Читаем Mange et tais-toi полностью

Il abandonne son coupe-papelard pour dessiner des choses confines sur son bloc. Il fait des tortillons, des panaches, Il trace des lettres majuscules.

— Ce que voyant, reprend-il enfin, nos bons collègues en ont référé à leur chef afin de savoir s'il convenait d'intervenir. Ordre leur a été donné d'appréhender les deux hommes et de confisquer la malle. Ce qu’ils ont fait sur-le-champ.

Les deux trafiquants ont poussé des hauts cris et brandi des passeports helvétiques. Ils se prétendaient honnêtes citoyens suisses habitant Zurich et appartenant à un consortium de produits chimiques. Malgré leurs véhémentes protestations, ils ont été conduits, ainsi que leur malle, à la brigade des stupéfiants. On leur a formellement demandé si ladite malle leur appartenait, ils en ont convenu sans barguigner. Lors, les inspecteurs ont ouvert la malle, théâtralement je suppose, certains qu'ils étaient de confondre les deux Suisses. C’est eux qui furent confondus car la malle ne contenait plus que des effets! Disparus son double fond et sa marchandise prohibée!

Le Vieux glousse comme un troupeau de dindons croisant sur son chemin un troupeau de limaçons.

— Que dites-vous de ça, mon bon ami?

— Joli tour de passe-passe, conviens-je en rigolant. Je vois d'ici la physionomie des camarades! Ils ont dû relâcher leurs Suisses avec des excuses, je suppose.

— Bien entendu. Ils les ont même reconduits eux et leur satanée boîte magique jusqu'au Bourget où ils ont pris l'avion pour Madrid; et en leur adressant des excuses par-dessus le marché.

Le Vioque redevient grave et se lève. Il contourne son burlingue et s'assied sur un angle du meuble afin de me dominer de toute sa scintillante calvitie.

— A priori, quel est votre avis, San-Antonio

— Ça ressemble à du Maurice Leblanc, soupiré-je. Je ne veux pas accabler mes petits ami de la maison cocaïne qui ont dû se faire shampouiner de première mais je trouve qu’ils se sont montrés bien légers en se désintéressant du break Citroën frété par les deux Suisses à Orly.

— N'est-ce pas? exulte le Dirlo.

— Et comment! Car de toute évidence, c'est à l'intérieur de ce véhicule que la malle a été débarrassée de son contenu et a repris une conformation honnête. Tandis que les flics continuaient de surveiller les deux lascars et leur colis, la came repartait dans le taxi…

— C'est tellement vrai, approuve le Vieux, qu'on n'a pas retrouvé trace de ce dernier. L'astuce diabolique des convoyeurs de la malle fut de «chercher» apparemment un taxi qui, en réalité, «les attendait». En procédant ainsi, ils blanchissaient leur chauffeur…

— Avec de la neige, pouffé-je, Mais ça ne fait pas marrer l'homme-au-crâne-en-forme-de-Croûton.

Il ne rit que de ses propres boutades, le Big Boss, ce qui explique sa gravité congénitale.

— Voyez-vous, patron, sérieux-je, je me demande si tout ça n'est pas une magnifique machination…

— C'est-à dire?

— Je pense à cette dénonciation; il me semble qu'elle faisait partie d'un plan savamment ourdi. Nos «droguistes» avaient, pour une raison qui m'échappe encore, besoin du concours de la police française. Peut-être étaient-ils menacés par une autre bande?

— C'était tout de même risqué, remarque le Big Boss, supposez qu'ils eussent été arrêtés au moment de la découverte de la drogue?

— Le risque était inexistant, Patron. Toutes les polices du monde emploient sensiblement les mêmes méthodes et lorsqu'elles découvrent dix kilos d'héroïne dans une valise, elles se mettent à filer la valise pour démasquer le trafiquant.

— C'est vrai, admet mon illustre interlocuteur. Eh bien, vous allez vous charger de l'enquête, mon cher.

Il saisie une grande enveloppe en papier kraft posée verticalement contre son encrier de marbre.

— Vous trouverez là-dedans toutes les notes qu'on a pu réunir sur cette histoire: identité des deux Suisses, provenance de la malle à Orly, description de l'avion ayant atterri du taxi-break, etc.. Je pense que vous m'apporterez très vite du nouveau.

A la façon dont il affirme ça, on se rend très bien compte, à moins d'avoir, comme vous du soufflé au fromage à la place du cerveau, qu'il ne s'agit pas d'une supposition mais d'un ordre.

Sa main réapparait devant mes yeux. Une main congédieuse. Je me lève, la serre. C'était trop batte, cette période de farniente; ça ne pouvait bas durer.

Lorsque je rejoins ma base, à savoir ce local pestilentiel que l'administration a qualifié de bureau et que je partage avec Béru et Pinuche, je suis sidéré en y découvrant une ravissante jeune femme, blonde comme l'été, belle comme le jour, excitante comme la nuit, roulée comme une Gitane, parfumée comme un jardin de curé, vêtue comme une déesse et triste comme une mélodie de Chopin. Captivé par le récit du Vieux, j'avais oublié la visiteuse annoncée.

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