Mais `a tort ou `a raison, il m’est tout `a fait impossible d’accepter un pareil arrangement comme d'efinitif*. Je pourrais peut-^etre encore me r'esigner, pour ce qui me concerne personnellement, `a vivre `a ses d'epens, mais vous comprenez que je ne pourrais consentir `a lui imposer `a tout jamais l’entretien de mes enfants. C’est d'ej`a bien assez des soins de tout genre qu’elle voue `a leur 'education, elle qui jusqu’`a pr'esent ne s’est jamais trouv'ee dans le cas de s’occuper de rien de pareil. Mais si outre les soins je devais encore mettre `a sa charge la d'epense mat'erielle de leur entretien et de leur 'education, ceci, je vous avoue, me g^aterait tout `a fait le bonheur que j’'eprouve `a avoir gard'e ces enfants aupr`es de moi. Telles sont, cher papa, les raisons qui m’emp^echent de renoncer `a la pension de 6000 r
Cette lettre vous trouvera encore `a Minsk, pour plus de s^uret'e. C’est `a Nicolas que je l’adresse, en le priant de vous le faire parvenir. Nous avons eu tout r'ecemment de ses nouvelles de Varsovie. Il a 'ecrit `a ma femme une lettre tr`es bonne et tr`es aimable, pour lui dire qu’il consentait `a ^etre le parrain de l’enfant qui va venir. Mais il se trouve qu’il a un concurrent dans la personne de Mr de
Bien des remerciements `a ma ch`ere Doroth'ee pour son souvenir. Elle me pardonnera de ne pas lui 'ecrire s'epar'ement, ni aussi longuement que je le voudrais.
Je pense bien souvent `a elle et lui fais voeux les plus sinc`eres pour qu’elle soit heureuse. Comment va sa sant'e? Votre pr'esence, ch`ere maman, doit lui ^etre d’une grande consolation. Restez-vous encore longtemps `a Minsk? Dans sa lettre `a ma femme il y a un souvenir que je lie pour moi `a tout ce que j’ai de plus cher et de plus intime dans l’^ame. C’est celui de ce pauvre enfant qu’elle a perdu — n'e le jour m^eme de mon d'epart d’aupr`es de vous et mort sur les bras de celle qui n’a pas tard'e `a le suivre*. Il serait beau d’aller les rejoindre.
Adieu, chers papa et maman. J’attends impatiemment de vos nouvelles. Il y a dans votre derni`ere lettre un mot sur la sant'e de maman qui m’inqui`ete beaucoup. Que Dieu vous conserve et vous prot`ege et qu’Il daigne nous accorder la gr^ace de nous revoir encore une fois. — A bient^ot.
Mes amiti'es `a Mr Сушков.
Целую ваши ручки.
Ф. Тютчев
Мюнхен. 1 февраля/20 января 1840
Я опять очень виноват перед вами, любезнейшие папинька и маминька. За истекшие полтора месяца не проходило ни одного дня, чтобы я не укорял себя за то, что день прошел, а я опять не написал вам. Ваше последнее письмо, полученное мною несколько дней тому назад, послужило наконец для меня примером. Благодарю вас за добрые и сердечные слова, сказанные вами в этом письме о моей жене. Она во всех отношениях заслуживает благоприятного мнения, которое вы о ней составили. Нельзя быть лучше нее, более искренней, более любящей и преданной. Вы несомненно полюбите ее, как только узнаете.