Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome I полностью

– Eh! madame, elle est perdue avec M. de Maupeou, votre cause; il ne s’agit donc plus que de la gagner devant nos contemporains; et puisque l’on ne nous fait pas justice, faisons scandale!

– Monsieur Flageot…

– Madame, soyons philosophes… tonnons!

– Le diable te tonne, va! grommela la comtesse, méchant avocassier qui ne vois dans tout cela qu’un moyen de te draper dans tes loques philosophiques. Allons chez M. de Maupeou; il n’est pas philosophe, lui, et j’en aurai peut être meilleur marché que de toi!

Et la vieille comtesse quitta maître Flageot et s’éloigna de la rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, après avoir parcouru en deux jours tous les degrés de l’échelle des espérances et des désappointements.

<p id="_Toc103004313">Chapitre XXX Le Vice</p>

La vieille comtesse tremblait de tous ses membres en se rendant chez M. de Maupeou.

Cependant une réflexion propre à la tranquilliser lui était venue en chemin. Selon toute probabilité, l’heure avancée ne permettrait pas à M. de Maupeou de la recevoir, et elle se contenterait d’annoncer sa visite prochaine au suisse.

En effet, il pouvait être sept heures du soir, et quoiqu’il fît jour encore, l’habitude de dîner à quatre heures déjà répandue dans la noblesse interrompait, en général, toute affaire depuis le dîner jusqu’au lendemain.

Madame de Béarn, qui désirait rencontrer ardemment le vice-chancelier, fut cependant consolée à cette idée qu’elle ne le trouverait pas. C’est là une de ces fréquentes contradictions de l’esprit humain, que l’on comprendra toujours sans les expliquer jamais.

La comtesse se présenta donc, comptant que le suisse allait l’évincer. Elle avait préparé un écu de trois livres pour adoucir le cerbère et l’engager à présenter son nom sur la liste des audiences demandées.

En arrivant en face de l’hôtel, elle trouva le suisse causant avec un huissier, lequel semblait lui donner un ordre. Elle attendit discrètement, de peur que sa présence ne dérangeât les deux interlocuteurs; mais en l’apercevant dans son carrosse de louage, l’huissier se retira.

Le suisse alors s’approcha du carrosse et demanda le nom de la solliciteuse.

– Oh! je sais, dit-elle, que je n’aurai probablement pas l’honneur de voir Son Excellence.

– N’importe, madame, répondit le suisse, faites-moi toujours l’honneur de me dire comment vous vous nommez.

– Comtesse de Béarn, répondit-elle.

– Monseigneur est à l’hôtel, répliqua le suisse.

– Plaît-il? fit madame de Béarn au comble de l’étonnement.

– Je dis que monseigneur est à l’hôtel, répéta celui-ci.

– Mais, sans doute, monseigneur ne reçoit pas?

– Il recevra madame la comtesse, dit le suisse.

Madame de Béarn descendit, ne sachant pas si elle dormait ou veillait. Le suisse tira un cordon qui fit deux fois résonner une cloche. L’huissier parut sur le perron, et le suisse fit signe à la comtesse qu’elle pouvait entrer.

– Vous voulez parler à monseigneur, madame? demanda l’huissier.

– C’est-à-dire, monsieur, que je désirais cette faveur sans oser l’espérer.

– Veuillez me suivre, madame la comtesse.

– On disait tant de mal de ce magistrat! pensa la comtesse en suivant l’huissier; il a cependant une grande qualité, c’est d’être abordable à toute heure. Un chancelier!… c’est étrange.

Et tout en marchant, elle frémissait à l’idée de trouver un homme d’autant plus revêche, d’autant plus disgracieux qu’il se donnait ce privilège par l’assiduité à ses devoirs. M. de Maupeou, enseveli sous une vaste perruque et vêtu de l’habit de velours noir, travaillait dans un cabinet, portes ouvertes.

La comtesse, en entrant, jeta un regard rapide autour d’elle; mais elle vit avec surprise qu’elle était seule, et que nulle autre figure que la sienne et celle du maigre, jaune et affairé chancelier ne se réfléchissait dans les glaces.

L’huissier annonça madame la comtesse de Béarn.

M. de Maupeou se leva tout d’une pièce et se trouva du même mouvement adossé à sa cheminée.

Madame de Béarn fit les trois révérences de rigueur.

Le petit compliment qui suivit les révérences fut quelque peu embarrassé. Elle ne s’attendait pas à l’honneur… elle ne croyait pas qu’un ministre si occupé eût le courage de prendre sur les heures de son repos…

M. de Maupeou répliqua que le temps n’était pas moins précieux pour les sujets de Sa Majesté, que pour ses ministres; que cependant il y avait encore des distinctions à faire entre les gens pressés; qu’en conséquence il donnait toujours son meilleur reste à ceux qui méritaient ces distinctions.

Nouvelles révérences de madame de Béarn, puis silence embarrassé, car là devaient cesser les compliments et commencer les requêtes.

M. de Maupeou attendait en se caressant le menton.

– Monseigneur, dit la plaideuse, j’ai voulu me présenter devant Votre Excellence pour lui exposer très humblement une grave affaire de laquelle dépend toute ma fortune.

M. de Maupeou fit de la tête un léger signe qui voulait dire: «Parlez.»

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