— La main gauche est celle du cœur, dit l’officiant en plaçant la main de Lunedor dans celle de Rivebise. Joignons ces deux paumes pour que l’amour qui habite le cœur de cet homme et de cette femme devienne un fleuve puissant. Qu’il coule à travers toutes les contrées, explorant de nouvelles voies avant de rejoindre la mer de l’éternité. Reçois leur amour, Paladine, dieu suprême, bénis-le et fais descendre la paix dans leurs cœurs, puisqu’elle n’existe pas en ce monde dévasté.
Dans le silence, les hommes et les femmes se prirent par le bras et restèrent enlacés. Les amis et les enfants se pressèrent contre eux. Les cœurs rongés par le désespoir se consolèrent. La paix était avec eux.
— Échangez vos serments et les anneaux qui lieront vos cœurs, dit Elistan.
Lunedor regarda Rivebise et prononça son serment :
Rivebise parla à son tour :
Lunedor et Rivebise échangèrent leurs anneaux. Celui de Rivebise était composé des cheveux de Lunedor liés par des fils d’or et d’argent.
Le barbare avait trouvé à Solace un fragment d’arbre que le feu n’avait pas consumé et il l’avait gardé. Dans ce bois, il avait sculpté l’anneau de Lunedor.
Voyant la couleur claire du bijou, elle se souvint de la nuit de leur arrivée à Solace avec le bâton au cristal bleu. Les larmes lui montèrent aux yeux.
— Bénis ces anneaux, Paladine, dit Elistan, car ils sont les symboles de l’amour et du sacrifice. Dieu puissant et lumineux, dieu des hommes et des elfes, dieu des kenders et des nains, accorde ta bénédiction à tous tes enfants. Que l’amour semé aujourd’hui dans leur cœur soit nourri par leur âme et donne naissance à un arbre de vie qui les protège. Par l’échange du serment, et par ces anneaux, toi, Rivebise, petit-fils de l’Errant, et toi, fille de chef, n’êtes plus qu’un dans vos cœurs, devant les hommes et sous le regard des dieux.
Rivebise prit son anneau des mains de Lunedor et le fit glisser à son doigt. Il s’agenouilla devant elle pour lui passer le sien, selon la coutume Que-Shu. Lunedor secoua la tête.
— Relève-toi, guerrier, dit-elle en souriant.
— C’est un ordre ?
— Le dernier que te donne la fille de chef.
Rivebise se releva. Il la prit dans ses bras et ils échangèrent un baiser. L’assemblée poussa des acclamations de joie tandis que le soleil disparaissait derrière la montagne, teignant le ciel de pourpre et d’écarlate.
Les mariés descendirent de la butte, signe que les réjouissances pouvaient commencer. De grandes tables en bois de pin avaient été dressées sur l’herbe et garnies de gibier rôti, de légumes et de fruits.