Les bruits des bois environnants étaient assourdis à l'intérieur de la tente; tellement qu’Harry pouvait entendre la respiration de Ron. Après un moment, Ron chuchota : "tu ne pouvais pas voir ce que le voleur tenait ?"
"Non ... ça devait être quelque chose de petit."
"Harry?"
Les lamelles en bois de la couchette de Ron grincèrent pendant qu'il se replaçait dans le lit.
"Harry, tu ne penses pas que Tu-Sais-Qui est après quelque chose d'autre à transformer en Horcruxe"
"Je ne sais pas," dit Harry lentement. "Peut-être. Mais ce ne serait pas dangereux pour lui d'en faire un autre ? Hermione n'a-t-elle pas dit qu'il avait poussé son âme à la limite déjà ?"
"Ouais, mais peut-être qu'il ne le sait pas."
"Ouais .. peut-être" dit Harry.
Il avait été sûr que Voldemort avait cherché un moyen autour du problème des baguettes jumelles, sûr que Voldemort avait cherché une solution auprès du vieux fabriquant de baguettes... et pourtant il l'avait tué, apparemment sans lui poser une seule question sur ça.
Qu'est ce que Voldemort essayait de trouver ? Pourquoi, avec le Ministère de Magie et le monde de la magie à ses pieds, était-il si loin, à la poursuite d'un objet que Gregorovitch avait possédé et qui avait été volé par un voleur inconnu ?
Harry pouvait encore voir la chevelure blonde sur ce jeune visage; il était joyeux, sauvage ; il y avait comme un air de Fred et de George de supercherie triomphante a son sujet. Il était monté rapidement sur le rebord de la fenêtre comme un oiseau, et Harry l'avait déjà vu avant, mais il ne pouvait pas se souvenir d'où. ….
Avec Gregorovitch mort, c'était le voleur au visage joyeux qui était en Harry Potter et les Reliques de la Mort
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Harry Potter et les Reliques de la Mort
danger maintenant et c'était sur lui que les pensées d'Harry s'arrêtait, car les ronflements de Ron commencèrent à gronder sur la couchette inférieure et qu'il dérivait lentement dans le sommeil une fois de plus.
Harry Potter et les Reliques de la Mort
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Harry Potter et les Reliques de la Mort
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Tôt le lendemain matin, avant que les deux autres ne se réveillent, Harry quitta la tente, pour chercher dans les bois environnants l'arbre le plus vieux, noueux et robuste qu'il put trouver. Dans son ombre il enterra l'oeil de Maugrey Fol-Oeil, et indiqua l'endroit en gravant une petite croix dans l'écorce avec sa baguette. Ce n'était pas beaucoup, mais Harry sentit que Fol-Oeil aurait beaucoup préféré cela plutôt qu’être incrusté dans la porte de Dolores Ombrage. Puis il retourna à la tente pour réveiller les autres, et discuter de ce qu'ils allaient faire ensuite.
Harry et Hermione pensaient qu'il était préférable de ne rester nulle part trop longtemps, et Ron en convint, à l'unique condition que leur prochain déplacement les mette à la portée d'un sandwich au bacon. Hermione enleva donc les enchantements qu'elle avait placés autour de la clairière, pendant que Ron et Hermione effaçaient toutes les traces sur le sol qui auraient pu montrer qu'ils avaient campé là. Puis ils transplanèrent à la périphérie d'un petit bourg.
Une fois qu'ils eurent mis la tente à l'abri dans un bosquet d'arbres et qu'ils l'eurent entourée de sorts défensifs fraichement jetés, Harry s'aventura dans le village sous la Cape d'Invisibilité pour trouver de la nourriture. Mais cela ne se déroula comme prévu. Il était à peine entré dans le village quand une froideur anormale, une brume descendante et un soudain obscurcissement des cieux firent qu'il se figea brusquement.
"Mais tu peux faire un super Patronus !", protesta Ron quand Harry revint les mains vides, essouflé et articulant seulement le mot "Détraqueurs".
"Je ne pouvais... pas en faire un..." haleta-t-il, serrant l'étoffe contre lui. "Ca ne venait... pas."
Leurs expressions de consternation et de déception rendirent Harry gêné. Cela avait été une expérience cauchemardesque de voir les Détraqueurs planer hors de la brume au loin, et réaliser qu'il ne serait pas capable de se protéger. Cela avait pris toute la volonté d'Harry de s'arracher de l'endroit et de courir, laissant les Détraqueurs aveugles planant au mileu des Moldus qui ne pouvaient les voir, mais qui sentaient assurément le désespoir qu'ils répandaient partout où ils allaient.
"Donc nous n'avons toujours pas à manger.
-Ferme-la, Ron, dit hargneusement Hermione. Harry, que s'est-il passé ? Pourquoi penses-tu que tu n'as pas pu faire de Patronus ? Tu l'as parfaitement réussi hier !
-Je ne sais pas."
Il tomba dans un des anciens fauteuils de Perkins, se sentant encore plus humilié en ce moment. Il avait peur que quelque chose ait fonctionné de travers en lui. Hier semblait loin : aujourd'hui il aurait pu avoir treize ans à nouveau, le seul qui s'était évanoui dans le Poudlard Express.
Ron tapa dans un pied de chaise.