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Deux jours après de Foxà arrivait en traîneau, par un temps de loup, avec une temperature da 42 degrés sous zero. Il était mort de froid et de fatigue. Dés qu’il me vit, il me cria:

«De quoi te mêles-tu? Pourquoi m’as-tu télégraphié? Qu’est-ce que je peux faire, moi, de ces dix-huit prisonniers espagnols rouges? Je ne peux pas les loger chez moi. A présent il faut que je m’en occupe. De quoi te mêles-tu?»

«Mais tu es le Ministre d’Espagne».

«Oui, mais de l’Espagne franquiste. Ils sont rouges. Enfin, je m’en occuperai. C’est mon devoir. Mais de quoi te mêles-tu, je voudrais le savoir».

Il était furieux. Mais de Foxà a le coeur bon, et je savais qu’il aurait fait tout son possible pour aider ces malheureux. Il va voir les prisonniers, je l’accompagne». «Je suis le Ministre de l’Espagne de Franco» dit de Foxà «je suis espagnol, vous êtes espagnols, je viens vous aider. Que puis-je faire pour vous?»

«Pour nous? Rien» ils lui répondirent. «Nous ne voulons rien avoir à faire avec le représentant de Franco».

«Vous faites des caprices? J’ai voyagé deux jours et deux nuits pour venir ici, et vous me renvoyez? Je ferai tout mon possible pour vous aider. L’Espagne de Franco sait pardonner. Je vous aiderai».

«Franco est notre ennemi, il a tué nos parents, nous vous prions de nous laisser tranquilles».

De Foxà alla trouver le Général Edqvist.

«Il sont têtus. Mais je ferai mon devoir, malgré eux. Je vais télégraphier à Madrid, pour demander des instructions, et l’on fera ce qu’on nous ordonnera de Madrid».

Les jour après de Foxà repartait en traîneau pour Helsinki. Il était assis dans le traîneau, et il me dit:

«Occupes-toi de ce qui te regarde, tu comprends? C’est par ta faute que je suis dans ce pétrin. Tu entends?»

«Adios».

«Adios».

Quelques jours après, un de ces prisonniers tomba malade. Le médecin dit: «Fluxion des poumons. Très dangereux».

Le Général Edqvist me dit: «Il faut avertir de Foxà».

Je télégraphiai donc à de Foxà: «Un prisonnier malade, trè grave, viens vite avec médicaments chocolat cigarettes».

Deuv jours après de Foxà arrivait en traîneau. Il était furieux.

«De quoi te mêles-tu?» me cria-t-il dés qu’il me vit: «est-ce ma faute si ce malheureux est tombé malade? Qu’est-ce que je puis faire, moi? Je suis seul, à Helsinki, tu le sais, je n’ai pas d’attaché, pas de collaborateurs, rien, je dois tout faire moi-même. Et tu me fais balader ainsi par un temps de loup à travers la Finlande, de quoi te mêles-tu?»

«Il est malade, écoute, il va mourir, il faut bien que tu sois là. Tu représentes l’Espagne, tout de même».

«Bon, bon, allons le voir».

Il apportait avec lui une immense quantité de médicaments, de nourriture, de cigarettes, de vêtements chauds. Il avait fait les choses bien royalement, mon bon Augustin.

Le malade le reconnut, lui sourit même. Ses camarades étaient là, taciturnes et hostiles. Ils regardaient de Foxà avec un regard de mépris haineux.

De Foxà resta deux jours, puis il rentra à Helsinki. Avant de monter dans le traîneau, il me dit:

«Pourquoi te mêles-tu de choses qui ne te regardent pas? Quand est-ce que tu comprendra de me laisser tranquille? Tu n’es pas espagnol, tout de même. Laisse moi tranquille, tu comprends?»

«Adios, Augustin».

«Adios, Malaparte».

Trois jours après le malade mourut. Le Général me dit:

«Je pourrai le faire ensevelir tout simplement» dit-il, «mais je pense qu’il serait mieux d’avertir de Foxà. Cet homme est espagnol. Qu’en pensez-vous?»

«Oui, je pense qu’il faut avertir. C’est un geste de politesse».

Et je télégrafai à de Foxà: «Malade vient mourir viens vite il faut l’enterrer». Deux jours après de Foxà arrivait. Il était furieux.

«Veux-tu finir de m’embêter?» me cria-t-il dès qu’il me vit, «de quoi te mêlestu? Tu veux donc me faire devenir fou? Naturellement, si tu me dis que le type est mort qu’il faut l’enterrer, et que je dois être présent; naturellement il m’est impossible de ne pas venir. Mais si tu ne m’avais pas averti, hein? je ne vais pas le resusciter, avec ma présence».

«Non, mais tu es l’Espagne. On ne peut pas l’enterrer comme un chien, dans ce bois, loin de son pays, de l’Espagne. Au moins, si tu es là, c’est tout diférent, tu comprends? C’est comme si toute l’Espagne était là».

«Naturellement, je comprends» dit de Foxà, «c’est pour cela que je suis venu. Mais, tout de même, pourquoi te mêles-tu de ces histoires? Tu n’es pas espagnol, vàlgame Dios!»

«Il faut l’enterrer gentilment, Augustin. C’est pour cela que je t’ai averti».

«Oui, je sais. Bon, bon, n’en parlons plus. Où est le mort?»

Nous allâmes voir le pauvre enfant mort, que ses camarades veillaient dans la petite baraque où on l’avait déposé. Les prisonniers espagnols regardérent de Foxà d’un air sombre, presque menaçant».

«Nous l’enterrerons» dit de Foxà, «suivant le rite catholique. Les Espagnols sont catholiques. Je veux qu’il soit enterré comme un vrai, comme un bon espagnol».

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