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«Et maintenant l’heure de la marée est venue, le navire largue ses amarres et quittant le quai désert où personne ne salue son départ, il glisse sur la mer, donnant de la bande, vers Tarsis. Mes amis, ce navire fut le premier connu à faire de la contrebande, et la marchandise non déclarée c’était Jonas. Mais la mer se révolte, elle ne veut pas porter ce mauvais fardeau. Un orage terrible se déclare, le navire est sur le point de se briser. Lorsque le maître d’équipage appelle tous les hommes pour alestir le vaisseau, lorsque les coffres, les ballots et les jarres clapotent par-dessus bord, lorsque le vent grince et hurlent les hommes, et que chaque planche tonne sous les piétinements au-dessus de sa tête, à travers ce tumulte enragé, Jonas poursuit son hideux sommeil. Il ne voit ni le ciel obscur, ni la mer en furie, il n’entend pas craquer les membrures, à peine perçoit-il, ou remarque-t-il dans le lointain, la ruée de la puissante baleine qui, d’ores et déjà, la gueule béante, fend les mers à sa poursuite. Oui, camarades, Jonas, dans les flancs d’un navire, étendu sur sa couchette, dormait profondément. Mais le maître d’équipage, dans sa terreur, vint à lui et cria dans son oreille morte: «Pourquoi dors-tu? Lève-toi!» Tiré en sursaut de sa léthargie par ce lugubre cri, Jonas chancela sur ses pieds et, trébuchant jusqu’au pont, saisit un hauban, et contempla la mer. Mais au même instant, bondissant par-dessus la lisse, une vague se jeta sur lui comme une panthère. Ainsi une vague après l’autre bondit sur le navire et, les dalots n’étant pas assez prompts à les boire, elles vont rugissant de l’avant à l’arrière, noyant presque les marins avant le naufrage. Et tandis que la lune blanche montre un visage apeuré dans les ravins d’un ciel de ténèbres, Jonas, figé, voit le beaupré se dresser, pointer vers le ciel, et s’abattre aussitôt vers les profondeurs suppliciées.

«La terreur poursuit la terreur en hurlant à travers son âme. Son échine courbée ne révèle que trop sa fuite devant Dieu. Les marins s’en aperçoivent, les soupçons qu’ils nourrissent envers lui grandissent et enfin, pour faire éclater la vérité, et s’en remettant complètement au jugement du ciel, ils tirent au sort pour savoir lequel d’entre eux leur attire cette grande tempête. Le sort tombe sur Jonas, quelle fureur ne mettent-ils pas alors à l’assaillir de questions: «Quelles sont tes affaires, et d’où viens-tu?» «Ton pays?» «Ton peuple?» Mais, camarades, remarquez à présent le comportement du malheureux Jonas. Le pressant, les marins lui demandaient seulement qui il était et d’où il venait, or non seulement ils reçoivent une réponse à leurs questions mais encore à une autre question qu’ils n’ont pas posée, et cette réponse non sollicitée est arrachée à Jonas par la dure main de Dieu qui pèse sur lui.

«Je suis Hébreu, s’écrie-t-il, et je crains l’Éternel, le Dieu des cieux qui a fait la mer et la terre!» Tu le crains, ô Jonas? Oui, tu avais de bonnes raisons de craindre le Seigneur ton Dieu, en ce moment! Aussitôt il fait un aveu complet qui amène les marins au comble de l’épouvante et toutefois les emplit de pitié. Car lorsque Jonas, qui n’implorait pas encore la miséricorde de Dieu, sachant trop bien quelles ténèbres il méritait, lorsque le misérable Jonas leur crie de le prendre et de le jeter dans la mer, reconnaissant qu’il leur avait attiré cette grande tempête, ils se détournent compatissants et se concertent pour trouver un autre moyen de sauver le navire. En vain! L’ouragan indigné hausse la voix, alors une main levée en supplication vers Dieu, ils ferment à contre-cœur l’autre sur Jonas.

«Et voyez à présent Jonas saisi comme une ancre et jeté à la mer. Sur-le-champ, à l’est s’étale une mer d’huile et les flots sont apaisés car Jonas emporte avec lui la tempête et l’eau derrière lui est sans rides. Il est happé dans le maelström d’un remous si irrésistible qu’il s’aperçoit à peine de l’instant où le bouillonnement le jette entre les mâchoires béantes qui l’attendent, et la baleine claque ses dents d’ivoire et ferme sur sa prison autant de barreaux blancs. Alors Jonas pria Dieu dans le ventre de la baleine. Mais méditez sa prière et tirez-en une leçon majeure. Car tout pécheur qu’il soit, Jonas ne pleure ni ne gémit pour son immédiate délivrance. Il trouve juste ce châtiment affreux. Il laisse à Dieu le soin entier de sa délivrance, car malgré ses affres et ses douleurs, il met son bonheur à voir encore son saint temple. Et cela, camarades, c’est le vrai repentir, sans cris pour demander un pardon et reconnaissant de la punition. Combien cette attitude de Jonas fut agréable à Dieu, sa délivrance hors de la mer et de la baleine le prouve bien. Camarades, je ne vous propose pas Jonas en exemple pour son péché, mais comme modèle du repentir. Ne péchez pas; mais si vous le faites, tâchez de le regretter à la manière de Jonas.»

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