Читаем Le monde inverti полностью

— Ainsi les guildes aimeraient s’en débarrasser si possible ? demanda Helward.

Collings sourit :

— Ce n’est pas ce que j’ai dit. L’histoire de la cité remonte très loin dans le passé. Le fondateur était un certain Francis Destaine et on pense généralement que c’est lui qui a institué le serment. D’après ce que nous pouvons comprendre des archives de l’époque, ce régime de secret était sans doute souhaitable. Mais aujourd’hui… eh bien, la situation est un peu plus détendue.

— Mais on maintient le serment.

— Oui, et je crois qu’il a encore son rôle. Il y a dans la ville bien des gens qui ne sauront peut-être jamais ce qui se passe à l’extérieur et qui n’auront jamais besoin de le savoir. Ce sont les citoyens dont l’occupation consiste à veiller au fonctionnement des services municipaux. Ils sont en relation avec les gens du dehors – par exemple les femmes transférées – et s’ils devaient parler trop librement, peut-être les populations d’alentour en arriveraient-elles à connaître la véritable nature de la ville. Nous avons déjà assez de difficultés avec les indigènes, les tooks comme les appellent les miliciens. Comprenez que l’existence de la cité est précaire et qu’il faut la préserver à tout prix.

— Sommes-nous en danger ?

— Pas pour le moment. Mais en cas de sabotage, le danger serait grand et immédiat. Nous ne sommes déjà pas aimés. Il n’y a aucun intérêt à voir s’ajouter à ce manque de popularité la connaissance de notre vulnérabilité.

— Alors je peux parler plus franchement à Victoria ?

— À vous d’en juger. C’est la fille de Lerouex, n’est-ce pas ? Une fille intelligente. Tant qu’elle gardera pour elle seule tout ce que vous lui direz, je n’y vois aucun mal. Mais ne bavardez pas avec trop de gens.

— Bien sûr.

— Et n’allez pas parler du mouvement de l’optimum. Il ne bouge pas.

Helward leva sur lui un regard surpris :

— On m’a pourtant dit qu’il se déplace.

— On vous a mal informé. L’optimum est stationnaire.

— Alors pourquoi la cité ne l’atteint-elle jamais ?

— Elle y parvient de temps en temps, affirma Collings. Mais elle ne peut jamais s’y maintenir longtemps. Le sol s’en écarte en direction du sud.

<p>2</p>

Les voies couraient jusqu’à environ deux kilomètres au nord de la ville. En approchant, Helward et Collings virent que l’on traînait un des câbles vers les emplacements des supports. Dans un jour ou deux, la ville avancerait de nouveau.

Ils menèrent leurs chevaux au long des voies pour regagner la ville. Du côté nord où ils se trouvaient était ménagé l’accès au sombre tunnel qui courait sous les bâtisses et constituait la seule entrée officiellement reconnue.

Helward accompagna Collings jusqu’aux écuries.

— Adieu, Helward.

Ce dernier prit la main tendue et la serra chaleureusement.

— Votre salut me semble bien définitif.

Collings haussa les épaules, l’air désabusé :

— Il se passera un bout de temps avant que je ne vous revoie. Bonne chance, mon garçon.

— Où allez-vous ?

— Nulle part. Mais vous, vous allez partir. Faites bien attention… et tirez vos conclusions de ce qui vous arrivera.

Avant que Helward ait pu répondre, l’homme avait pivoté et s’enfonçait dans les écuries. Helward eut un instant la tentation de le suivre, mais son instinct lui dit que cela ne l’avancerait à rien. Peut-être même lui en avait-il déjà révélé plus qu’il n’aurait dû.

Ce fut avec des sentiments mélangés que Helward longea le tunnel jusqu’à l’ascenseur et attendit la cabine. Quand elle arriva, il monta tout droit au quatrième niveau pour chercher Victoria. Elle n’était pas dans leur chambre, aussi descendit-il à l’usine des synthétiques pour la retrouver. Elle était maintenant enceinte depuis plus de vingt-huit kilomètres, mais comptait travailler aussi longtemps que possible.

En l’apercevant, elle quitta sa table de travail et ils regagnèrent ensemble leur chambre. Helward disposait encore de deux heures avant de voir Futur Clausewitz ; ils passèrent le temps à converser de choses sans importance. Plus tard, quand la porte fut ouverte, ils montèrent quelques minutes sur la plate-forme extérieure.

À l’heure fixée, Helward se rendit au septième niveau et entra dans les bâtiments de la guilde. Il connaissait maintenant cette partie de la ville, mais il y était si peu habitué qu’il se sentait encore intimidé devant les membres de la guilde et les Navigateurs.

Clausewitz l’attendait dans la salle de la guilde du Futur, seul. Il accueillit Helward avec cordialité et lui offrit du vin.

De cette pièce, il était possible de voir le pays au nord de la ville par une petite fenêtre. Helward avait un aperçu du sol montant où il travaillait depuis quelques jours.

— Vous vous êtes bien comporté. Apprenti Mann.

— Je vous remercie, monsieur.

— Vous sentez-vous prêt à devenir un des Futurs ?

— Oui, monsieur.

— Bien… du point de vue de la guilde, il n’y a pas de raison que vous n’y soyez pas admis. Vous avez obtenu quelques rapports satisfaisants.

— Sauf de la milice.

— Inutile de vous inquiéter à ce sujet. La vie militaire ne convient pas à tout le monde.

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