Читаем Mange et tais-toi полностью

Là, je titube du cervelet, les gars! Je me demande si les émotions, la détention, les sévices n'ont pas fêlé le cabèrluche de mon ami Curt Curtis. Faut croire que Bibendum est du même avis puisqu'il me demande en se taquant le chambranle:

— Dis, San-A., il a coulé une bielle, ton amigos. Ce mec eusse dirigé le comité de ramoné des Sovietcongs s'il aurait été Ricain?

— Les Français sont tellement cartésiens qu'ils en deviennent crédules, affirme sentencieusement notre pilote. Le réalisme est le meilleur support de l'illusion!

— Oh! Oh! Oublie-nous avec tes récitations, mon pote, s'emporte Bérurier, et interprète-nous l'air de la Vérité, tu veux?

— D'accord, mon pote! répond Curtis amusé, en imitant l'accent grasseyant de Bérurier.

Il murmure:

— Moi, officier américain, je me trouve brusquement convaincu de trahison. Le haut état-major sait qu'une vaste association communiste noyaute l'armée qui se pose des questions à propos de la guerre au Vietnam. Pas de doute: j'appartiens à cette organisation. On me questionne, on m'applique le troisième degré. Ce qu'on voudrait savoir? Les ramifications de ce réseau qui ronge les forces américaines comme le ver ronge le fruit, de l'intérieur… Malgré toutes les pressions, je garde le silence. Mon affaire a fait scandale, on doit me juger, me condamner à mort et me fusiller. Il leur est impossible de ne pas agir ainsi. C'est alors que les services secrets américains ont une idée géniale, géniale!

— Ta gueule, Curt, j'ai compris, aboyé-je.

Il a un hochement de tête:

— Ah! Tout de même!

— Olga est une espionne américaine et nous venons de nous échapper d'un camp U.S., n'est ce pas?

— Très exactement, Tony.

Ça bourdonne dans ma tronche. Je vous jure que j'ai réellement des vapes, mes poulettes bleues. Pour un peu, je partirais dans la purée d'andouille. Moi, San-A., j'ai massacré des Amerloques! Je pige la démarche incroyable de cette infernale affaire.

— Si t'as compris, file-moi z'en une assiettée, supplie le Gros.

— Leur dernière chance, murmuré-je, c'était de te faire évader. Seulement, il fallait que tu sois arraché à la mort par un homme en qui tu avais toute confiance.

— Juste!

— Ils ont enquêté sur ton passé, et ils y ont trouvé notre amitié. Ils ont su que tu m'avais sauvé la vie. Moi, San-A., pas manchot des méninges et d'espèce plutôt courageuse, j'étais le mec idéal pour ce genre d'exploit.

— La preuve, Tony, la preuve…

— On m'a fait le coup de la presque veuve éplorée. C'était la première partie de l'opération jusqu'à l'évasion. Seulement après, comme on risquait de piger l'astuce, ils nous ont fait croire à tous les deux que c'était un coup monté par les Russes. Ils espéraient que tu t'indignerais et que tu clamerais bien haut ta loyauté à la cause des Rouges…

— Évidemment.

— Ou bien que tu te confierais à moi, ton ami qui venais de te donner une preuve de reconnaissance… Alors, ils nous ont emmenés dans un camp où l'on entraine les soldats pour les conditionner au cas où ils tomberaient dans les pattes des Vietcongs? Tout y est conforme aux vrais camps nordistes?

— Eh bien voilà, dit Curtis, tu vois bien qu'en sollicitant tes méninges, tu arrives à la vérité, Tony.

— Bouge pas, Curtis, comment se fait-il que tu n'aies pas été dupe? Le potage était pourtant magistralement présenté!

— Tu parles! Un vrai film de feu Cecil B. de Mille… Seulement, il y avait un os, San A.

— Lequel?

— Ils ont cru que j'étais un agent de cette fameuse organisation communiste…

Je respire.

— Et c'est faux? croassé-je.

— Entièrement, Tony. Je ne suis pas un agent de l'organisation, j'en suis le chef!

<p>CHAPITRE XIII (prolongé)</p>

Il y a une vieille chanson française, couenne à bouffer de la bitte d'amarrage, qui dit comme ça que lorsqu'on morfle une cheminée sur la bouille y avait qu'à passer sur le trottoir d'en face.

Moi, je chope une cheminée d'usine sur la cafetière, mes amis. Et tout en dégustant, je me dis que j'aurais vachement mieux fait de passer sur l'autre trottoir en effet.

Et tout ce bignz dans le dos du Vieux! Je décime les agentes ricaines, les hauts officiers! Je démantèle les bases d'entraînement, je…

— Curt, déclaré-je, je vais te dire une chose.

— Non, interrompt Bérurier, c'est moi que je vais lui la lui dire!

Il est violacé, le Dodu. Fureur totale! Courroux noblement exhalé. O rage! O géant-se-peut-il-que-tu-dormes!

— Curt Curtis, aboie le Grondant, par-dessus le zonzon fracassant du moteur, Curt Curtis, t'es qu'un sagouin, un fils de p…!? Une ordure dont la nausée abonde! Une saloperie vivante! Une infection généralisée! Une lope pas fraîche! Un… Une…

Il s'étouffe, il suffoque, il s'apoplexique, il meurt d'indignation. Mais, vaillamment, il reprend une goulée d'oxygène pour continuer à destituer Curtis de sa qualité d'homme et surtout de soldat.

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