Enfin j'ai reçu hier votre lettre. Treuer me la apportée lui-même, et je n'ai pu m'empêcher de faire une exclamation en la voyant. Comment ne m'avez vous pas écrit si longtemps? Comme si vous ne pouviez pas le faire de Pskow? — Ce sont de mauvaises excuses que vous m'alléguez toujours. Tout ce que vous me dites d'Anrep me déplait souverainement et me blesse de deux manières, premièrement la supposition qu'il aie fait plus que me baiser la main m'offense de votre part — et le mot c'est égal est encore pire, il me blesse et me peine dans un autre sens — l'espère que vous avez assez d'esprit pour sentir que vous voulez dire par là, que cela vous [êtes] est indifférent à quoi nous en sommes avec lui. Ce n'est pas tendre, j'espère. Ce n'est pas par sa conduite avec moi seulement que j'ai remarqué qu'il vous surpassait en témérité et impudence; mais par sa manière d'être avec tout le monde et sa conversation en général. Il n'y a donc pas d'espérance que Maman m'envoie chercher, c'est désolant! Над.[ежда] Гавр.[иловна] promet toujours à Maman de venir le mois prochain, mais on ne peut pas y compter, c'est elle qui gâte toute l'affaire. Sans cela M-me Treuer va venir ici dans deux semaines et j'aurais pu aller avec elle. Si Maman m'envoyait un équipage avec cette femme cela serait délicieux, et alors ce mois-ci j'aurais été à Trigorsk. — Je compte sur mon frère pour arranger cela; il ne faut que persuader à Maman que Н.[адежда] Гавр.[иловна] remettra toujours son voyage de mois en mois, и всё будет откладывать. Je crois qu'il doit déjà être à Trigorsk et je lui écrirai par rapport à cela. Toute cette incertitude me tourmente beaucoup — tout ce temps-ci j'ai été très malade et à présent je souffre beaucoup encore. Comme j'ai été étonnée de recevoir l'autre jour [de recevoir] un grand paquet de votre sœur, où elle m'écrivent ensemble avec A.[nnette] K.[ern]; elles sont enchantées l'une de l'autre. Léon m'écrit mille tendresses dans la même lettre et à mon grand étonnement j'y trouve aussi quelques lignes de Delvig qui m'ont fait beaucoup de plaisir. — Il me paraît cependant que vous êtes un peu jaloux de Léon. Il trouve [donc] qu' A.[nnette] K.[ern] est charmante malgré son gros ventre; — c'est l'expression de votre sœur. Vous savez qu'elle est restée à Péters.[bourg] pour faire ses couches et après elle se propose de venir ici. Vous voulez vous venger sur la femme de Léon de ses succès auprès de ma Cousine. — Cela ne prouve pas de l'indifférence pour elle de votre part [cependant]. — Encore quelle imprudence de votre part de laisser traîner ma lettre et Maman a manqué de la voir!! Ah! quelle idée lumineuse que celle que je prenne des chevaux de poste et que je vienne seule; je voudrais voir l'accueil aimable que Maman me ferait — elle serait prête à ne pas me recevoir, l'effet serait trop grand. Dieu sait quand je vous reverrai encore — c'est terrible et cela me rend toute triste. Adieu, ti mando un baccio, mio amore, mio delizie.
Le 2 Juin.
Ecrivez-moi plus souvent de grâce, vos lettres sont ma seule consolation, je suis bien triste. Savez-vous, que je désire et je crains mon retour à Trigorsk. Mais j'aime mieux me quereller avec vous que de rester ici. Ces contrées sont très insipides et il faut convenir, parmis les ulands Anrep est ce qu'il y a de mieux et en général tout le régiment ne vaut pas grande chose et l'air d'ici ne m'est pas salutaire car je suis toujours malade. Dieu, quand vous reverrai-je?.. [32]
268. И. E. Великопольскому. 3 июня 1826 г. Преображенское. С тобой мне вновь считаться довелось,Певец любви то резвой, то унылой;Играешь ты на лире очень мило,Играешь ты довольно плохо в штос.500 рублей, проигранных тобою,Наличные свидетели тому.Судьба моя сходна с твоей судьбоюСей час, мой друг, увидишь почему.Сделайте одолжение, пять сот рублей, которые вы мне должны, возвратить не мне, но Гавриилу Петровичу Назимову, чем очень обяжете преданного Вам душевно,
Александра Пушкина.
3 июня
1826
Преображенское.
[П. Н. Беклешов: ] [33]
Скрепил Беклешов.
[Ф. И. Цицианов: ] [34]
Иван Ермолаевич! Мое почтение: я воспользовался этим случаем вам напомнить о верющем письме, которое вы намеревались [вам] мне прислать для взыска денег с Котко: если не пришлете к сроку, что мне делать? — отпишите и не забывайте
вашего покорного слугу
к. [нязя] Фед. Цицианова.
269. П. А. Катенин — Пушкину. 6 июня 1826 г. Петербург.