Читаем Vas-y, Béru ! полностью

— Et qui donc encore y est? insisté-je en montrant les décombres fumants que je n'ai pas le cœur d'approcher.

— Ses acheteurs étrangers.

— Et puis?

— Son associé.

— Qui s'appelait?

— Je ne sais pas son nom, mais c'était le chef de fabrication des usines Plombier.

Allons, le Vieux va être content. Je crois que je viens de détruire un sacré nid de frelons, mes amis !

— Va me récupérer le vélo dans les cendres, lui commandé-je.

Il obéit, prêt à tout, luisant de peur.

— Qu'est-ce qu'on en fait? me demande Pinaud.

— Que veux-tu qu'on en fasse, dis-je tristement : un mort ! Les ordres du Vieux sont formels !

— En tout cas charge-t'en, moi j'aurais jamais le courage de bousiller de sang-froid un type désarmé.

Le mécano revient en poussant du pied le cadre du vélo en Légérium 34. Il a noirci, mais pas fondu. Il est intact. Je regarde cette carcasse de vélo, légère jusqu'à l'inimaginable. C'est pour ce débris que des tas de gens sont morts. Pour ce morceau de métal imbécile…

— Allez, barre-toi, dis-je à l'homme en combinaison. Barre-toi vite avant que je change d'idée et que mon sens du devoir dise merde à ma conscience !

<p>CHAPITRE XVI</p>Pour conclure et parce que vous aimez bien qu'on vous mette les points sur les « i».

Vous me direz pas, mais c'est quand même marrant le destin. Béru, épuisé par son nouveau vélo, a abandonné. Il l'a fait juste devant la fontaine du carrefour aussi le retrouvons-nous, assis sur la margelle, subissant le feu roulant des questions journalistiques. Il répond de bonne grâce. Il révèle qui il est : l'ancien masseur de l'équipe Fafatrin, injustement remercié. Il a voulu montrer ce dont il était capable en prenant la place de Bicco Aisuzi. Et on l'a vu pulvériser tous les records. Sans sa stupide chute qui lui a coupé l'élan, « l'influxion nerveuse » et les pattes, il gagnait l'étape avec une demi-heure d'avance sur Jacques Anguenille, Couzidor et Richard Pini. Oui, il a tenu à faire cette éclatante démonstration, lui, Alexandre-Benoît Bérurier. C'est un canular, soit ! Mais l'exploit demeure. Il a passé l'âge de faire une carrière de champion cycliste, c'est dommage, sinon on aurait vu du jamais vu ! Il se laisse photographier de face, de profil, de trois quarts-centre. Il sourit, il fronce les sourcils, il mime l'effort, il cligne de l'œil. C'est l'aubaine des tartineurs d'épopée.

Nous avons toutes les peines du monde à le soustraire à la meute avide qui transcendante sa prouesse.

— Allez, viens, Gros, fais-je, la fiesta est finie.

— Où qu'on va?

— A Paris, faut rejoindre notre base !

— Mais je veux continuer le Tour, moi !

— Tu t'y es suffisamment fait remarquer pendant ces deux dernières étapes. Au boulot !

— Mais je suis en vacances !

— Tu les prendras ailleurs, le Vieux ne va pas être tellement content de ton coup de publicité d'aujourd'hui !

— Mais Berthe…

— Elle a son boulot !

— Mais, Alfred?

— Il a Berthe !

— Mais…

— Ah non, arrête de bêler ! Je te dis qu'il y en a classe de tes vocations de masseur, de coureur, de flambeur. Poulet tu es, poulet tu restes. On rentre en faisant halte à Dijon, histoire de discutailler avec La Meringue qu'est toujours au gnouf !

— Jamais de la vie, je reste !

— Voyons, Alexandre, le sermonne le Révérend, Dijon !

— Quoi, Dijon?

— C'est la capitale des grands vins, non?

Béru s'apprête à répondre quelque chose, mais il y renonce.

— Oui, c'est vrai, fait-il, calmé, c'est la capitale des grands vins.

* * *

Je ne sais pas si c'est où non un effet de mon imagination, mais je trouve qu'il a maigri, La Meringue. Ça fait des plis, et des surplis sur ses montants. Il est d'une tristesse horrible, le pauvre cachalot. Il ne songe plus à disputer des parties de piccol's dames, je vous prie de me croire (et si vous ne me croyez pas que le fondement vous échappe).

Nous voilà en tête à tête dans le parloir de la prison. Moi, compatissant et fatigué, lui jaunasse et fripé, meurtri dans tout son être.

— Écoute, La Meringue, attaqué-je, je crois que tu devrais te mettre un peu à jour maintenant. C'est pas mauvais de faire le ménage…

Il grogne. Il est en manque de picrate, voilà. Ses lèvres qui ne sont plus irriguées pendent comme des nichons flétris.

— La vie me dégoûte, commissaire, dit-il.

— C'est pour ça que t'as essayé de t'effacer en te suspendant au barreau de ta cellote?

— Oui, c'est pour ça.

Je toussote, gêné.

— Tu… tu es au courant pour ton beauf?

A mon vif soulagement, il bat des paupières.

— Les gardiens sont pas vaches, ils me refilent les baveux. Tout ça est ma faute, commissaire…

— Eh ben raconte, mon gars. Faut que tu y passes, le reproche que je te fais, c'est de l'avoir bouclée au début. Je ne sais pas tout ce que tu vas me dire, bien que j'en aie une certaine idée, mais le grief qu'on peut te faire, c'est de n'avoir pas moufté.

— J'ai rien dit à cause de mon beau-frère, commissaire. J'ai eu peur pour ses plumes.

— Narre-moi !

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