Читаем Harry Potter et l'Ordre du Phénix полностью

Elle mit ensuite un tablier et aida à préparer le petit déjeuner.

– Sirius, murmura Harry, incapable d’attendre une minute de plus. Est-ce que je peux te parler un instant ? Heu… maintenant ?

Il se dirigea vers le garde-manger où Sirius le suivit. Sans préambule, Harry raconta alors à son parrain tous les détails de la vision qu’il avait eue, y compris le fait que c’était lui, dans la peau du serpent, qui avait attaqué Mr Weasley.

Lorsqu’il s’interrompit pour reprendre son souffle, Sirius demanda :

– Tu as raconté tout ça à Dumbledore ?

– Oui, répondit Harry d’un ton agacé. Mais il ne m’a pas dit ce que ça signifiait. D’ailleurs, il ne me dit plus rien du tout.

– Je suis sûr qu’il t’aurait prévenu s’il fallait y voir quelque chose d’inquiétant, assura Sirius.

– Mais ce n’est pas tout, reprit Harry d’une voix à peine plus forte qu’un murmure. Sirius, je… je crois que je deviens fou. Dans le bureau de Dumbledore, juste avant qu’on prenne le Portoloin… pendant un instant, j’ai cru que j’étais un serpent. Je me sentais serpent… Ma cicatrice m’a vraiment fait mal quand j’ai regardé Dumbledore… Sirius, j’ai eu envie de l’attaquer, lui !

Le visage de son parrain était plongé dans l’obscurité. Il n’en distinguait qu’une toute petite partie.

– C’était sans doute un effet de ta vision, rien de plus, répondit Sirius. Tu pensais toujours à ton rêve, ou je ne sais pas comment il faut l’appeler, et…

– Non, ce n’était pas ça, coupa Harry en hochant la tête. C’était comme si quelque chose s’était soudain dressé en moi, comme s’il y avait eu un serpent dans mon corps.

– Tu as besoin d’aller dormir, dit fermement Sirius. Tu vas prendre un petit déjeuner et monter te coucher. Cet après-midi, tu pourras aller voir Arthur avec les autres. Tu es en état de choc, Harry. Tu t’accuses toi-même de quelque chose dont tu n’as été que le témoin et heureusement que tu as été ce témoin, sinon Arthur en serait peut-être mort. Cesse de t’inquiéter.

Il donna à Harry une tape amicale sur l’épaule et sortit du garde-manger en le laissant seul dans le noir.

À part Harry, tout le monde passa le reste de la matinée à dormir. Il monta dans la chambre qu’il avait partagée avec Ron au cours des dernières semaines de l’été mais, alors que Ron se glissait dans le lit et s’endormait aussitôt, Harry resta assis tout habillé, recroquevillé contre les barres de métal glacées de sa tête de lit, dans une position volontairement inconfortable. Il était bien décidé à ne pas s’endormir, terrifié à l’idée de redevenir un serpent dans son sommeil et de s’apercevoir à son réveil qu’il avait attaqué Ron ou qu’il avait rampé dans la maison à la recherche d’une autre victime…

Lorsque Ron se réveilla, Harry feignit d’avoir fait lui aussi un bon petit somme. Leurs bagages arrivèrent de Poudlard pendant le déjeuner pour qu’ils puissent se rendre à Ste Mangouste habillés en Moldus. Tout le monde, sauf Harry, bavardait et riait dans un joyeux tapage en revêtant les jeans et les pulls qui devaient leur permettre de passer inaperçus. Lorsque Tonks et Fol Œil arrivèrent pour les escorter à travers Londres, ils furent accueillis par des cris d’allégresse. De grands éclats de rire saluèrent le chapeau melon que Fol Œil portait de travers pour cacher son œil magique et on lui assura que Tonks, qui avait à présent des cheveux courts d’un rose éclatant, attirerait beaucoup moins l’attention que lui dans le métro.

Tonks s’intéressait beaucoup à la vision qu’avait eue Harry mais celui-ci n’avait pas la moindre envie d’en parler.

– Il n’y a jamais eu de voyant dans ta famille ? demanda-t-elle avec curiosité, alors qu’ils étaient assis côte à côte dans une rame de métro bringuebalante qui les emmenait vers le centre de la ville.

– Non, répondit Harry qui pensa au professeur Trelawney et se sentit insulté.

– Non, répéta Tonks d’un air songeur. Non, je pense qu’il ne s’agit pas vraiment d’une prophétie. Je veux dire par là que tu ne vois pas l’avenir, tu vois le présent… Étrange, non ? Mais utile quand même…

Harry ne répondit pas. Heureusement, ils descendirent à l’arrêt suivant, une station située en plein cœur de Londres. Dans la cohue, Harry s’arrangea pour que Fred et George viennent se placer entre lui et Tonks qui menait la marche. Tout le monde la suivit dans l’escalier roulant, Maugrey boitant à l’arrière du groupe. Sa main noueuse, glissée entre deux boutons de sa veste, serrait sa baguette magique et Harry crut sentir l’œil caché fixé sur lui. S’efforçant d’éviter toute autre question sur son rêve, il demanda à Fol Œil où était dissimulé Ste Mangouste.

– Pas très loin d’ici, grommela Maugrey.

Ils sortirent dans le froid hivernal et se retrouvèrent sur une large avenue bordée de magasins et grouillante de Londoniens qui faisaient leurs achats de Noël. Maugrey poussa Harry devant lui et le suivit de son pas claudicant. Harry savait que, sous le chapeau melon posé de travers, l’œil magique aux aguets pivotait dans toutes les directions.

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Денис Ратманов

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