Читаем Cinquante ans plus tard полностью

Entre les marbres et les préciosités de l'ancienne Phocide dont les ruines requéraient ses talents dans le choix des matériaux utilisables dans les oeuvres de Tibur, 11 ressentit en lui un immense vide. Son père était à ses yeux un soutien et un symbole. Son départ remplissait son âme d'une infinie nostalgie.

Les longs mois de séparation loin de l'ambiance domestique s'écoulaient lentement.

En vain, il se jetait dans le travail pour fuir le découragement qui, souvent, envahissait son cœur.

Bien que la suite impériale soit restée à Athènes auprès d'Hadrien, il n'était pas débarrassé des conventions sociales et politiques dans l'environnement de ses activités quotidiennes. Claudia Sabine surtout ne l'abandonnait jamais dans la poursuite de l'effort en commun, coopérant à sa tâche avec décision et avec succès, elle cherchait à reconquérir son affection et son amitié d'antan. Et si Helvidius Lucius admirait sa capacité de travail, il ne pouvait transiger quant aux devoirs conjugaux qui pour lui étaient sacrés et gardait l'image de sa femme dans le sanctuaire de ses souvenirs les plus chers avec loyauté et vénération. Il recevait ses lettres affectueuses et confiantes comme une stimulation indispensable à son comportement et caressait l'espoir de retourner à Rome rapidement comme quelqu'un qui attendrait anxieusement qu'un jour de paix et de liberté arrive.

Depuis longtemps, cependant, le généreux patricien vivait le cœur plein d'inquiétudes et d'idées sombres.

La femme de Lolius Urbicus, modifiant ses modes de séduction, se présentait maintenant, à ses yeux, comme une amie dévouée et fidèle, sœur de ses idéaux et de ses tourments. Au fond, l'ancienne plébéienne avait gardé cette passion débordante de toujours, accompagnée des mêmes intentions de vengeance envers Alba Lucinie qu'elle considérait comme l'usurpatrice de son bonheur.

Mais le tribun qui observait son dévouement réitéré et apparemment sincère, se mit à croire en son désintéressement, remarquant la réconfortante transformation de ses sentiments loin de sa profonde capacité à paraître artificielle. Claudia Sabine, néanmoins, ne cessait de le vouloir éperdument. Le constant ajournement à ses espoirs endiguait sa passion avec plus de violence. Au fond, elle ressentait les souffrances d'une lionne blessée, mais la vérité était qu'à chaque manifestation de son affection, Helvidius lui faisait percevoir le caractère sacré de leurs obligations matrimoniales, indifférent à son regard sombre et à ses aspirations inavouables. La femme de Lolius Urbicus désirait être aimée avec tant de fidélité et de dévouement, mais les sentiments bruts de son cœur l'empêchaient de percevoir les vibrations les plus nobles de l'esprit. Elle ne savait qu'une chose, elle aimait Helvidius Lucius avec toute l'impulsion de son tempérament lascif. Pour réaliser ses projets indignes, elle ne reculerait devant rien. Elle haïssait Alba Lucinie et n'hésiterait pas à lui imposer sa vengeance la plus cruelle dès qu'elle réussirait à revivre les délices de son ancien amour, fait d'exclusivité et de violence.

Claudia perçut que le tribun, attaché aux principes du devoir, ne pourrait être vaincu que par une dissimulation à toute épreuve et pour cela elle entourait Helvidius d'attentions aimantes et d'un constant dévouement. Quand accidentellement, il lui arrivait de se rapporter à sa femme absente, elle prenait soin de faire son éloge s'efforçant de nuancer ses idées avec la plus grande sincérité.

De cette manière, le fils de Cneius Lucius se laissa à nouveau prendre par les enchantements de cette femme, lui accordant une attention indue, touché dans les fibres les plus profondes de son cœur bien que n'arrivant jamais à oublier ses obligations les plus sacrées.

Claudia Sabine, néanmoins, caressait de nouveaux espoirs. À ses yeux, il suffirait d'éloigner de son chemin le personnage gênant d'Alba Lucinie pour assurer son bonheur adultère.

Un beau jour, l'épouse du préfet, feignant d'être distraite, comme d'habitude, affirma à Helvidius sur un ton de confidence :

Dans sa dernière lettre l'une de mes amies à Rome m'apprenait un détail curieux concernant la vie de mon mari. A travers ses courriers, Musonia m'informe qu'Urbicus passe presque tout son temps de loisir, chez toi.

Chez moi ? - a demandé le tribun, rougissant, devinant la malice cachée par de telles informations.

Oui - a répondu Claudia avec la plus grande indifférence -, j'ai toujours remarqué que mon mari porte une singulière prédilection pour ta famille. Lucinie et ta fille ont toujours fait l'objet de gentillesses toutes spéciales de sa part. D'ailleurs, cela ne peut nous surprendre,

Fabius Corneille est ton meilleur ami depuis de nombreuses années.

Oui, cela est vrai - répliqua Helvidius un peu désappointé par de telles allusions à son foyer.

Sabine perçut que l'instant était favorable pour initier le sinistre plan et feignant de s'intéresser à la paix domestique d'Helvidius Lucius, elle a ajouté sans pitié :

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