– Oui, répondit Ombrage en se ressaisissant. Eh bien, voilà, Miss Edgecombe m’a donc avertie et je me suis rendue aussitôt au septième étage, accompagnée de quelques élèves
Sous les yeux horrifiés de Harry, elle sortit alors de sa poche la liste des noms qui avait été affichée dans la Salle sur Demande et la tendit à Fudge.
– Dès que j’ai vu le nom de Potter sur la liste, j’ai su de quoi il s’agissait, dit-elle à mi-voix.
– Excellent, approuva Fudge avec un large sourire. Excellent, Dolores. Et… Mille tonnerres…
Il leva les yeux vers Dumbledore qui se tenait toujours à côté de Marietta, sa baguette pendant au bout de son bras.
– Vous avez vu le nom qu’ils se sont donné ? murmura Fudge.
Dumbledore tendit le bras et prit la liste des mains de Fudge. Il contempla l’en-tête qu’Hermione avait griffonné des mois auparavant et, pendant un instant, sembla incapable de parler. Puis il releva la tête, souriant.
– Bon, eh bien, c’est fini, dit-il simplement. Voulez-vous que je vous fasse une confession écrite, Cornelius, ou une déclaration devant ces témoins sera-t-elle suffisante ?
Harry vit McGonagall et Kingsley échanger un regard, une expression de peur sur le visage. Il ne comprenait pas ce qui se passait et, apparemment, Fudge non plus.
– Une déclaration ? dit lentement celui-ci. Qu’est-ce que… ? Je ne…
– L’armée de Dumbledore, Cornelius, répondit Dumbledore toujours souriant en agitant la liste des noms sous le nez de Fudge. Pas l’armée de Potter,
– Mais… Mais…
Un éclair de compréhension traversa soudain le regard de Fudge. Horrifié, il recula d’un pas, poussa un petit cri, et fit un nouveau bond pour s’écarter de la cheminée.
– Vous ? murmura-t-il, piétinant encore une fois sa cape fumante.
– En effet, dit Dumbledore d’un ton aimable.
– C’est vous qui avez organisé ça ?
– C’est moi, assura Dumbledore.
– Vous avez recruté ces élèves pour… pour votre armée ?
– Nous devions tenir la première réunion ce soir, expliqua Dumbledore. Simplement pour voir s’ils souhaitaient se joindre à moi. À présent, bien sûr, je constate que j’ai commis une erreur en invitant Miss Edgecombe.
Marietta approuva d’un signe de tête. Fudge la regarda puis se tourna à nouveau vers Dumbledore, en gonflant la poitrine.
– Alors, vous avez
– C’est exact, admit Dumbledore d’un ton joyeux.
– NON ! s’exclama Harry.
Kingsley lui jeta un regard d’avertissement et McGonagall écarquilla les yeux d’un air menaçant, mais Harry venait de comprendre ce que Dumbledore s’apprêtait à faire et il ne pouvait l’accepter.
– Non… Professeur Dumbledore !
– Taisez-vous, Harry, sinon vous devrez sortir de mon bureau, dit Dumbledore d’une voix très calme.
– Oui, fermez-la, Potter ! aboya Fudge qui continuait de contempler Dumbledore avec un sentiment de délice horrifié. Eh bien, eh bien, eh bien… j’étais venu ce soir en m’attendant à renvoyer Potter et au lieu de ça…
– Au lieu de ça, vous allez m’arrêter, coupa Dumbledore avec un sourire. C’est comme si vous aviez perdu une Noise pour trouver un Gallion, n’est-ce pas ?
– Weasley ! s’écria Fudge qui frémissait littéralement d’allégresse, à présent. Weasley, avez-vous bien tout écrit ? Tout ce qu’il a dit, sa confession, vous l’avez ?
– Oui, monsieur, je crois bien, monsieur ! assura Percy d’un ton empressé.
Il avait écrit si vite que son nez était constellé d’encre.
– Le passage où il dit qu’il a essayé de lever une armée contre le ministère, tous ses efforts pour me déstabiliser, c’est bien noté ?
– Oui, monsieur, tout y est ! répondit Percy en parcourant ses parchemins d’un air ravi.
– Très bien, dit Fudge, radieux. Faites une copie de vos notes, Weasley, et envoyez-la immédiatement à
Percy se rua hors du bureau en claquant la porte derrière lui et Fudge se tourna à nouveau vers Dumbledore.
– Vous allez maintenant être escorté jusqu’au ministère où une inculpation officielle vous sera notifiée, puis vous serez envoyé à Azkaban en attendant le procès !
– Ah oui, bien sûr, dit Dumbledore avec douceur, je pensais bien que nous allions en arriver à cette petite difficulté.
– Une difficulté ? s’étonna Fudge, la voix toujours vibrante de bonheur. Je ne vois aucune difficulté là-dedans, Dumbledore !
– Eh bien, moi, si, je le crains, répondit Dumbledore sur un ton d’excuse.
– Ah, vraiment ?