Читаем Dragons d'un crépuscule d'automne полностью

Le demi-elfe essaya de retrouver son calme et de revenir à la réalité. La réalité ! Quelle ironie ! S’enfuir ne rimait à rien ; ils se disperseraient et se perdraient. Il fallait faire front. Il prit le parti d’aller au-devant des guerriers fantômes. Ceux-ci ne firent pas un geste. Ils occupaient simplement le chemin, difficiles à dénombrer car ils semblaient se dédoubler comme des ombres qui se superposent. Mais peu importait leur nombre ; d’un geste de la main, un seul était capable de les tuer tous.

Appuyé sur son bâton lumineux, le mage s’était placé devant ses compagnons. Tanis les rejoignit. À la lueur du cristal, Raistlin avait l’air aussi fantomatique que les spectres.

— Bienvenue au Bois des Ombres, dit-il à Tanis.

— Raistlin, qu’est-ce que…

— Des spectres asservis, répondit le mage sans les quitter des yeux. Nous avons de la chance. Ce sont des esprits qui, de leur vivant, ont failli à leur tâche, et ont été contraints, pour gagner leur salut, de l’exécuter jusqu’à son accomplissement.

— Au nom des Abysses, en quoi avons-nous de la chance ? Leur tâche consiste peut-être à expulser les intrus de la forêt !

— C’est possible, bien que je n’y croie guère. Nous allons le savoir…

— Qu’as-tu l’intention de faire, Raistlin ?

— Je vais jeter un sort qui nous permettra d’entrer en communication avec eux. Je connaîtrai leurs pensées. Ils parleront par mon intermédiaire.

Le mage étendit les bras vers le ciel et psalmodia.

— Ast bilak parbilakar. Suh tangus moipar ! dit-il par trois fois.

La mer de guerriers s’ouvrit pour laisser le passage à un spectre plus terrifiant encore que les autres. Plus grand que ses compagnons, il portait une couronne, et son armure était incrustée de joyaux. Son visage exprimait la douleur et le chagrin. Il avança vers Raistlin. Le magicien, en transe, ne fit pas un mouvement. Tanis se demanda s’il voyait la main décharnée tendue vers lui.

— Toi que la mort a frappé il y a bien longtemps, sers-toi de ma voix pour nous révéler le sort qui vous accable. Aide-nous à traverser cette forêt, car notre but n’est pas le Mal, comme tu l’as lu dans nos cœurs.

La main du spectre s’immobilisa. Scintillant dans l’obscurité, il s’inclina devant le jeune mage. Tanis retint son souffle. Il savait que Raistlin possédait des pouvoirs occultes, mais là…

Raistlin lui retourna la révérence et vint se placer à son côté. Leurs visages étaient aussi pâles l’un que l’autre. Un mort-vivant avec un vivant-mort, songea Tanis en frissonnant.

Le timbre de Raistlin n’avait plus rien d’un murmure haletant. C’était une voix profonde, froide et décidée, qui remplissait la forêt :

— Qui êtes-vous, vous qui avez osé franchir les limites du Bois des Ombres ?

Tanis ouvrit la bouche pour répondre, mais il n’en sortit aucun son. À côté de lui, Caramon n’osait pas relever la tête. Quelqu’un fit un mouvement. Le kender ! Trop tard. La petite silhouette, sa queue-de-cheval dansant dans le dos, s’était avancée vers le spectre, et s’inclina respectueusement devant lui.

— Je suis Tasslehoff Racle-Pieds. Mes amis m’appellent Tass. Et toi ?

— Aucune importance, répondit la voix sépulcrale. Sache que nous sommes des guerriers tombés dans l’oubli.

— Est-ce vrai que vous avez failli à votre tâche et que vous êtes ici pour cette raison ?

— C’est vrai. Nous n’avons pas pu protéger ce pays. Les cieux ont fondu sur lui, et il a été désagrégé. Le Mal est sorti des entrailles de la terre. Nous avons pris peur et nous nous sommes enfuis, abandonnant nos épées. Une mort amère nous a cueillis et condamnés à rester ici jusqu’à ce que le Mal soit repoussé et l’équilibre rétabli.

Soudain Raistlin, les yeux révulsés, se mit à crier. Un concert de voix hurlantes éclata. Même l’impavide kender, désemparé, fit un pas en arrière.

D’un geste, le spectre fit cesser le vacarme.

— Mes hommes demandent pourquoi vous avez pénétré dans le bois. Si c’est pour faire le Mal, ce sera à vos dépens, car vous ne vivrez plus assez longtemps pour voir se lever la lune.

— Nous ne voulons rien de mal, se hâta de dire le kender. Vois-tu, c’est une longue histoire. Mais tu n’es sûrement pas pressé, alors je vais te la raconter.

« Elle commence à l’Auberge du Dernier Refuge, où j’ai dû frapper un Théocrate avec un bâton au cristal bleu…»

— Le cristal bleu !

Sa voix résonnant dans la gorge de Raistlin, le spectre s’avança vers le petit groupe. Tanis et Sturm se précipitèrent sur Tass et le tirèrent en arrière. Mais le mort-vivant voulait seulement les regarder de plus près. Ses yeux se posèrent sur Lunedor. D’un geste impératif, il lui ordonna d’avancer.

— Non !

Rivebise voulut l’en empêcher, mais elle se dégagea et vint se placer face au spectre, son bâton à la main.

Le guerrier dégaina son épée. Une flamme bleue se mit à danser au-dessus de sa lame.

— Regardez le bâton ! s’exclama Lunedor.

Répondant à l’épée, il s’était illuminé.

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Андрей Боярский

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