Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome III полностью

Une idée neuve était une fatigue pour elle, et une fatigue dérangeait l’économie de toute sa personne. Madame de Noailles, qui se sentait faite pour conserver, hurlait aux idées nouvelles comme les chiens aux masques.

Richelieu avait un double but en jouant ce jeu, il tourmentait madame l’Étiquette, ce qui faisait sensiblement plaisir à madame la dauphine, et il trouvait par-ci par-là quelques apophtegmes vertueux, quelques axiomes de mathématiques recueillis joyeusement par M. le dauphin, prince amateur des choses exactes.

Il faisait donc sa cour à merveille, cherchant de tous ses yeux quelqu’un qu’il comptait voir là et qu’il n’y trouvait pas, lorsqu’un cri poussé au bas de l’escalier monta dans la voûte sonore, répété par deux autres voix étagées sur le palier d’abord, puis sur l’escalier même.

– Le roi!

À ce mot magique, madame de Noailles se leva comme si un ressort d’acier l’eût fait saillir de son gradin; Richelieu se souleva lentement avec habitude; le dauphin essuya précipitamment sa bouche avec sa serviette et se tint debout devant sa place, le visage tourné vers la porte.

Quant à madame la dauphine, elle se dirigea vers l’escalier, pour rencontrer le roi plus vite et lui faire les honneurs de sa maison.

<p id="_Toc103005767">Chapitre XCII Les cheveux de la reine</p>

Le roi tenait encore mademoiselle de Taverney par la main en arrivant sur le palier, et, en arrivant à cette place seulement, il la salua si courtoisement, si longuement, que Richelieu eut le temps de voir le salut, d’en admirer la grâce, et de se demander à quelle heureuse mortelle il avait été adressé.

Son ignorance ne dura pas longtemps. Louis XV prit le bras de la dauphine, qui avait tout vu et qui avait déjà parfaitement reconnu Andrée.

– Ma fille, lui dit-il, je viens sans façon vous demander à souper. J’ai traversé tout le parc, et, en chemin, rencontrant mademoiselle de Taverney, je l’ai priée de me faire compagnie.

– Mademoiselle de Taverney! murmura Richelieu, presque étourdi de ce coup imprévu. Par ma foi! j’ai trop de bonheur!

– En sorte que non seulement je ne gronderai pas mademoiselle, qui était en retard, répondit gracieusement la dauphine, mais que je la remercierai de nous avoir amené Votre Majesté.

Andrée, rouge comme une des belles cerises qui garnissaient le surtout au milieu des fleurs, s’inclina sans répondre.

– Diable! diable! elle est belle, en effet, se dit Richelieu; et ce vieux drôle de Taverney n’en disait pas plus sur elle qu’elle n’en mérite.

Déjà le roi était à table, après avoir reçu le salut de M. le dauphin. Doué comme son aïeul d’un appétit complaisant, le monarque fit honneur au service improvisé que le maître d’hôtel plaça devant lui comme par enchantement.

Cependant, tout en mangeant, le roi, qui tournait le dos à la porte, semblait chercher quelque chose, ou plutôt quelqu’un.

En effet, mademoiselle de Taverney, qui ne jouissait d’aucun privilège, sa position n’étant pas encore bien fixée auprès de madame la dauphine, mademoiselle de Taverney, disons-nous, n’était point entrée dans la salle à manger, et, après sa profonde révérence en réponse à celle du roi, elle était entrée dans la chambre de madame la dauphine, qui, deux ou trois fois déjà, lui avait fait faire la lecture, après s’être mise au lit.

Madame la dauphine comprit que c’était sa belle compagne de route que cherchait le regard du roi.

– Monsieur de Coigny, dit-elle à un jeune officier des gardes placé derrière le roi, faites donc entrer, je vous prie, mademoiselle de Taverney. Avec la permission de madame de Noailles, nous dérogerons ce soir à l’étiquette.

M. de Coigny sortit, et un instant après introduisit Andrée, qui, ne comprenant rien à cette succession de faveurs inaccoutumées, entra toute tremblante.

– Mettez-vous là, mademoiselle, dit la dauphine, près de madame la duchesse.

Andrée monta timidement le gradin; elle était si troublée, qu’elle eut l’audace de s’asseoir à un pied seulement de la dame d’honneur.

Aussi reçut-elle un coup d’œil si foudroyant de celle-ci, que la pauvre enfant, comme si elle eut été mise en contact avec une bouteille de Leyde rudement chargée, recula de quatre pieds au moins.

Le roi Louis XV la regardait et souriait.

– Ah çà! mais, se dit le duc de Richelieu, ce n’est presque pas la peine que je m’en mêle, et voilà des choses qui marchent toutes seules.

Le roi se retourna alors et aperçut le maréchal, tout préparé à soutenir ce regard.

– Bonjour, monsieur le duc, dit Louis XV; faites-vous bon ménage avec madame la duchesse de Noailles?

– Sire, répliqua le maréchal, madame la duchesse me fait toujours l’honneur de me maltraiter comme un étourdi.

– Est-ce que vous êtes allé aussi sur la route de Chanteloup, vous, duc?

– Moi, sire? Ma foi, non; je suis trop heureux pour cela des bontés de Votre Majesté pour ma maison.

Le roi ne s’attendait pas à ce coup; il se préparait à railler, on allait au devant de lui.

– Qu’est-ce que j’ai donc fait, duc?

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