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— Ça parle des cycles du ciel, de la vie des Hypothétiques. Le poème dit que les débuts et les fins n’existent pas.

— Je n’en sais rien.

— J’ai bien peur qu’il y ait beaucoup de choses que vous ne sachiez pas. »

Elle semblait indubitablement malheureuse. Je lui ai dit que je ne comprenais pas ce qui était arrivé à Centre-Vox, mais que j’étais désolé pour elle.

Elle m’a souri d’un air triste. « Et moi, je suis désolée pour vous. »

Je n’avais pas envisagé ce qui m’était arrivé sous cet aspect-là, comme une perte, quelque chose à pleurer. Mais elle avait raison : je me trouvais irrévocablement à cent siècles de chez moi. Tout ce que je connaissais et auquel j’étais habitué avait disparu.

Mais j’avais essayé presque toute ma vie de dresser un mur entre moi et mon passé, sans jamais y parvenir. Il y a des choses dont on vous prive, d’autres que vous abandonnez… et d’autres encore que vous emportez avec vous, monde sans fin.

Le lendemain matin, Treya m’a administré une autre dose de la réserve apparemment inépuisable de produits pharmaceutiques dont elle disposait. C’était la seule consolation qu’elle pouvait proposer et je l’ai acceptée de bon cœur.

<p>5</p>

« Les secours devraient déjà être là. On ne peut pas les attendre éternellement. Il faut qu’on se mette en route. »

Qu’on marche jusqu’à Centre-Vox, voulait-elle dire : jusqu’à la capitale en flammes de sa nation flottante.

« C’est possible ?

— Je pense.

— On a toute la nourriture qu’il nous faut, ici. Et on sera plus faciles à repérer si on reste à côté de l’épave.

— Non, Turk. Il faut qu’on arrive à Centre-Vox avant le franchissement de l’Arc. Mais il n’y a pas que ça. Le Réseau ne fonctionne toujours pas.

— Et ça pose un problème ? »

Elle a froncé les sourcils d’une manière que je commençais à savoir interpréter : elle s’efforçait de trouver les mots anglais qui correspondaient à un concept mal connu. « Le Réseau n’est pas une simple connexion passive. Certaines parties de mon corps et de mon esprit en dépendent.

— En dépendent pour quoi ? Vous semblez aller bien.

— Les médicaments que j’ai pris sont efficaces. Sauf qu’ils finiront par s’épuiser. Il faut que je rentre à Centre-Vox, croyez-moi sur parole. »

Elle a insisté là-dessus et je n’étais pas en mesure de discuter. Elle avait sans doute raison, pour les médicaments : elle s’était administré ce matin-là deux doses qui lui faisaient manifestement moins d’effet que la veille. Nous avons donc rassemblé tout ce que nous avions récupéré d’utile et que nous étions capables de porter, et nous nous sommes mis en route.

Nous avons adopté un rythme régulier tout au long de la matinée. Si la guerre continuait, nous n’en voyions aucun signe. (D’après Treya, l’ennemi ne disposait d’aucune base permanente à Équatoria et avait attaqué pour tenter une dernière fois de nous empêcher de traverser l’Arc. Vox avait lancé des représailles juste avant que ses défenses s’effondrent : le ciel bleu et vide signifiait probablement que cette contre-attaque avait été efficace.) Le paysage vallonné ne présentait aucun véritable obstacle et nous avancions face à la colonne de fumée qui montait toujours derrière l’horizon. Vers midi, nous avons escaladé une petite colline de laquelle nous avons pu voir les limites de l’île : l’océan sur trois côtés et, dans la direction du vent, un mamelon qui devait être l’île suivante du chapelet.

Plus intéressant, quatre tours dépassaient de la forêt devant nous – des structures artificielles, noires, sans fenêtres, hautes de peut-être vingt ou trente étages et séparées par de nombreux kilomètres. En atteindre une nous aurait obligés à un détour important, mais s’il y a des gens là-bas, ai-je suggéré, nous pourrions peut-être leur demander de l’aide.

« Non ! » Treya a secoué la tête d’un air farouche. « Non, il n’y a personne à l’intérieur. Ce sont des machines, pas des habitations. Elles captent le rayonnement ambiant pour l’injecter en dessous.

— En dessous ?

— Dans la partie creuse de l’île, là où il y a les fermes.

— Vos fermes sont en sous-sol ? » Il ne manquait pas à la surface de terres fertiles, ni d’ailleurs de soleil.

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