Читаем Cinquante ans plus tard полностью

Et il sut profiter de ses loisirs, saisissant cette occasion pour consolider l'amélioration de sa situation. C'est ainsi que le soir venu, il donnait des cours d'alphabétisation à des pauvres qui engageaient ses services, s'attirant ainsi de nombreuses relations et laissant libre cours à ses aspirations lors de réunions amicales qui donnaient un peu de baume à son cœur.

Un mois suffit pour qu'il découvre les centres d'intérêt les plus importants de la ville, ses hommes illustres, ses monuments, sa classe sociale, se faisant des relations amicales solides dans l'humble milieu où il vivait.

Passionné de christianisme, ce qu'Helvidius Lucius ignorait bien sûr, il ne s'est pas privé du plaisir de connaître ses compagnons d'idéal afin de coopérer à sa manière à la tâche bénie d'élever les âmes à Jésus par ces temps si difficiles que la pensée chrétienne traversait entre les grandes vagues d'incompréhension et de sang.

La facilité d'expression de Nestor, alliée aux circonstances de ses relations personnelles avec le prêtre Johanes, grand disciple de Jean l'Évangéliste de l'église d'Éphèse, l'incitaient à s'imprégner d'une plus large connaissance des traditions de Jésus, ce qui lui octroya, immédiatement, une place spéciale parmi ses compagnons de foi qui, deux fois par semaine, se réunissaient dans la soirée à l'intérieur des catacombes de la voie Nomentane pour étudier les passages de l'Évangile et implorer l'assistance du divin Maître.

Le règne d'Hadrien, bien que libéral et juste au début, se caractérisa par la persécution et par la cruauté après les terribles événements de la guerre civile en Judée.

Postérieurement en 131, tous les chrétiens se virent obligés de se réfugier à nouveau dans les catacombes pour prier. Des persécutions tenaces et implacables étaient ordonnées par l'autorité impériale dans tous les cercles d'idées ou de nature hébraïque. En ville, les adeptes de Jésus ne se reconnaissaient entre eux que par un vague signe de croix qui les identifiait fraternellement où qu'ils soient.

Nestor ne méconnaissait pas le climat de danger qui régnait, cherchant, autant que possible, à s'adapter à la situation de sorte à toujours servir le Christ dans sa foi intime, sans trahir l'exécution de ses devoirs en toute conscience.

Il vouait à Helvidius Lucius et à sa famille un profond respect et une sincère estime. Jamais il ne pourrait oublier qu'il avait reçu de leurs mains généreuses la liberté. Pour autant, il assumait ses responsabilités avec satisfaction et dévouement.

En peu de temps, il en était arrivé à la conclusion que les deux jeunes filles étaient dûment préparées pour la vie, étant donné l'ensemble des connaissances acquises à travers la lecture ; mais, Helvidius Lucius qui avait apprécié sa compagnie dès la première heure, le conserva dans son cabinet de travail où le libéré eut l'occasion de manifester sa reconnaissance et son admiration en renforçant chaque fois davantage leurs liens d'amitié réciproque.

Cela faisait déjà un mois que nos amis étaient revenus à Rome, quand le censeur Fabien Corneille voulut ouvrir les portes de son palais pour présenter ses enfants à toutes les personnalités de l'aristocratie.

À cette fête d'une large portée sociale, Hadrien lui-même était présent avec le préfet et Claudia Sabine, exaltant la splendeur de l'événement.

En cette nuit mémorable pour la destinée de nos personnages, un éblouissement de lumière et de fleurs régnait dans la somptueuse résidence de l'ancien quartier des Carines.

Dans les jardins luxuriants brillaient des torches artistiquement disposées, alors que sur le lac improvisé des musiciens et des chanteurs étaient rassemblés sur de gracieuses embarcations. La mélodie des harpes se mêlait au son des flûtes, des luths et des timbales où des esclaves sveltes et jeunes chantaient d'une voix douce et cristalline.

Mais ce n'était pas tout.

Fabien Corneille et Julia Spinter, disposant de larges moyens matériels, présentèrent une cérémonie de qualité dont la société romaine devait garder un souvenir indélébile.

Des lumières en profusion, des tables richement garnies, des fleurs précieuses, des ornementations extravagantes venues d'Orient, des chanteurs et des danseurs célèbres, des présentations d'antilopes gigantesques qui combattaient avec des esclaves athlétiques dans l'arène préparée tout spécialement à cet effet, des gladiateurs et des artistes se mêlaient à la légion d'invités dans le magnifique tableau d'une grande jovialité.

Amenant l'Empereur à s'adresser directement à sa personne et à s'intéresser à ses agissements, après quelques efforts, Claudia Sabine réussit à attirer l'attention d'Helvidius Lucius qui se montrait lointain. Elle faisait de temps en temps une insinuation aimable et vague que le patricien recevait contrarié, craignant de se rappeler des souvenirs touchant au temps embarrassant de sa jeunesse.

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