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Maistre regarded the battlefield as typical of life in all its aspects, and derided the generals who thought that they were in fact controlling the movements of their troops and directing the course of the battle. He declared that no one in the actual heat of battle can begin to tell what is going on:

On parle beaucoup de batailles dans le monde sans savoir ce que c’est; on est surtout assez sujet à les considérer comme des points, tandis qu’elles couvrent deux ou trois lieues de pays: on vous dit gravement: Comment ne savez-vous pas ce qui s’est passé dans ce combat puisque vous y étiez? tandis que c’est précisément le contraire qu’on pourrait dire assez souvent. Celui qui est à la droite sait-il ce qui se passe à la gauche? sait-il seulement ce qui se passe à deux pas de lui? Je me représente aisément une de ces scènes épouvantables: sur un vaste terrain couvert de tous les apprêts du carnage, et qui semble s’ébranler sous les pas des hommes et des chevaux; au milieu du feu et des tourbillons de fumée; étourdi, transporté par le retentissement des armes à feu et des instruments militaires, par des voix qui commandent, qui hurlent ou qui s’éteignent; environné de morts, de mourants, de cadavres mutilés; possédé tour à tour par la crainte, par l’espérance, par la rage, par cinq ou six ivresses différentes, que devient l’homme? que voit-il? que sait-il au bout de quelques heures? que peut-il sur lui et sur les autres? Parmi cette foule de guerriers qui ont combattu tout le jour, il n’y en a souvent pas un seul, et pas même le général, qui sache où est le vainqueur. Il ne tiendrait qu’à moi de vous citer des batailles modernes, des batailles fameuses dont la mémoire ne périra jamais, des batailles qui ont changé la face des affaires en Europe, et qui n’ont été perdues que parce que tel ou tel homme a cru qu’elles l’étaient; de manière qu’en supposant toutes les circonstances égales, et pas une goutte de sang de plus versée de part et d’autre, un autre général aurait fait chanter le Te Deum chez lui, et forcé l’histoire de dire tout le contraire de ce qu’elle dira.1

And later: ‘N’avons-nous pas fini même par voir perdre des batailles gagnées? […] Je crois en général que les batailles ne se gagnent ni ne se perdent point physiquement.’1 And again, in a similar strain: ‘De même une armée de 40,000 hommes est inférieure physiquement à une autre armée de 60,000: mais si la première a plus de courage, d’expérience et de discipline, elle pourra battre la seconde; car elle a plus d’action avec moins de masse, et c’est ce que nous voyons à chaque page de l’histoire.’2 And finally: ‘C’est l’opinion qui perd les batailles, et c’est l’opinion qui les gagne.’3 Victory is a moral or psychological, not a physical, issue:

qu’est ce qu’une bataille perdue? […] C’est une bataille qu’on croit avoir perdue. Rien n’est plus vrai. Un homme qui se bat avec un autre est vaincu lorsqu’il est tué ou terrassé, et que l’autre est debout; il n’en est pas ainsi de deux armées: l’une ne peut être tuée, tandis que l’autre reste en pied. Les forces se balancent ainsi que les morts, et depuis surtout que l’invention de la poudre a mis plus d’égalité dans les moyens de destruction, une bataille ne se perd plus matériellement; c’est-à-dire parce qu’il y a plus de morts d’un côté que de l’autre: aussi Frédéric II, qui s’y entendait un peu, disait: Vaincre, c’est avancer. Mais quel est celui qui avance? c’est celui dont la conscience et la contenance font reculer l’autre.1

There is and can be no military science, for ‘C’est l’imagination qui perd les batailles’,2 and ‘peu de batailles sont perdues physiquement – vous tirez, je tire: […] le véritable vainqueur, comme le véritable vaincu, c’est celui qui croit l’être’.3

This is the lesson which Tolstoy says he derives from Stendhal, but the words of Prince Andrey about Austerlitz – ‘We lost because very early on we told ourselves we had lost’4 – as well as the attribution of Russian victory over Napoleon to the strength of the Russian desire to survive, echo Maistre and not Stendhal.

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