Читаем Tango chinetoque полностью

Dévêtir ces deux gugus n'est pas un mince travail, passer leurs combinaisons en est un autre aussi délicat. C'est plein de sang frais à l'intérieur.

— Faudra mettre des rustines ! dit Béru, en passant son doigt dans l'un des trous.

Nous coiffons nos casques, nous nous relevons et je me mets à suivre à contre-courant la foulée des deux gars, visible dans le riz haut (de Janeiro). Cette dernière nous conduit à une trappe ouverte dans le sol. Sur le couvercle de celle-ci, on a collé des tiges de riz artificielles afin de le rendre invisible. Diabolique je vous dis !

Un escalier de fer est là, qui nous invite.

Sans hésiter je m'y engage !

<p>CHAPITRE SEIZE</p>

Une vingtaine d'échelons nous conduisent dans une sorte de cabine cylindrique aux parois garnies de caoutchouc-mousse (pour que ça fasse plus champêtre). Deux boutons s'y trouvent en saillie (comme on dit dans les haras). Il y en a un rouge et un vert. J'appuie sur le rouge. Il se produit un petit frisson électrique mais rien n'arrive. Alors je me paie le vert. Du coup, là-haut, la trappe enrizée se rabat, une rampe lumineuse s'éclaire dans la cabine et celle-ci s'enfonce dans les profondeurs de la terre. Du Jules Vernes, les gars ! La plongée est rapide. Derrière son hublot, le Béru badigeonné de jaune par les soins attentifs de Ko Man Kélé m'adresse une grimace, cependant que sa main droite, s'élève à la hauteur de mes yeux. Il oppose le pouce de sa dextre à ses quatre autres doigts groupés pour exprimer la trouille.

Je dois dire que ma témérité insensée donne le vertige. Délibérément voilà que nous pénétrons dans cette fichue base, sans une pensée pour les dangers qui nous attendent en bas.

Je parviens à lever légèrement la tête. Ce que je vois me fait frémir. L'escalier et son couvercle se trouvent à plus de cent mètres au-dessus de nous et nous nous enfonçons toujours, à une allure incroyable. Si nous n'étions pas alourdis par nos scaphandres nous nous envolerions sûrement.

La plongée vertigineuse se poursuit pendant un temps qui me semble infini. On a rejoint l'éternité. A ce train-là nous allons arriver au noyau terrestre, c'est pas possible. Ou alors, c'est le camarade Méphisto qui va nous accueillir. Enfin cela cesse. La cabine stoppe presque instantanément, mais sans secousse. Elle s'ouvre en deux, comme une cabine téléphonique cylindrique lorsqu'on fait coulisser la porte.

Nous sortons et le spectacle le plus impensable se présente à nous. Tout ce qui a précédé n'est rien ! Broutilles, billevesées, gadgets ! Nous touchons au démesuré, à l'impossible (auquel pourtant nul n'est tenu), à la fantasmagorie, au surnaturel ! C'est à crier ! A pleurer ! A béer ! A prendre ou à laisser ! Nous venons, écoutez bien gentes dames et doux seigneurs, de DESCENDRE sur la lune !

Non, je ne suis pas fou ! Je ne suis pas drogué ! Je ne rêve pas ! Mais la réalité (qui dépasse l'affliction) est indiscutable. Ou alors Béru et moi ne sommes nous-mêmes qu'une double illusion, un projet de San-A. et de Béru non abouti ! Un leurre (à propos quel leurre est-il, j'ai oublié ma montre ?).

Nous mettons le pied quelque part dans la mer des Salacités, ou dans celle des Rapatriés, je ne sais. Un sol mort, tout en cratères, s'étend sous nos pieds. Et, tout là-haut, inaccessible et toujours familière, la planète terre tournoie dans un ciel de velours noir, avec son continent américain, pareil à deux côtelettes superposées, avec son Afrique surmontée de son Europe. Son Asie, son Onasis, ses Oasis, ses sots assis, avec la France, avec Paris et toutes les villes, et toutes les sous-préfectures : Mantes, La Tour du Pin, Louhans (en voiture, s'il vous plaît !), et tous les cafés où l'on boit si frais, les restaurants où l'on mange si chaud, les petits hôtels où l'on fait l'amour si bruyamment, sans crainte des voisins grincheux, avant de rentrer chez soi pour regarder le foteballe à la télé. Toute la terre, mignonne dans le fond, possédant une bouille d'amie sous toutes les coutures ! La bonne terre pleine de vivants par-dessus et de braves morts par-dedans.

Une sirène retentit, dont la voix caverneuse nous parvient, malgré le scaphandre.

Nous avançons un peu, mais comme des fantômes ou comme des mannequins de plume car nous nous sentons infiniment légers tout à coup. Un bond et on s'élève de deux mètres.

Le Gars Béru rigole comme Lagardère derrière son hublot. On fait joujou !

Mais voici que nous tombons en arrêt devant une longue table de fer derrière laquelle sont assis trois autres cosmonautes. Ils semblent attendre. En nous apercevant, ils nous font signe de stopper et nous nous hâtons d'obéir.

Quatre autres gars toqués comme nous radinent avec des bâtons.

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