Читаем Harry Potter et l'Ordre du Phénix полностью

Harry regarda à nouveau à travers le télescope et fit le point sur Vénus. Lorsqu’il se pencha sur sa carte du ciel pour y inscrire la planète, quelque chose détourna son attention. Sa plume suspendue au-dessus du parchemin, il s’immobilisa, scrutant l’obscurité du parc. Les silhouettes dont il avait vu les ombres traversaient à présent la pelouse. Seuls leurs mouvements et le clair de lune qui ourlait le sommet de leurs têtes permettaient de les distinguer dans le noir. Mais même à cette distance, Harry eut la drôle d’impression de reconnaître la démarche de la plus petite des silhouettes qui semblait mener le groupe.

Il ne comprenait pas ce qui aurait pu inciter Ombrage à faire un tour dehors après minuit, encore moins accompagnée de quatre personnes. Il entendit alors quelqu’un toussoter derrière lui et se souvint qu’il était en plein examen. Il avait complètement oublié la position de Vénus et dut à nouveau coller son œil contre le télescope pour la retrouver. Il s’apprêtait à l’inscrire enfin sur sa carte lorsque, à l’affût du moindre bruit insolite, il entendit retentir dans le parc désert des coups frappés à une porte, immédiatement suivis des aboiements étouffés d’un gros chien.

Il leva les yeux, le cœur battant à tout rompre. Les silhouettes qui avaient traversé la pelouse se détachaient à présent contre les fenêtres éclairées de la cabane de Hagrid. La porte s’ouvrit et il vit distinctement six personnes en franchir le seuil. Puis la porte se referma et ce fut de nouveau le silence.

Harry se sentait mal à l’aise. Il regarda par-dessus son épaule pour voir si Ron et Hermione avaient remarqué ce qui venait de se passer mais, au même instant, le professeur Marchebank arriva derrière lui. De peur de lui laisser penser qu’il jetait un coup d’œil au travail des autres, Harry se pencha à nouveau sur sa carte et fit semblant d’y ajouter quelques notes. En réalité, il observait la cabane de Hagrid par-dessus le parapet. Les silhouettes se déplaçaient à présent derrière les fenêtres et masquaient provisoirement la lumière.

Sentant le regard du professeur Marchebank dans son dos, il colla son œil contre son télescope et observa la lune dont il avait déjà inscrit la position une heure plus tôt. Alors que le professeur Marchebank s’éloignait, il entendit, en provenance de la cabane, un rugissement qui résonna dans l’obscurité, jusqu’au sommet de la tour d’astronomie. À côté de lui, plusieurs élèves se détournèrent de leurs télescopes et regardèrent en direction de la cabane de Hagrid.

Le professeur Tofty toussota.

– Mesdemoiselles et messieurs, essayez de vous concentrer, s’il vous plaît, dit-il à mi-voix.

La plupart des élèves reprirent leurs observations. Harry regarda vers sa gauche. Hermione, pétrifiée, fixait le fond du parc.

– Ahem… Plus que vingt minutes, dit le professeur Tofty.

Hermione sursauta et reporta aussitôt son attention sur sa carte du ciel. Harry retourna également à la sienne et remarqua qu’il avait indiqué le nom de Mars sous la planète Vénus. Il se pencha pour corriger l’erreur.

BANG ! Une détonation retentit au-dehors. AÏE ! Plusieurs élèves s’étaient mis le télescope dans l’œil en tournant trop vite la tête vers le parc.

La porte de la cabane s’ouvrit à la volée et, dans la lumière qui jaillissait de l’intérieur, on vit nettement la forme massive de Hagrid qui rugissait, les poings brandis, entouré de six personnes dont chacune, à en juger par les minuscules rayons de lumière dirigés vers lui, essayait de le stupéfixer.

– Non ! s’écria Hermione.

– Mademoiselle, voyons, dit le professeur Tofty, scandalisé. Ceci est un examen !

Plus personne, cependant, ne s’intéressait à la carte du ciel. Des jets de lumière rouge continuaient de jaillir du côté de la cabane mais on aurait dit qu’ils rebondissaient sur Hagrid. Autant que Harry pouvait en juger à cette distance, il était toujours debout et résistait à ses assaillants. Des hurlements, des vociférations, s’élevaient dans le parc. Un homme s’écria :

– Soyez raisonnable, Hagrid !

Ce dernier poussa un nouveau rugissement.

– Raisonnable ? Va donc au diable ! Tu ne m’auras pas comme ça, Dawlish !

Harry apercevait la minuscule silhouette de Crockdur qui essayait de défendre Hagrid en sautant sur ses agresseurs jusqu’à ce qu’un sortilège de Stupéfixion le frappe de plein fouet. Le molosse s’effondra à terre. Avec un hurlement de fureur, Hagrid souleva alors le coupable et le projeta en l’air. L’homme fit un vol plané d’au moins trois mètres et ne se releva pas. Hermione étouffa une exclamation, les deux mains sur la bouche. Harry se tourna vers Ron : lui aussi paraissait terrifié. Jamais ils n’avaient vu Hagrid dans un tel état de rage.

– Regardez ! couina Parvati, penchée par-dessus le parapet.

Elle montrait le pied du château où la porte d’entrée s’était ouverte à nouveau. De la lumière jaillit dans l’obscurité du parc et une ombre unique, longue et noire, ondula sur la pelouse.

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Денис Ратманов

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