Читаем Vortex полностью

— Sandra. »

<p>4</p><p>Récit de Treya/Récit d’Allison</p><p>1</p>

Vous voulez savoir comment c’était, ce qui s’est passé à Vox et ensuite ?

Eh bien voilà.

Quelque chose à laisser derrière soi, pourrait-on dire.

De la lecture pour le vent et les étoiles.

<p>2</p>

À ma naissance, je m’appelais Treya suivi de cinq syllabes que je ne répéterai pas ici, mais peut-être vaut-il mieux penser à moi comme à Allison Pearl version 2. J’ai eu dix ans de gestation, huit jours de travail douloureux et une naissance traumatisante. Dès mon premier véritable jour d’existence, j’ai su être une usurpatrice et j’ai été tout aussi certaine de ne pas avoir le choix en la matière.

Je suis née sept jours avant celui où Vox devait traverser l’Arc pour atteindre la Vieille Terre. Je suis née captive des Fermiers rebelles et avec mon sang en train de me dégouliner dans le dos. Le temps que je me rappelle comment parler, ce sang avait à peu près séché.

Les Fermiers avaient écrasé, extrait de mon corps puis détruit mon implant limbique personnel, mon interface avec le Réseau, mon nœud. Il était fixé presque depuis ma naissance sur ma troisième vertèbre, si bien que j’ai énormément souffert. Je me suis réveillée de ce traumatisme avec des vagues de douleur intense qui me montaient du cou, mais le pire a été ce que je ne sentais pas, c’est-à-dire le reste de mon corps. J’étais insensible des pieds aux épaules… insensible, impuissante, blessée et effrayée à un point inimaginable. Les Fermiers ont fini par m’injecter une espèce d’anesthésique grossier tiré de leur pharmacopée primitive, moins par bonté d’âme, j’imagine, que parce qu’ils en avaient assez de mes hurlements.

Je suis revenue à moi avec des chatouillements et des démangeaisons insupportables, mais c’était bon signe : cela voulait dire que mes fonctions physiques se rétablissaient. Même sans le nœud, mes systèmes corporels augmentés s’affairaient à raccorder les nerfs endommagés et à reconstituer les os. J’arriverais donc tôt ou tard à m’asseoir, à me lever et même à marcher. Aussi ai-je commencé à m’intéresser davantage à ce qui m’entourait.

J’étais allongée sur une espèce de paillasse à l’arrière d’une charrette qui avançait à vive allure. Ses parois étaient trop hautes pour que je voie quoi que ce soit, à part le ciel moucheté de nuages et, de temps en temps, la cime mouvante d’un arbre qui passait. Il m’était impossible de savoir combien de temps avait passé depuis ma capture, question qui me tourmentait davantage que les autres. À quelle distance nous trouvions-nous de Centre-Vox, et Vox de l’Arc des Hypothétiques ?

Malgré ma bouche sèche, j’arrivais à peu près à parler. « Ohé ! » ai-je plusieurs fois appelé avant de m’apercevoir que je parlais anglais. J’ai donc recommencé en voxais : « Vech-e ! Vech-e mi ! »

Crier autant me faisait mal et j’ai arrêté en m’apercevant que cela n’attirait l’attention de personne.

Au crépuscule, la charrette a fini par s’arrêter avec quelques cahots. Les premières étoiles apparaissaient et le bleu du ciel m’a rappelé les vitraux de l’église de Champlain. Je ne raffole pas des églises, mais j’ai toujours aimé les vitraux, surtout dans le soleil du dimanche matin. J’entendais des Fermiers discuter en voxais. Ils le parlaient avec un accent, comme s’ils avaient des cailloux dans la bouche. Je sentais l’odeur de leur cuisine, une torture pour moi à qui on n’avait rien donné à manger.

Un visage à la peau sombre et ridée comme celle des Fermiers est enfin apparu au-dessus d’un des flancs de la charrette. C’était celui d’un homme chauve, mais aux sourcils broussailleux, qui m’a regardée sans dissimuler sa répugnance de ses yeux aux iris entourés de jaune.

« Toi. Tu peux t’asseoir ?

— Il faut que je mange.

— Si t’arrives à t’asseoir, tu peux manger. »

J’ai mis quelques minutes à obliger mon corps encore récalcitrant à se redresser. Le Fermier ne m’a pas proposé son aide, se contentant de m’observer avec une espèce de manque clinique d’intérêt. Quand j’ai enfin réussi à m’adosser à la paroi, j’ai dit : « J’ai fait ce que vous vouliez. Donnez-moi à manger, s’il vous plaît. »

Il m’a lancé un regard noir avant de s’éloigner. Je ne m’attendais pas vraiment à le revoir, mais il est revenu avec un bol d’une substance verte et visqueuse qu’il a posé près de moi. « Si tu peux te servir de tes mains, c’est à toi. »

Il a tourné les talons.

« Attendez ! »

Il a soupiré en me regardant par-dessus son épaule. « Quoi ?

— Dites-moi votre nom.

— Pourquoi, qu’est-ce que ça peut te faire ?

— Rien, j’ai juste envie de le connaître. »

Il m’a répondu qu’il s’appelait Choï. Qu’il venait d’une famille de Creuseurs, Niveau Trois, Quartier de la Récolte. Dans ma tête, j’ai traduit ça en anglais par Choï Creuseur.

« Et toi, t’es Treya, Ouvrière, Accompagnement Thérapeutique. » Les titres honorifiques de Centre-Vox l’ont fait ricaner.

Je me suis entendue dire : « Je m’appelle Allison Pearl.

— On a lu tes identifiants internes. Tu ne peux pas mentir.

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