Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome I полностью

Le roi se mit à rire.

– M. de Choiseul singe M. le dauphin, continua la comtesse encouragée. On ne veut pas se compromettre.

– M. le dauphin est un religieux, comtesse.

– Et M. de Choiseul est un tartufe, sire.

– Je vous dis, chère amie, que vous aurez le plaisir de le voir ici; car je vais l’y appeler. C’est pour service d’État, il faudra bien qu’il vienne, et nous le ferons s’expliquer en présence de Chon, qui a tout vu. Nous confronterons, comme on dit au Palais, n’est-ce pas, Sartine? Qu’on aille me chercher M. de Choiseul.

– Et moi, que l’on m’apporte mon sapajou. Dorée; mon sapajou! mon sapajou! cria la comtesse.

À ces mots, qui s’adressaient à la femme de chambre rangeant dans un cabinet de toilette, et qui purent être entendus de l’antichambre puisqu’ils furent prononcés juste au moment où la porte s’ouvrait devant l’huissier envoyé chez M. de Choiseul, une voix cassée répondit en grasseyant:

– Le sapajou de madame la comtesse, ce doit être moi; je me présente, j’accours, me voilà.

Et l’on vit moelleusement entrer un petit bossu vêtu avec la plus grande magnificence.

– Le duc de Tresmes! s’écria la comtesse impatientée; mais je ne vous ai pas fait appeler, duc.

– Vous avez demandé votre sapajou, madame, dit le duc tout en saluant le roi, la comtesse et M. de Sartine, et comme je n’ai pas vu parmi tous les courtisans de plus laid singe que moi, je suis accouru.

Et le duc rit en montrant de si longues dents, que la comtesse ne put s’empêcher de rire aussi.

– Resterai-je? demanda le duc, comme si c’eût été la faveur ambitionnée de toute sa vie.

– Demandez au roi, il est maître ici, monsieur le duc.

Le duc se tourna vers le roi d’un air suppliant.

– Restez, duc, restez, dit le roi, enchanté d’accumuler les distractions autour de lui.

En ce moment l’huissier de service ouvrit la porte.

– Ah! dit le roi avec un léger nuage d’ennui, est-ce déjà M. de Choiseul?

– Non, sire, répondit l’huissier, c’est monseigneur le dauphin, qui voudrait parler à Votre Majesté.

La comtesse fit un bond de joie, car elle croyait que le dauphin se rapprochait d’elle; mais Chon, qui pensait à tout, fronça le sourcil.

– Eh bien! où est-il, M. le dauphin? demanda le roi impatienté.

– Chez Sa Majesté. M. le dauphin attendra que Sa Majesté rentre chez elle.

– Il est dit que je ne serai jamais tranquille un instant, gronda le roi.

Puis, tout à coup, comprenant que cette audience demandée par le dauphin lui épargnait, momentanément du moins, sa scène avec M. de Choiseul, il se ravisa.

– J’y vais, dit-il, j’y vais. Adieu, comtesse. Voyez comme je suis malheureux, voyez comme on me tiraille.

– Votre Majesté s’en va, s’écria la comtesse, au moment où M. de Choiseul va venir?

– Que voulez-vous! le premier esclave, c’est le roi. Ah! si MM. les philosophes savaient ce que c’est que d’être roi, et roi de France surtout!

– Mais, sire, restez.

– Oh! je ne puis pas faire attendre le dauphin. On dit déjà que je n’aime que mes filles.

– Mais enfin, que dirai-je à M. de Choiseul?

– Eh bien! vous lui direz de venir me trouver chez moi, comtesse.

Et pour briser court à toute observation, le roi baisa la main de la comtesse, frémissante de colère, et disparut en courant, comme c’était son habitude, chaque fois qu’il craignait de perdre le fruit d’une bataille gagnée par ses temporisations et son astuce de bourgeois.

– Oh! il nous échappe encore! s’écria la comtesse en frappant ses deux mains avec dépit.

Mais le roi n’entendit pas même cette exclamation. La porte s’était déjà refermée derrière lui et il traversait l’antichambre en disant:

– Entrez, messieurs, entrez. La comtesse consent à vous recevoir. Seulement, vous la trouverez bien triste de l’accident arrivé à ce pauvre Jean.

Les courtisans se regardèrent étonnés. Ils ignoraient quel accident pouvait être arrivé au vicomte.

Beaucoup espéraient qu’il était mort.

Ils se composèrent des figures de circonstance. Les plus joyeux se firent les plus tristes, et ils entrèrent.

<p id="_Toc103004308">Chapitre XXV La salle des Pendules</p>

Dans une vaste salle du palais de Versailles, qu’on appelle la salle des Pendules, un jeune homme au teint rose, aux yeux doux, à la démarche un peu vulgaire, se promenait, les bras pendants, la tête inclinée. Il paraissait avoir de seize à dix-sept ans.

Sur sa poitrine étincelait, rehaussée par le velours violet de son habit, une plaque de diamants, tandis que le cordon bleu tombait sur sa hanche, froissant de la croix qu’il supportait une veste de satin blanc brodée d’argent.

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