Читаем Le passager полностью

Il acquiesça humblement. En quelques secondes, il avait sauté dans ses chaussures et attrapé son sac. Il se dirigea vers la porte. Le vigile s’écarta, le considérant avec méfiance. Janusz le salua avant de franchir le seuil.

Il s’orienta vers la sortie, où se trouvait la station de taxis.

À chaque pas, il regagnait sa dignité.

Il était de retour parmi les hommes.

<p>61</p>

JANUSZ se fit déposer rue de Breteuil, près de l’ancien tribunal. Il régla la course et cadra le bâtiment. Avec ses colonnades et son fronton conique, il ressemblait à l’Assemblée nationale parisienne, en modèle réduit. D’après le chauffeur, le tribunal de grande instance se trouvait derrière cet édifice. Son entrée, sur la gauche, donnait rue Joseph-Autran.

Il contourna le bloc et découvrit une voie piétonnière. L’entrée du TGI était au milieu, marquée par un portail en structures métalliques rouges. Il marcha dans cette direction. Son plan était simple. Attendre l’heure du déjeuner. Pénétrer dans le TGI. Monter à l’étage des juges. Trouver le bureau de Pascale Andreu. S’y glisser et piquer le dossier d’instruction concernant le meurtre d’Icare. Énoncée de cette façon, la mission avait l’air facile. En réalité, c’était mission impossible.

Il croisa le portail. Des flics montaient la garde. Il lança un coup d’œil à l’intérieur. Un sas de sécurité barrait l’entrée. Les sacs et mallettes étaient soumis aux rayons X. Chaque visiteur devait franchir le portique anti-métaux et présenter un document d’identité. On n’entrait pas dans un tribunal comme dans un moulin.

Pour se donner le temps de réfléchir, il fit le tour complet de l’immeuble. Une surprise l’attendait. À l’arrière, une seconde entrée, rue de Grignan, était destinée aux professionnels. Juges et avocats franchissaient ce seuil en toute simplicité, sans rencontrer de détecteurs, oubliant même parfois de montrer leur badge.

Cette porte était sa seule solution.

Il regarda sa montre. Midi. D’abord planquer son sac de voyage. Il s’écarta de la zone et trouva un porche qui s’ouvrait sur une cour. Il pénétra dans le patio, découvrit des cages d’escalier. Il pénétra dans l’une d’elles et cacha son fardeau sous les premières marches.

Sur le chemin du retour, il songea qu’il lui manquait en revanche un accessoire : un cartable. Il fonça dans un supermarché et choisit un modèle en plastique, pour enfants, qui ferait illusion le temps de son entrée. Il croisa ensuite une station-service qui lui donna une idée. Un détour pour trouver ce dont il avait besoin : des gants de plastique fin.

Planqué sous un porche, il reprit sa surveillance. Juges et avocats arrivaient par groupes. Quelques-uns seulement montraient leur badge. La plupart entraient en discutant, sous l’œil indifférent des vigiles dans leur cabine vitrée. Avec son costume et son imper, il pouvait se mêler à un groupe et passer incognito. Il n’avait ni froid ni peur. Il ressentait seulement une surchauffe à l’intérieur de lui-même — excitation, adrénaline, détermination…

Un trio d’hommes en costard se dirigea vers le portail. Il leur emboîta le pas. Il y eut des rires, des saluts, des frottements de tissu. Janusz ne voyait rien. N’entendait rien. Sans savoir comment, il se retrouva à l’intérieur du tribunal.

Il marcha au hasard, sans ralentir, cartable à la main. Ses jambes flottaient, ses mains partaient en petits tremblements sporadiques. Il en fourra une dans sa poche d’imperméable, crispa l’autre sur son cartable vide. Les panneaux palpitaient devant ses yeux : SALLES D’AUDIENCE. CHAMBRES CIVILES. Aucune indication de l’étage de l’instruction.

Il repéra des ascenseurs. Alors seulement, debout devant les cabines, il prit conscience des lieux. Une immense salle au sol de carrelage blanc, surplombée par des structures de métal rouge.

Les parois chromées s’ouvrirent. Un homme en chemise bleue sortit de l’ascenseur, calibre à la ceinture. Un vigile.

— Excusez-moi, fit Janusz, je cherche l’étage de l’instruction.

— Troisième.

Il plongea dans la cabine. Les portes se refermèrent. Il appuya sur le bouton. Sa main tremblait toujours, brillante de sueur. Il s’essuya les doigts sur les pans de son imper puis se recoiffa face au miroir. Il fut presque étonné que son visage soit toujours le même. Sa trouille était invisible.

Les portes s’ouvrirent. Janusz découvrit un couloir en PVC rétro-éclairé à mi-corps. L’effet était étrange : le sol de linoléum était plus lumineux que le plafond. Comme si les témoins ou suspects convoqués ne regardaient que leurs chaussures. À droite, une porte de secours sans poignée, marquée ENTRÉE INTERDITE. À gauche, quelques mètres puis un angle droit. Janusz prit cette direction.

Il tomba sur une salle d’attente vitrée où patientaient plusieurs personnes, convocation à la main. Pour pénétrer dans ce sas, il fallait traverser le « check-point » de la secrétaire et montrer patte blanche.

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