– Ah, voilà, Harry, on parle de toi. J’étais sûre qu’ils trouveraient le moyen de te mettre dans le coup, dit Hermione en le regardant par-dessus son journal.
Ils se trouvaient à l’infirmerie. Harry était assis au pied du lit de Ron et tous deux écoutaient Hermione lire à haute voix la première page du
– Ça y est, il est redevenu « le Survivant », dit Ron d’un air sombre. Ce n’est plus un cinglé qui cherche uniquement à se faire remarquer.
Il prit une poignée de Chocogrenouilles dans l’énorme tas de friandises posé sur son meuble de chevet, en jeta quelques-uns à Harry, Ginny et Neville et déchira avec les dents le papier du sien. On voyait toujours sur ses bras les marques profondes provoquées par les tentacules du cerveau qui avait failli l’étouffer. À en croire Madame Pomfresh, les pensées pouvaient laisser des cicatrices plus visibles que n’importe quoi d’autre, ou presque, mais depuis qu’elle lui avait appliqué à doses généreuses l’onguent d’amnésie du Dr Oubbly, il semblait y avoir un progrès.
– Oui, maintenant, ils sont très élogieux envers toi, Harry, dit Hermione en parcourant l’article. « La voix solitaire de la vérité… Perçu comme un déséquilibré, il n’a pourtant jamais varié dans son récit… Obligé de supporter railleries et calomnies… » Hmmmm, je remarque, ajouta-t-elle, les sourcils froncés, qu’ils prennent bien soin de ne pas préciser que ce sont eux qui t’ont raillé et calomnié dans
Elle eut une légère grimace et porta une main à ses côtes. Le maléfice dont Dolohov avait fait usage contre elle, bien que moins efficace que s’il avait pu prononcer l’incantation à haute voix, avait néanmoins, selon les propres termes de Madame Pomfresh, « fait déjà assez de dégâts comme ça ». Hermione devait prendre chaque jour dix potions différentes mais elle allait beaucoup mieux et en avait déjà assez de rester à l’infirmerie.