Читаем Cinquante ans plus tard полностью

Quelques instants plus tard, ils entraient dans la belle ville construite en des temps reculés par les Volsques et qui fut le berceau du grand Auguste. Velitrae, puis plus tard Velletri, se trouve sur une grande colline, offrant de très belles perspectives topographiques au voyageur. Ses crépuscules sont empreints d'une douce et d'une merveilleuse beauté... En contemplant l'orient, on voit les montagnes de la Sabine reliées par les précipices profonds où se trouve la ville, et en fin de journée, quand le soleil disparaît, la neige des montagnes se mêle au brouillard de la nuit, offrant des prismes visuels aux plus éblouissants effets.

Junin posa les rênes devant une auberge en apparence très simple. Reçu avec des démonstrations de joie par ses anciennes connaissances, immédiatement un logement pour Célia avec l'enfant fut mis à leur disposition et les animaux furent rentrés dans l'étable.

Après le repas, la jeune chrétienne se recueillit dans sa chambre pour réfléchir et prier. Junin avait prévu de repartir à l'aube. Mais elle était prise d'angoisse et d'incertitude. Le fils de ses bienfaiteurs ne semblait pas partager les mêmes sentiments élevés de ses parents. Ce regard intraitable semblait présager de la malice d'un serpent. Ses gestes étaient intrépides, ses idées indifférentes aux notions du devoir et de la responsabilité.

Tard dans la nuit, une employée de maison est venue s'informer si son hôte avait besoin de quelque chose, elle la trouva inquiète et angoissée à se demander ce qui pourrait bien lui arriver en ce lendemain menaçant.

Après d'amères réflexions, inspirée par ses amis de l'invisible, elle décida de quitter l'auberge dès les premières heures de l'aube et de fuir la perversité de l'ennemi de sa paix intérieure.

C'est ainsi qu'à l'aube, apeurée, elle s'est éloignée de la grande maison inconnue. Serrant le bébé contre sa poitrine, elle sentait son cœur battre à vive allure. Jamais, elle n'avait affronté de situation aussi difficile et, néanmoins, elle se disait que Jésus l'aiderait par de précieuses suggestions.

Laissant Velitrae à sa gauche, elle prit courageusement un large chemin, portant le petit et son pauvre bagage, elle marcha jusqu'à l'aurore et se retrouva dans l'ancien village de Cora, célèbre pour son temple à Castor et Polux. Là, une femme du peuple l'accueillit chez elle pendant quelques minutes et lui offrit de nouvelles provisions compatissant de sa dure journée avec le petit dans ses bras.

Poursuivant sa marche, possédée par une étrange force comme si quelqu'un guidait ses pas, malgré l'itinéraire incertain, elle s'est bientôt retrouvée sur les bords de l'Astura à traverser des petits villages où il y avait toujours un bon cœur pour lui prodiguer une gentillesse fraternelle.

Avant midi, elle rencontra de simples conducteurs de charrettes, employés par de riches propriétaires de la région qui travaillaient au transport, dont l'un d'eux ayant l'allure d'un patriarche, lui offrit une place à ses côtés pour soulager la douleur de ses pieds.

Rapidement installée dans un véhicule assez rapide pour l'époque, la jeune chrétienne pouvait apercevoir à l'horizon les célèbres marais Pontins, une vaste étendue de terre sans relief vers où convergeaient les eaux abondantes de quelques fleuves.

Célia traversa ainsi différentes agglomérations, des villages naissants ou des vieilles villes en ruines, retenant plus longuement ses yeux tristes sur les humbles constructions du Foro Appio (Forum Appii), où les traditions chrétiennes de Rome assuraient qu'avait eu lieu la rencontre de Paul de Tarse avec ses frères de la ville de César.

Plongée dans ses réflexions, la voyageuse passa près d'Anxur, qui s'appellera plus tard Terracine, et qui débouchait sur les flancs escarpés de la montagne, passant par les ruines bien conservées d'anciens palais qui avaient appartenu à de lointains souverains. Des sommets, ses yeux découvraient toute la région des célèbres marais ainsi que la vaste étendue de la mer Tyrrhénienne.

Arrivée là, cependant, elle sentit son cœur affligé se glacer, car sur cette route hostile et montagneuse, le cocher âgé, bienveillant et amical, devait faire marche arrière obéissant ainsi aux ordres reçus.

Le soir tombait. Le vieux transporteur de terre a salué sa compagne qui avait les yeux larmoyants. Pendant tout le chemin, Célia était restée triste et silencieuse, mais, percevant que son bienfaiteur ému craignait de devoir l'abandonner dans un endroit aussi ingrat à une telle heure, elle lui dit courageusement :

Adieu, mon bon ami ! Que le ciel récompense votre bonté. Votre offre généreuse m'a évité une grande fatigue sur cette route !...

Vous allez à Fundi ? - a demandé le bon vieillard avec intérêt.

Je n'aurai pas besoin d'aller jusqu'à là-bas - a répondu la jeune fille avec un courage inouï - ; la maison de mes parents est toute proche.

Encore heureux - a-t-il répliqué réconforté -, je craignais que vous ayez à marcher encore longtemps car ces régions sont infestées de fauves et de hors-la-loi.

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