Читаем Vas-y, Béru ! полностью

— Écoute, mon pote, murmure-t-il. Y a pas de raison que tu joues à coquette le grand air du Ramadam. Je vas te prêter ma chambrette, le temps que vous vous fassiez votre opération survie !

Bérurier en pleure d'attendrissement. Il embrasse La Meringue. Il transcende sa noblesse d'âme ! Il lui affirme qu'il est un grand joueur de dames ! Il avoue sa ruse du départ.

— C'est parce que t'as éclusé à fond une chiée de godets que t'as perdu une partie de tes moyens, mec ; autrement sinon j'allais valdinguer comme une bleusaille !

Sa victoire lui fait mal tout à coup ! Il la repousse, la réfute, la renie. Il voudrait la rayer de sa vie ! L'offrir à ce La Meringue au grand cœur ! Se l'extirper du palmarès. La Meringue lui donne sa clé.

— C'est au quatrième sous les tuiles, mon pote.

Affolez-vous pas, y a un zig qui pionce dans le plumard voisin, c'est un masseur de l'équipe du papier hygiénique Fafatrin.

« Il est complètement naze et vous pouvez faire votre rodéo sans vous occuper de sa pomme. Pour le réveiller faut lui ouvrir les chailles avec un démonte-pneus et lui faire avaler un verre de scotch tellement qu'il est imbibé !»

Béru prend la clé, dit merci, cramponne sa bergère et l'entraîne sous un tonnerre d'applaudissements.

— Ah ! ces hommes, roucoule sa rombière avant de sortir, histoire de masquer sa gêne, ils ne pensent qu'à ça !

Alfred pousse une frite mortelle. Il est livide, émasculé par la jalousie. La Meringue lui file un coup de battoir dans la poitrine.

— Joue pas les teigneux, mon pote ! lui dit-il. Le mari a tout de même le droit de toucher les dividendes, non?

<p>CHAPITRE H</p>

Une fois le couple parti pour accomplir son destin, les conversations reprennent leur cours normal. Ces messieurs se mettent à parler de l'étape du jour, gagnée au sprint par le jeune espoir Richard Pini de la joyeuse Pédale montmartroise. Ce coureur appartient à l'ardente équipe de la Vaseline Facilitas T.O.P.[1]. Il commence une prometteuse carrière puisqu'il a fait deuxième au Critérium des As de Pique cette année et qu'il a remporté sa première grande classique en gagnant Paris-Croupion devant le champion de France Crztwezkszansky.

C'est lui qui, demain, s'alignera au départ, revêtu de ce que mes amis journalistes sportifs appellent : la casaque bouton d'or, le maillot de lumière, la tenue de soleil ou la défroque étincelante. On suppute les chances qu'il a de le conserver le maillot-cocu. Certains affirment qu'il le perdra dans les Alpes et d'autres prétendent qu'il le portera jusqu'aux Pyrénées. Les uns lui trouvent des qualités de grimpeur, les autres assurent qu'il n'est pas fichu de gravir un escalier.

Dans la vie c'est toujours commak. Dès qu'un individu sort du lot il est aussitôt accueilli et cueilli par ses contemporains. Ça se divise illico. Il y a les fans et les détracteurs. Ceux qui brandissent les bouquets et ceux qui balancent les tomates. Les fervents et les courroucés ; les adorateurs et les « merdeurs». Aussi extrémistes les uns que les autres d'ailleurs ; prêts à vous faire jouir ou à vous faire saigner, j'en sais quelque chose. Par moments, on a envie de plonger dans le grand repos des indifférents. On a besoin d'aller mourir un brin avec eux, pour se remettre de ces excès, se renouveler le moral et se faire dégorger la glande à émotionner.

On est donc tous en train de mijoter ce destin de Richard Pini dans les louches alambics de nos passions lorsque Béru opère un retour furtif. Il est en maillot de corps, avec le falzar tirebouchonné et la bretelle en queue de vache.

La Meringue, qui l'aperçoit, demande, plein de sollicitude :

— T'as eu un incident technique, mon pote?

— Comme qui dirait positivement, répond le Casanova du pauvre.

— C'est le plumard à une place qui te défrise?

— On s'y fait, répond l'Hermétique.

— Le sommier métallique qui te file un courjus dans le bigoudi polisson, alors? cherche à comprendre La Meringue.

— Non. Mais te caille pas la laitance pour le moment, Camarade, tranche Béru.

Il a sa bouille pas fréquentable des jours néfastes. L'œil cloaqueux, la pommette lourde, la paupière inférieure couleur de gencive. Au pli amer de la bouche on peut lire son désarroi.

Il vient à moi et se penche sur mon oreille accueillante.

— Tu veux venir, San-A.

Je sollicite l'Amoureux d'un ton sans réplique.

J'ai un début de vertige dans la moelle épinière. Est-ce que, par hasard, madame sa dame voudrait corser la chasse à courre et m'inviter à sa gardienne partouze? Le Tour of France rend frivole, dit-on. Vous ne voyez pas que la Berthy ait des désirs à grand spectacle, tout à coup? Qu'elle souhaite un public de qualité pour applaudir à ses ébats et — qui sait? — y participer? Peut-être qu'il a une carence due aux libations, Alexandre-Benoît? Peut-être qu'il lui inscrit relâche au programme, à sa déesse chèrement conquise, et qu'il constitue une caravane de secours pour l'entraîner dans les big vertiges paradisiaques, sa Diane berlinguière?

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