Читаем Cinquante ans plus tard полностью

Senecius, as-tu déjà exécuté mes ordres concernant l'envoi des invitations ?

Par Jupiter ! - s'exclama Flegon fièrement - jamais je n'oublierais de satisfaire rigoureusement une décision d'Auguste.

Comme tu vois - dit l'Empereur s'adressant à Claudia -, tout est prêt et en bon état d'avancement. Toutefois, j'ai besoin que quelqu'un m'accompagne, non pas tant pour son sens de l'art ou de la critique, mais pour y effectuer un travail qui répondra à mon souhait de faire transporter à Tibur quelques colonnes célèbres et de magnifiques reliques des ruines de Phocis et de Corinthe.

Je prétends décorer nos bâtiments des trésors du monde antique. Dans ma retraite à Tibur, je ne pourrai m'abstenir des visions du jardin des dieux qui seront à mon âme de précieuses suggestions.

La femme du préfet l'écoutait avec une attention toute particulière et profitant de l'occasion pour réaliser ses projets tout en feignant la plus grande indifférence, elle lui suggéra:

Divin, le fils de Cneius figure-t-il sur la liste de vos invités ?

Non. Helvidius Lucius serait un excellent compagnon, mais je me suis abstenu de le déranger, soucieux de sa situation très spéciale d'homme marié et de chef de famille.

Voyons - a répliqué contrariée l'ancienne plébéienne -, me permettrez-vous d'être en désaccord avec votre façon de penser sur ce sujet. N'ai-je pas moi aussi un foyer qui exige mon dévouement et tous mes soins ? Ne vais-je pas nie séparer de mon mari qui sera retenu ici par les devoirs de sa tâche ? Et pourtant, je nie considère honorée de vous accompagner, obéissant au devoir de vous représenter pour nous tous, vous qui êtes notre souverain et notre chef magnanime. Je crois que le gendre de Fabius pensera comme moi, sans émettre la moindre divergence. Dans deux jours, se réalisera les fiançailles de sa fille la plus âgée, sous votre regard clément. Lui qui a reçu tant de faveurs de vos mains généreuses, pourrait-il dédaigner de vous être utile en quoi que ce soit ?

Après une pause pendant laquelle ses yeux fixèrent profondément l'Empereur afin d'arriver à ce que ses paroles fassent tout leur effet, elle a continué :

Connaissant personnellement les œuvres de Tibur qui séduisent tant l'engouement artistique, je pense que seul un esthète comme Helvidius pourrait opérer le miracle de choisir le précieux matériel et veiller à son transfert pour Tibur. De plus, Divin, je crois que ce voyage, pour lequel nous serons absents de Rome pendant plus d'une année, sera très agréable à son esprit de patricien !... De nouvelles possibilités, de nouvelles réalisations et de nouvelles perspectives, je pense, entraîneront des avantages pour sa propre famille, car l'Empire représenté par votre magnanimité, saura le récompenser de tous ses mérites.

Aelius Hadrien réfléchit un instant pendant que son secrétaire prenait quelques notes.

Puis, tenant compte des commentaires de Claudia qui le fixait anxieusement, il répondit promptement :

Tu as raison. Helvidius Lucius est l'homme que je cherche.

Sabine fit un geste expressif de satisfaction, alors que l'Empereur chargeait Flegon de porter en son nom la dite invitation.

Les messagers le trouvèrent chez lui en pleine activité festive. Le tribun fut grandement surpris, il ne s'attendait pas une demande de cette nature. Tout autre se serait honorer d'une telle gentillesse ; lui, néanmoins, sentimental par nature, préférait la paix domestique, loin du tourbillon des bagatelles frivoles de la cour. Ce voyage en Grèce dans de telles conditions lui semblait ennuyeux et inopportun. D'ailleurs, il devrait partir dans une semaine. Et qui pouvait penser au retour ? Le souverain était habitué à faire des excursions longues et fréquentes dans le monde antique. Lors de son voyage en 124, il s'était absenté de Rome pendant plus de trois années consécutives, et il était tellement passionné par Athènes qu'il en était arrivé au point de s'initier personnellement aux mystères d'Eleusis.

Néanmoins, avant que ces pénibles réflexions annihilent sa bonne humeur, il fit appeler sa femme au tablinum où ils examinèrent attentivement le sujet.

Pour ma part - s'exclama le tribun de son esprit résolu -, je chercherais à m'esquiver, à renoncer à cette invitation. Ces absences de Rome me séparant de ma famille me perturbent. Je me sens désorienté, ennuyé, profondément insatisfait.

Alba Lucinie écoutait ses affirmations le cœur en émoi. Pour son esprit sensible, de telles perspectives étaient terriblement amères et perturbatrices. De toute évidence, Claudia Sabine partirait aussi pour l'Hellade lointaine et pour une durée que personne ne pouvait prévoir. Approuver le voyage de son mari, c'était le livrer aux basses séductions de cette femme dont son intuition féminine pressentait les sentiments inconfessables. Mais il n'y avait pas que cela qui l'inquiétait. Sa situation à Rome lui serait à nouveau insupportable pendant l'absence de son compagnon, car sans aucun doute, Lolius ne manquerait pas de la harceler redoublant de véhémence et d'obstination.

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