Читаем Cinquante ans plus tard полностью

Qui sait - continua-t-il le regard brillant - nous pourrions retourner en Judée pour vivre encore plus heureux ?! Notre Helvidia a l'avenir assuré avec son proche mariage et Célia resterait avec nous pour enrichir notre bonheur domestique !... Une fois là-bas, nous pourrions parcourir toute la Grèce afin de visiter le plus ancien jardin des dieux et lorsque nous serions en Samarie et en Idumée, tu verrais les miracles de mon cœur empressé faire ta joie et te combler ! Nous nous promènerions alors ensemble comme autrefois sur les routes au clair de lune, dans le silence profond des nuits calmes pour que nous sentions toute la grandeur de notre merveilleux amour.

Ici à tout instant, je sens notre paix domestique menacée... Les intrigues de la cour me tourmentent !... Nous sommes encore jeunes, nous avons devant nous un avenir prometteur.

Crois bien, chérie, que je nourris le plus grand désir de retourner à notre havre de paix, au sein de la nature calme et généreuse !...

Alba Lucinie l'écoutait, soulagée de ses propres angoisses. Une larme brillait au bord de ses yeux, elle avait le cœur transporté à l'idée réjouissante de retrouver la tranquillité de la vie provinciale.

Cependant, malgré la joie de telles espérances, son attitude mentale était marquée par une profonde réflexion.

Helvidius - s'exclama-t-elle réconfortée -, la perspective de reprendre le cours de notre vie bucolique avec notre bonheur et notre amour, me console moi qui suis abattue. Mais, dis-moi : et nos devoirs ? Que dira mon père de notre attitude, après avoir tant lutté pour réajuster ta situation à la politique administrative de l'Empire ? Enfin, je désirerais savoir si tu n'aurais pas assumé d'engagement plus sérieux.

À entendre ses sereines pondérations, le patricien s'est soudainement rappelé de son engagement avec l'Empereur concernant les constructions de Tibur et a senti son sang glacer dans ses veines après l'éclosion de ses espoirs pleins d'enthousiasme.

Il a alors informé sa compagne de la demande de César et elle lui a répondu avec un lourd soupir.

Dans ce cas - lui dit Alba Lucinie avec une pointe de contrariété dans le ton employé-, il est trop tard pour cogiter d'un retour immédiat en province.

Peiné, son mari reconnut toute la justesse d'une telle considération, mais il a ajouté :

Quoi qu'il en soit, demain j'irai voir Fabien Corneille et lui exposerai mes appréhensions à ce sujet et même s'il n'approuve pas notre retour, gardons espoirs, car plus tard les dieux le permettront !...

Malgré la profonde intimité de ces déclarations, ni l'un ni l'autre eut le courage de révéler les embarrassantes émotions vécues dans la soirée.

Et le lendemain, tous deux souffraient encore du premier choc des luttes sentimentales qui les attendaient dans l'entourage de la grande métropole.

À son beau-père, Helvidius Lucius a exposé sans réserve leurs plans et leurs désirs. Il lui a parlé de leur intention de retourner en Palestine et il a également évoqué la prétention impériale d'utiliser ses services personnels à la finition des œuvres de Tibur.

Fabien Corneille écouta ces allégations avec étonnement, désapprouvant les projets de son gendre et ajouta qu'une telle nouvelle démontrait à ses yeux un certain infantilisme de sa part dans de telles conditions. Sa situation financière n'en serait-elle pas consolidée ? Sa permanence à Rome aux côtés de toute sa famille ne serait-elle pas un facteur de paix ? N'avait-il pas obtenu les grâces d'Hadrien au point de s'intégrer dans le processus politico- administratif avec tous les honneurs d'un tribun militaire ?

Face à un refus aussi obstiné, à voix basse et sur un ton discret, Helvidius a raconté à son beau-père ses aventures de jeunesse, l'informant des nouvelles prétentions de Claudia Sabine et de sa situation domestique difficile dans le refuge sacré de sa famille.

Le vieux censeur a écouté ses confidences un peu surpris, mais répondit avec mesure :

Mon fils, je comprends tes scrupules ; néanmoins, je dois te parler avec la même franchise avec laquelle tu t'es ouvert à moi, en t'expliquant que dans ma situation actuelle, je dépends entièrement de l'aide de Lolius Urbicus et de sa femme, dans le monde de la politique et des affaires. Ma position financière, malheureusement, est maintenant assez précaire vu les nombreuses dépenses imposées par les circonstances. Et s'il t'est possible de m'aider, alors fais-le. Ne refuse pas l'occasion qu'Hadrien t'offre à Tibur, et fais ton possible pour ne pas contrarier l'esprit vindicatif de Claudia, surtout dans les conditions présentes.

Helvidius comprit qu'il lui était impossible d'abandonner son vieux beau-père et son sincère ami dans une telle conjoncture et chercha à se pourvoir d'énergies intimes, afin de ne pas laisser transparaître tout son malaise.

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