Читаем Vas-y, Béru ! полностью

Un coup qui en débarrassera les grincheux que je cause dans mon avertissement. Ça libérera des tonnes de papelard, enfin ! On pourra s'imprimer des beaux trucs sérieux avec ce contingentement récupéré. Des trucs qu'auront le subjonctif sur l'évier et qui sentiront l'encens. Trois cents tonnes de faf annuelle devenues disponibles, vous vous rendez compte tout ce qu'on pourra publier comme photos de Paul VI, comme bulletins référendémiques, comme affiches électorales et comme papier hygiénique avec ça? Entre autres ! Un peu de patience !

Donc j'ai mon pétard en main et, me disant que je suis le narrateur de ce bouquin et que par conséquent je suis invulnérable (je me chatouille un peu pour vous faire marrer) je décide d'intervenir. Au plus fort du crépitement, je redresse le canon de Tu-Tues et j'appuie sur la détente. Il a une détente sûre, Tu-Tues et jamais Tu-Tues rata Toto.

Je valdingue trois ou quatre valdas en provenance de la grande confiserie du Creusot et, immédiately le tir adverse cesse. En prime j'ai même droit à un cri. Suit alors une galopade. La porte de fer du garage claque.

— En avant ! verduns-je.

Je m'élance à la tête de mes troupes. Je parviens dehors hors d'haleine, alors que le fuyard, lui, est presque hors de vue !

C'est une silhouette sombre, plutôt massive, que la nuit de la venelle absorbe.

Béru radine à son tour, me soulageant d'une grande anxiété, car je me demandais comment s'était passé pour lui la pluie de Bastos (après tout il n'est pas coauteur et son invulnérabilité ne tient qu'à l'affection que je lui porte !).

— Coursons-le ! aboie-t-il.

Mahousse, enveloppé, mais véloce, il fonce à grandes galopées qui sonnent sur les pavetons disjoints. Je l'imite et le dépasse.

Nous voilà sur les rives du lac. Le fuyard s'est pris une sérieuse avance. Il louvoie (comme disait Colbert) sous le couvert des arbres en direction du casino illuminé.

Nous le voyons escalader le perron désert et disparaître à l'intérieur du bâtiment.

— Bon baiser à mardi ! soupiré-je en stoppant.

Sur sa lancée, Bérurier parcourt encore six mètres dix-huit et s'arrête également.

— Pourquoi tu moules? reproche-t-il.

— Comment veux-tu que nous le repêchions dans le casino qui doit être archicomblé ce soir ! Retournons plutôt au garage pour faire le bilan.

Match nul, mes amis : un défunt partout. Le pauvre vieux gardien est mort de tous les côtés. Il en a pris dans l'œil, dans le crâne, dans la poitrine, dans le bide et, si on lui faisait les poches, je suis certain qu'on y dénicherait quelques pralinettes en rabiot.

Justice immanente : son assassin aussi est clamsé. Deux de mes balles se sont logées dans sa gorge. S'il souffrait des amygdales, le voilà guéri.

— Mais je connais ce ouistiti ! s'exclame Béru, en le retournant du bout du pied.

— Vraiment ! tressaillé-je.

— Et comment ! Il s'agit de Jojo la Défouraille, un loustic pas fréquentable, condamné à mort par accoutumance je crois bien, et qu'on m'avait dit espadrille en Amérique latoche.

Le Gros me frappe l'épaule.

— Tu peux te vanter d'avoir réussi un fameux carton, biscotte le pedigree de cet affreux est presque aussi riche que celui d'Hitler. Il a obtenu le Prix Pruneau en 62 (1).

Effectivement, les traits de ce type ne me sont pas inconnus.

— Maintenant, dis-je, j'aimerais bien savoir ce qu'il est venu maquiller dans ce garage.

— A propos, fait Béru, il serait juste temps de palper les radiateurs. Çui du camion doit faire comme la soupe, il doit refroidir.

Il va de camion en camion, appuyant sa vigoureuse dextre sur les capots. A la troisième auscultation il s'arrête.

— Je crois que je brûle, fait-il.

Je bigle la plaque minéralogique du véhicule détecté (ce dernier est immatriculé dans la Seine) et je note son numéro. Après quoi nous nous intéressons à son contenu. Celui-ci se compose uniquement de vélos. Deux douzaines de bicyclettes de course marque Plombier absolument neuves.

Les bécanes n'ont vraiment rien de suspect. Je les examine en détail, allant jusqu'à sonder l'intérieur de leurs cadres, mais j'en suis pour mes frais car il s'agit là d'honnêtes vélos.

— Qu'est-ce que ces abominables pouvaient bien fabriquer avec les cycles Plombier, murmure le Gravos dont les cellules grises font du zèle. C'est pas le genre de cette honorable maison d'engager des truands !

— Faudrait se rencarder, dis-je. Palpe un peu les fouilles de Jojo La Défouraille pour voir sous quelle identité il circulait.

Béru obéit et extrait de la poche intérieure du mort un passeport helvétique comportant la photographie de ce dernier.

— Il se faisait appeler Samuel Hougredekon, dit-il. Domicilié à Neuchâtel. Tu parles d'un culot ! Où est-ce qu'il est allé pêcher ce passeport, c'est pas le genre des Suisses de distribuer les pièces d'identité en blanc…

— Les cycles Plombier, réfléchis-je tout haut, ils sont maqués avec quelle firme pour ce Tour?

— Ben avec nous, riposte Bérurier.

— C'est-à-dire?

— Le Papier Hygiénique Fafatrin, quoi ! Qu'est-ce qu'on branle, maintenant? On fait une partouze ou on prend le train?

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