Читаем Vortex полностью

Elle hocha la tête avec hésitation. « Orrin, ou celui qui a écrit ça, sait manifestement deux ou trois trucs sur la famille Findley. Vrais ou pas, c’est une autre histoire.

— Je m’inquiète davantage de ce qui se passe dans la tête d’Orrin que de ce qui est vrai. Tu te souviens de ce qu’il a dit à Ariel ? “C’est le grand soir.”

— Il a des affaires à régler. C’est ce qu’il croit, du moins.

— Exact. Par contre, il ne sait pas que Findley et ses acolytes sont sur le pied de guerre. Il y a des voitures de compagnies de sécurité garées tout autour de l’entrepôt.

— Des compagnies de sécurité ? Genre Brinks ?

— Non, pas comme Brinks. Ces types-là n’ont pas d’assurance légale et ne font pas de publicité. »

Sandra frissonna et mit cela sur le compte de l’humidité soudaine.

Dehors, sous les flots de pluie, un bus municipal s’arrêta. Une flaque s’était formée autour d’une bouche d’égout obstruée et les roues du véhicule éclaboussèrent les trois cols bleus indifférents qui attendaient. Ils montèrent. Personne ne descendit. Le bus repartit.

« Orrin pourrait prendre un mauvais coup, dit-elle.

— Dès qu’on le voit, on le ramène à Ariel et on s’assure qu’ils quittent la ville, elle et lui. Ça, c’est le plan. Si Orrin nous échappe, on ne peut vraiment pas faire grand-chose. »

Le vent forcit. Il n’y avait qu’un arbre dans toute la rue, un jeune arbre grêle sur la pelouse qui longeait le trottoir, et il penchait dans la tempête comme un retraité arthritique. La vitrine du restaurant vibrait.

Sandra s’aperçut qu’elle repensait à la cicatrice sur le ventre de Bose et à la mort de son père en Inde. « Ces voleurs qui sont entrés chez ton père, à Madras… »

Il la regarda d’un air surpris. « Oui, quoi ?

— Qu’est-ce qu’ils cherchaient ?

— Pourquoi tu veux savoir ?

— Par curiosité. » J’y ai le droit, pensa Sandra.

Un silence. Puis : « Tu as sans doute deviné. Ils voulaient les drogues.

— Quel genre de drogues ?

— Précisément le genre auquel tu as l’air de penser. Les médicaments martiens.

— Parce que ton père n’était pas juste ingénieur, il avait des liens avec les Quatrièmes Âges.

— Il méprisait ceux qui ne s’intéressaient qu’à la longévité. Il détestait ce mot. Il disait que ce qui comptait, ce n’était pas la longévité mais la maturité.

— Ta mère le savait ?

— C’est elle qui l’avait recruté.

— Je vois. Donc, ta cicatrice…

— Qu’est-ce qu’elle a ?

— J’ai suivi des cours d’anatomie, en fac de médecine. Soit le couteau qui t’a ouvert le ventre faisait moins de deux centimètres de long, soit il t’a endommagé des organes vitaux. Ce n’est pas une blessure à laquelle on survit, en général, surtout s’il faut attendre les secours. »

Elle était tellement habituée au calme perpétuel de Bose qu’elle fut surprise quand il fuit son regard. « C’est ma mère qui a décidé », finit-il par répondre.

Sandra était parvenue à cette conclusion la veille au soir, mais trouva un peu choquant d’entendre Bose la confirmer. « Qui a décidé de t’administrer le traitement martien, c’est ça ?

— En dernier recours. Pour me sauver la vie. Ça a été une décision extrêmement controversée, parmi les personnes au courant. Mais je n’ai pas eu le choix, j’étais dans le coma, à ce moment-là. »

Une technologie cellulaire mise au point par les Martiens à partir d’échantillons des débris des Hypothétiques, cultivée dans des bioréacteurs et injectée dans son corps détérioré. Qui le réparait, qui fonctionnait encore à présent en lui… Elle se souvint de ce qu’il lui avait dit seulement deux matinées plus tôt. Une fois que la biotech s’infiltre dans tes cellules, elle n’en ressort jamais. Certains ne supportent pas cette idée.

Le corps qu’elle avait touché : pas complètement humain.

« C’est pour ça que tu t’intéresses tant aux importations de Findley.

— Findley et ceux pour qui il travaille corrompent et dégradent quelque chose qui pourrait être vital pour notre avenir à tous. Ce ne sont pas des criminels ordinaires. Ils sont du genre à commettre des meurtres. Pas pour vivre quelques années de plus, ce qui pourrait se comprendre, mais pour le privilège de vendre cette prolongation.

— Comme les gens qui ont tué ton père.

— Exactement. »

Une nouvelle bourrasque de pluie frappa la vitrine. Les réverbères s’étaient allumés, série de halos jaunes. Bose tendit la main pour toucher celle de Sandra, mais la jeune femme se déroba sans réfléchir.

<p>24</p><p>Récit de Turk</p><p>1</p>

Isaac Dvali nous a rendu une nouvelle visite avant le jour prévu pour notre évasion. Comme la fois précédente, il nous a cachés aux capteurs intégrés du Réseau, mais je me suis demandé s’il ne restait pas un dispositif de surveillance en service, à savoir mon propre nœud. Si le Coryphée voulait savoir ce qui se passait, ne lui suffisait-il pas de regarder par mes yeux ?

« Ne commettez pas l’erreur de prendre le Coryphée pour une personnalité, a dit Isaac. Ce n’en est pas une. Et il ne peut pas faire ce que vous évoquez.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Аччелерандо
Аччелерандо

Сингулярность. Эпоха постгуманизма. Искусственный интеллект превысил возможности человеческого разума. Люди фактически обрели бессмертие, но одновременно биотехнологический прогресс поставил их на грань вымирания. Наноботы копируют себя и развиваются по собственной воле, а контакт с внеземной жизнью неизбежен. Само понятие личности теперь получает совершенно новое значение. В таком мире пытаются выжить разные поколения одного семейного клана. Его основатель когда-то натолкнулся на странный сигнал из далекого космоса и тем самым перевернул всю историю Земли. Его потомки пытаются остановить уничтожение человеческой цивилизации. Ведь что-то разрушает планеты Солнечной системы. Сущность, которая находится за пределами нашего разума и не видит смысла в существовании биологической жизни, какую бы форму та ни приняла.

Чарлз Стросс

Научная Фантастика