Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome I полностью

Ce n’était point assez; car le dauphin eut beau regarder de tous côtés, la cause de cette léthargie resta invisible à ses yeux.

Le prince supposa alors que l’horloger du château avait oublié de remonter la pendule, et qu’elle s’était arrêtée naturellement. Il prit alors la clef suspendue à son socle, et commença d’en monter les ressorts avec un aplomb d’homme exercé. Mais, au bout de trois tours, il fallut s’arrêter, preuve que la mécanique était soumise à un accident inconnu; et le ressort, quoique tendu, n’en fonctionna point davantage.

Le dauphin tira de sa poche un petit grattoir d’écaille à lame d’acier, et, du bout de la lame, donna l’impulsion à une roue. Les rouages crièrent une demi-seconde, puis s’arrêtèrent.

L’indisposition de la pendule devenait sérieuse.

Alors, avec la pointe de son grattoir, Louis commença de démonter plusieurs pièces dont il étala soigneusement les vis sur une console.

Puis, son ardeur l’entraînant, il continua de démonter la machine compliquée et en visita jusqu’aux recoins les plus secrets et les plus mystérieux.

Tout à coup il poussa un cri de joie: il venait de découvrir qu’une vis de pression, jouant dans sa spirale, avait relâché un ressort et arrêté la roue motrice.

Alors il se mit à serrer la vis.

Puis, une roue de la main gauche, son grattoir de la main droite, il replongea sa tête dans la cage.

Il en était là de sa besogne, absorbé dans la contemplation du mécanisme, quand la porte s’ouvrit et qu’une voix cria:

– Le roi!

Mais Louis n’entendit rien que le tic-tac mélodieux né sous sa main, comme le battement d’un cœur qu’un habile médecin rend à la vie.

Le roi regarda de tous côtés et fut quelque temps sans voir le dauphin, dont on n’apercevait que les jambes écartées, le torse étant caché par la pendule et la tête perdue dans l’ouverture.

Il s’approcha souriant et frappa sur l’épaule de son petit-fils.

– Que diable fais-tu là? lui demanda-t-il.

Louis se retira précipitamment, mais cependant avec toutes les précautions nécessaires pour n’endommager en rien le beau meuble dont il avait entrepris la restauration.

– Mais sire, Votre Majesté le voit, dit le jeune homme tout rougissant de honte d’avoir été surpris dans cette occupation, je m’amusais en attendant que vous vinssiez.

– Oui, à massacrer ma pendule. Joli amusement!

– Au contraire, sire, je la réparais. La roue principale ne fonctionnait plus, elle était gênée par cette vis que Votre Majesté voit là. J’ai resserré la vis, et elle va maintenant.

– Mais tu t’aveugleras à regarder là dedans. Je ne tournerais pas ma tête dans un pareil guêpier pour tout l’or du monde.

– Oh! que non, sire. Je m’y connais: c’est moi qui démonte, remonte et nettoie ordinairement l’admirable montre que Votre Majesté m’a donnée le jour où j’ai eu quatorze ans.

– Soit; mais laisse là, momentanément, ta mécanique. Tu veux me parler?

– Moi, sire? dit le jeune homme en rougissant.

– Sans doute, puisque tu m’as fait dire que tu m’attendais.

– C’est vrai, sire, répondit le dauphin en baissant les yeux.

– Eh bien! que me voulais-tu? Réponds. Si tu n’as rien à me dire, je pars pour Marly.

Et déjà Louis XV cherchait à s’évader, selon sa coutume.

Le dauphin posa son grattoir et son rouage sur un fauteuil, ce qui indiquait qu’il avait effectivement quelque chose d’important à dire au roi, puisqu’il interrompait l’intéressante besogne qu’il faisait.

– As-tu besoin d’argent? demanda vivement le roi. Si c’est cela, attends, je vais t’en envoyer.

Et Louis XV fit un pas de plus vers la porte.

– Oh! non, sire, répondit le jeune Louis; j’ai encore mille écus sur ma pension du mois.

– Quel économe! s’écria le roi, et comme M. de Lavauguyon me l’a bien élevé! En vérité, je crois qu’il lui a juste donné toutes les vertus que je n’ai pas.

Le jeune homme fit un effort violent sur lui-même.

– Sire, dit-il, est-ce que madame la dauphine est encore bien loin?

– Mais ne le sais-tu pas aussi bien que moi?

– Moi? demanda le dauphin embarrassé.

– Sans doute; on nous a lu hier le bulletin du voyage; elle devait passer lundi dernier à Nancy; elle doit être maintenant à quarante-cinq lieues de Paris, à peu près.

– Sire, Votre Majesté ne trouve-t-elle pas, continua le dauphin, que madame la dauphine va bien lentement?

– Mais non, mais non, dit Louis XV, je trouve qu’elle va très vite, au contraire, pour une femme, et en raison de toutes ces fêtes, de toutes ces réceptions; elle fait au moins dix lieues tous les deux jours, l’un dans l’autre.

– Sire, c’est bien peu, dit timidement le dauphin.

Le roi Louis XV marchait d’étonnement en étonnement à la révélation de cette impatience, qu’il n’avait point soupçonnée.

– Ah bah! fit-il avec un sourire goguenard, tu es donc pressé, toi?

Le dauphin rougit plus fort qu’il n’avait encore fait.

– Je vous assure, sire, balbutia-t-il, que ce n’est point le motif que Votre Majesté suppose.

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"При самом близоруком прочтении "Аламута", - пишет переводчик Майкл Биггинс в своем послесловии к этому изданию, - могут укрепиться некоторые стереотипные представления о Ближнем Востоке как об исключительном доме фанатиков и беспрекословных фундаменталистов... Но внимательные читатели должны уходить от "Аламута" совсем с другим ощущением".   Публикуя эту книгу, мы стремимся разрушить ненавистные стереотипы, а не укрепить их. Что мы отмечаем в "Аламуте", так это то, как автор показывает, что любой идеологией может манипулировать харизматичный лидер и превращать индивидуальные убеждения в фанатизм. Аламут можно рассматривать как аргумент против систем верований, которые лишают человека способности действовать и мыслить нравственно. Основные выводы из истории Хасана ибн Саббаха заключаются не в том, что ислам или религия по своей сути предрасполагают к терроризму, а в том, что любая идеология, будь то религиозная, националистическая или иная, может быть использована в драматических и опасных целях. Действительно, "Аламут" был написан в ответ на европейский политический климат 1938 года, когда на континенте набирали силу тоталитарные силы.   Мы надеемся, что мысли, убеждения и мотивы этих персонажей не воспринимаются как представление ислама или как доказательство того, что ислам потворствует насилию или террористам-самоубийцам. Доктрины, представленные в этой книге, включая высший девиз исмаилитов "Ничто не истинно, все дозволено", не соответствуют убеждениям большинства мусульман на протяжении веков, а скорее относительно небольшой секты.   Именно в таком духе мы предлагаем вам наше издание этой книги. Мы надеемся, что вы прочтете и оцените ее по достоинству.    

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