Читаем Cinquante ans plus tard полностью

Oui - a-t-elle murmuré avec une étincelle de foi qui brillait dans ses yeux -, pour toi, jamais je ne haïrai la vie ! Par la confiance que j'accorde aux promesses du Christ, je me réjouirai quand tu arriveras... je sentirai à nouveau la douce caresse de ta présence affectueuse, car mon cœur identifiera le tien entre mille créatures, parce que je t'ai aimé comme Jésus nous a enseigné, avec dévouement céleste.

C'est cela, chérie - murmura le jeune homme rassuré -, c'est toujours comme ça que j'ai idéalisé ton cœur humble et généreux.

Cirus - a dit la jeune fille candide -, je prie Jésus qu'il nous accorde la foi face aux angoisses de cette heure ! J'attendrai ton retour, pleine de confiance en toi, sachant que tu m'as toujours chérie, tout comme je t'ai aimé !...

Après une pause, les y eux larmoyants, elle a continué émue :

Tu sais ? Je me rappelle maintenant de notre excursion sur le lac d'Antipatris... T'en rappelles-tu ? J'étais surprise de te voir quand la vague m'a emportée, poussée par le vent... Auj ourd'hui, j e me demande si j e n'aurais pas mieux fait de mourir.

J'apprendrais à aimer Jésus dans un monde qui n'est pas celui-ci, et je t'attendrais dans l'autre vie débordante de mon amour grand et sacré '.... Je sens encore l'émotion de la minute où tu m'as sauvée, me remontant à la surface !...

C'est vrai - l'interrompit Cirus faisant son possible pour ne pas trahir l'émotion de ces souvenirs -, mais nous rappelant de tout cela, ne sommes-nous pas portés à croire que Jésus désirait te voir en vie, comme il le désire toujours ? Ce n'est pas moi qui t'ai sauvée, mais le divin Maître qui te voulait sur terre.

Oui - dit-elle émue -, je continuerai à implorer Jésus de te permettre de revenir, comme promis ! Le monde, Cirus, est toujours un lac agité par le vent des passions, et au fond des eaux, il y a toujours de la vase qui étouffe les plus nobles aspirations de l'esprit. Que la compagnie de Jésus ne me manque pas à l'avenir, car je veux vivre pour le servir à la clarté de ta mémoire que j'honorerai toute ma vie !...

Célia, ne doute pas du Seigneur et ne doute pas de mon retour. Je penserai toujours à toi, car jamais je ne t'oublierai...

Et pour dissiper la difficile attente de ce moment crucial, il s'est retourné, a relevé un pan du matelas immonde, placé là en guise de lit, d'où il retira un morceau de parchemin qu'il a offert à la jeune fille en ajoutant :

Avant-hier encore, ici même, nous avons écrit un hymne pour glorifier le Maître le jour du sacrifice. Je me suis souvenu que je devais suggérer cette musique que je t'ai enseignée sous les cèdres de ta maison, et ils ont accepté mon idée. Depuis cet instant, chérie, mon grand tourment fut de trouver un moyen de t'en laisser une copie car j'avais la conviction que Jésus m'accorderait le bonheur de te revoir. Il y a ici un prétorien du nom de Volusius, bienveillant à l'égard du christianisme, et qui m'a donné de quoi écrire ces quelques vers.

Lui remettant le bout de parchemin, il souligna :

Garde cet hymne qui est mon dernier souvenir avant notre départ ! Nous avons tous collaboré à la réalisation du poème, mais me souvenant de notre éternelle affection, j'y ai inclus quelques rimes où sont exprimés tous mes espoirs. Je te les dédie pour t'assurer de mon dévouement à tout instant !

Dieu te bénisse et te protège ! - s'exclama la jeune patricienne, gardant le précieux souvenir.

Ils se sont tous deux regardés poussés par la puissante attraction de leurs sentiments purifiés, mais Cneius Lucius, après avoir longuement parlé avec Nestor et ses compagnons, examinant tous les détails de la prison, s'approcha d'eux avec un sourire complaisant.

Connaissant la sensibilité de sa petite-fille, il lui a adressé la parole en ces termes :

Ma fille, le temps passe, je suis à ta disposition pour repartir quand tu le désireras.

Elle s'est approchée du respectable vieil homme qui était accompagné de l'affranchi de son fils, et posa sur Nestor un regard mélancolique, mais l'ex-captif vint à sa rencontre avec ces mots :

Célia, ta venue dans cette prison représente pour nous la visite d'un ange. Ne sois pas impressionnée par notre condamnation qui aux yeux de Dieu doit être utile et juste.

L'inspiration de Paul disait que la mort est notre dernier ennemi. Nous vaincrons, donc, cette nouvelle étape, avec Jésus et pour Jésus. Malgré tout, n'oublie pas que le cadeau de la vie est un bien précieux que le ciel nous confie. Pour l'âme fervente, le plus grand sacrifice n'est pas celui de la mort par le martyre, ou par l'infamante humiliation des hommes, mais bien celui qui se réalise pendant toute la vie par le travail et par l'abnégation sincère, supportant toutes les luttes, renonçant à lui-même pour gagner la vie éternelle dont nous parlait le Seigneur dans ses divines leçons !

Célia sentit que sa foi touchait un degré supérieur grâce à ces exhortations amicales et affectueuses, et se tournant vers Cirus qui, de son regard, semblait lui recommander de suivre ces conseils, elle a répondu émue :

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