Читаем Том 4. Письма 1820-1849 полностью

Ma femme, depuis qu’elle avait sevr'e son dernier enfant*, paraissait compl`etement remise. Cependant le m'edecin attendait non sans inqui'etude le premier retour de la p'eriode. En effet, le matin m^eme du jour de l’'ev'enement, elle s’annonca par des crampes d’une violence extr^eme. On lui fit prendre un bain qui la soulagea. Vers les 4 heures, comme elle paraissait parfaitement calme, je la quittai, pour aller d^iner en ville. Je rentrai plein de s'ecurit'e, lorsque j’appris en entrant qu’un malheur venait d’arriver. Je me pr'ecipitai dans sa chambre et la trouvai gisante `a terre et baign'ee de son sang… Une heure apr`es mon d'epart, comme elle me l’a racont'e elle-m^eme depuis, elle s’est sentie tout `a coup le cerveau comme envahi par le sang, toutes ses id'ees se brouill`erent, et il ne lui reste qu’un sentiment d’inexprimable angoisse avec l’irr'esistible besoin de s’en d'elivrer `a tout prix. Par une fatalit'e inou"ie, sa tante* venait de la quitter et sa soeur* n’'etait pas dans la chambre lorsque l’acc`es se d'eclara… S’'etant mise `a fouiller dans ses tiroirs, elle d'ecouvre tout `a coup un petit poignard qui 'etait rest'e l`a depuis la masquerade de l’ann'ee derni`ere. La vue de ce fer fixe ses id'ees, et dans un acc`es de compl`ete fr'en'esie elle s’en donne plusieurs coups au sein. Aucun heureusement n’'etait grave. Perdant du sang et toujours en proie `a cette angoisse dont elle ne peut se d'elivrer, elle descend l’escalier, court dans la rue, et l`a, `a 300 pas de la maison, tombe 'evanouie. Les gens de Hollenstein, qui l’avaient vu sortir et qui la suivirent, la rapport`erent chez elle. Sa vie pendant vingt-quatre h fut dans un danger imminent, et ce n’est qu’apr`es lui avoir appliqu'e une saign'ee et 40 sangsues qu’on est parvenu `a la rendre `a la raison… Maintenant elle est hors d’affaire, quant `a l’essentiel, mais l’'ebranlement nerveux se fera encore longtemps sentir.

Tel est le fait dans sa v'erit'e vraie, sa cause est toute physique. C’est un transport au cerveau. Vous qui la connaissez et qui connaissez tout l’ensemble de la position, vous n’en douterez pas un instant. Et j’attends de votre amiti'e, mon cher Gagarine, que s’il arrivait qu’en votre pr'esence on cherch^at `a repr'esenter la chose sous un jour plus romanesque peut-^etre, mais compl`etement faux, vous d'ementiez hautement les absurdes versions*. Le roman est devenu si lieu commun, que m^eme sous le rapport de l’int'er^et tous les bons esprits doivent pr'ef'erer un fait physiologique `a une aventure romanesque…

Ayant appris que je vous 'ecrivais, elle me charge de mille amiti'es pour vous… Dans le paquet, qu’elle vous envoie, le portefeuille est pour vous et le portrait pour son fils Charles*, auquel vous aurez la complaisance de le faire remettre, en l’instruisant prudemment et avec discr'etion de l’accident arriv'e `a sa m`ere…

Je ne vous parle pas de mes affaires de service par la m^eme raison qui fait que ne lis jamais dans les journaux les articles concernant la Suisse. C’est trop plat et trop ennuyeux. Mr le Vice-Chancelier est pis que le beau-p`ere de Jacob. Au moins celui-l`a n’a fait travailler son gendre que 7 ans pour obtenir Lia, pour moi la mesure a 'et'e doubl'ee*. Ils ont raison apr`es tout. N’ayant jamais pris le service au s'erieux, il est juste que le service aussi se moque de moi. En attendant, ma position se fausse de plus en plus… Je ne puis songer `a retourner en Russie par la simple et excellente raison que je ne saurai comment faire pour y exister, et d’autre part, je n’ai pas le moindre petit motif raisonnable, pour pers'ev'erer dans une carri`ere qui ne m’offre aucune chance d’avenir. Le malheureux 'ev'enement qui vient d’avoir lieu pourra, je le crains, contribuer `a empirer encore ma position. On s’imaginera peut-^etre `a P'etersbourg que ce serait me rendre un tr`es grand service que de me d'eplacer `a tout prix de Munich et rien n’est plus faux. Je ne demande pas mieux que de le quitter, mais au prix d’un avancement r'eel, autrement… Brisons l`a. Il est honteux de tant parler de soi, et surtout parfaitement ennuyeux.

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