Читаем Harry Potter et l'Ordre du Phénix полностью

Le dîner aurait pu être plus joyeux, pour saluer le retour de Mr Weasley. Harry voyait Sirius faire des efforts en ce sens : il se forçait à rire bruyamment aux plaisanteries de Fred et de George ou veillait à remplir les assiettes des convives, mais dès qu’il cessait d’être occupé, il redevenait maussade, soucieux. Harry était séparé de lui par Mondingus et Fol Œil qui étaient venus féliciter Mr Weasley de sa guérison. Il aurait voulu parler à Sirius, lui dire qu’il ne devait pas prêter attention aux réflexions de Rogue, que celui-ci cherchait à le provoquer délibérément et que personne ne pensait qu’il était un lâche sous prétexte qu’il restait enfermé square Grimmaurd, conformément aux instructions de Dumbledore. Mais Harry n’eut pas l’occasion de le faire et d’ailleurs, devant le visage menaçant de Sirius, il se demandait s’il aurait osé amener la conversation sur ce sujet. En revanche, il raconta à mi-voix à Ron et à Hermione qu’il devrait désormais prendre des cours d’occlumancie avec Rogue.

– Dumbledore veut t’éviter de rêver à nouveau de Voldemort, dit aussitôt Hermione. J’imagine que ça ne te manquera pas ?

– Des cours particuliers avec Rogue ? J’aimerais encore mieux faire des cauchemars ! commenta Ron, effaré.

Ils devaient retourner à Poudlard le jour suivant par le Magicobus, escortés de Tonks et de Lupin. Ces derniers prenaient leur petit déjeuner lorsque Harry, Ron et Hermione descendirent dans la cuisine le lendemain matin. Les adultes présents semblaient absorbés dans une conversation à voix basse. Dès que Harry eut ouvert la porte, ils se tournèrent brusquement vers lui et se turent aussitôt.

Après avoir avalé un rapide petit déjeuner, ils s’habillèrent de blousons et d’écharpes pour affronter le froid grisâtre de cette matinée de janvier. Harry éprouvait une désagréable sensation d’oppression dans la poitrine. Il ne voulait pas quitter Sirius. Ce départ lui laissait une mauvaise impression. Il ne savait pas quand ils se reverraient et il se sentait obligé de dire quelque chose à son parrain pour le retenir de prendre des initiatives stupides ; il craignait que les accusations de lâcheté lancées par Rogue l’aient si profondément blessé qu’il lui vienne dès maintenant l’idée d’entreprendre une expédition hasardeuse hors du square Grimmaurd. Mais avant qu’il ait eu le temps de songer à ce qu’il allait dire, Sirius lui fit signe d’approcher.

– Tu vas prendre ceci, murmura-t-il en lui mettant dans la main un paquet mal emballé de la taille d’un livre de poche.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda Harry.

– Un moyen de me faire savoir si Rogue se montre trop dur avec toi. Non, ne l’ouvre pas ici !

Sirius jeta un coup d’œil méfiant à Mrs Weasley qui essayait de convaincre les jumeaux de mettre des moufles tricotées main.

– Je doute fort que Molly m’approuve mais je veux que tu t’en serves si tu as besoin de moi, d’accord ?

– O.K., répondit Harry en glissant le paquet dans la poche intérieure de son blouson.

Il n’avait aucune idée de ce que c’était mais il savait que, de toute façon, il ne s’en servirait pas. Ce ne serait pas lui, Harry, qui inciterait Sirius à quitter la sécurité de son refuge, quelle que soit la façon dont Rogue le traiterait pendant ses leçons d’occlumancie.

– Bon, allons-y, dit Sirius.

Avec un sombre sourire, il donna une tape sur l’épaule de Harry et, avant que celui-ci ait pu dire quelque chose, ils montèrent les marches qui menaient dans le hall et s’arrêtèrent, entourés par les Weasley, devant la porte d’entrée, chargée de chaînes et de verrous.

– Au revoir, Harry, prends bien soin de toi, dit Mrs Weasley en le serrant contre elle.

– À bientôt, Harry, et continue à surveiller les serpents pour moi ! dit Mr Weasley d’un ton cordial en lui serrant la main.

– Oui, d’accord, répondit Harry, l’air hagard.

C’était sa dernière chance de recommander à Sirius d’être prudent. Il se retourna, regarda son parrain dans les yeux et ouvrit la bouche pour parler mais, avant d’avoir pu prononcer le moindre mot, Sirius le serra brièvement contre lui et lança d’un ton bourru :

– Veille bien sur toi.

Un instant plus tard, Harry se trouva emporté dans l’atmosphère glacée de l’hiver, Tonks (déguisée ce jour-là en une grande femme aux cheveux gris fer, toute vêtue de tweed) le poussant vers les marches du perron.

La porte du numéro 12 claqua derrière eux et ils suivirent Lupin au bas des marches. Quand il eut posé le pied sur le trottoir, Harry regarda par-dessus son épaule. La maison du numéro 12 rétrécissait rapidement tandis que celles qui l’encadraient s’élargissaient en l’écrasant de plus en plus. En un clin d’œil, elle avait disparu.

– Venez, plus vite on sera dans le bus, mieux ça vaudra, dit Tonks.

Harry remarqua une lueur d’inquiétude dans ses yeux lorsqu’elle jeta un regard autour de la place. Lupin tendit brusquement son bras droit.

BANG !

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Денис Ратманов

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