Me voil `a rapproch'e des lieux que vous habitez. Madame! j’ai quitt'e la brillante campagne pour me r'einstaller de nouveaux sous l’humble toit qui me sert d’abri `a Petersbourg. Que de plaisirs, que de dissipations me promettait le s'ejour de la ville! Mes amis, Schydlowski et Toumansky sont de retour, St. Thomas est l`a pour me conter ses aventures d’Italie et d’Espagne, pour me rappeler sa belle patrie et de me tanner de temps en temps des bord'ees de calembourgs et de jeux de mots. La douce amiti'e va dor'enavant rouvrir ses bras pour me rece-voir: en sera-t-il autant de l’amour? — Non! mon coeur me le dit et ce proph`ete, bien qu’il ne f^ut consolent, ne m’a jamais tromp'e. C’est une triste chose que l’esp'erance qui ne voit point de terme `a ses atteints: on aime `a se nourrir des vains illusions qui s’'evanouissent au moindre souffle de le r'ealit'e, et c’est alors que le coeur g'emit de voir dispara^itre les douces erreurs dont il 'etait beri'e.
Votre opinion, Madame, doit ^etre en toutes choses la boussole de la mienne. Dans mes lettres suivantes je prendrai la libert'e de vous entretenir sur la litt'erature Russe, sur la litt'erature de notre langue maternelle; ce sujet ne peut pas vous para^itre ennuyeux, Madame, `a vous, qui aimez les productions de nos po`etes et de nos prosateurs. Je me promettrai donc d’y 'enoncer mes sentiments sur chacun de ceux de notre temps qui se sont acquis une sorte de c'el'ebrit'e. Mais je vous prie, Madame, de m’'eclairer par vos observations, de m’aider par votre lumi`ere: je m’en rapporterai toujours `a votre jugement si sain, `a votre tact si juste, `a votre go^ut si pur. Esp'erant d’avance en votre indulgence, je d'epose `a vos pieds l’hommage des sentences d’amour et d’adoration, dont mon coeur est rempli pour vous, Madame, pour vous qui ^etes mon id'eal de tout ce qui est beau, de tout ce qui est sublime.
Страждущий поэт к издателю благонамеренного
M. Г.
Покорнейше прошу вас о напечатании в издаваемом вами журнале прилагаемого при сем отрывка моих беспечных досугов, излившейся из сердца элегии: она последняя; я простился с музами — и навсегда повесил цевницу — потому… потому что… слушайте, и сочувствуйте мне: