordonnait l'extermination systématique des chrétiens sans cogiter de la faute de chaque individu en conformité avec les dispositifs légaux, comme l'évolution juridique de l'État romain ; mais lui non plus n'a jamais pardonné les adeptes du Christ qui avaient le courage moral de ne pas trahir leur foi, face à son autorité ou à celle de ses préposés.

L'enquête a commencé terrible et funeste.

Des familles désespérées de douleur étaient jetées en prison implorant la miséricorde de leurs bourreaux.

Перейти на страницу:

Похожие книги