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Mais il regardait trop près de la pirogue. Moby Dick maintenant nageait régulièrement en avant, comme s’il n’avait d’autre souci que de s’enfuir avec le cadavre qu’il portait, comme si cette dernière rencontre n’était qu’une halte de son voyage sous le vent. Il avait presque dépassé le navire – qui jusqu’alors suivait le cap opposé – et maintenant avait mis en panne. Il semblait nager aussi vite que possible dans la seule intention de poursuivre son chemin dans l’Océan.

– Oh! Achab, s’écria Starbuck, il n’est pas trop tard, même en ce troisième jour, pour renoncer. Vois, Moby Dick ne te cherche pas! C’est toi, toi seul qui le cherches dans ta folie!

Établissant ses voiles dans le vent qui fraîchissait, l’embarcation solitaire fut rapidement entraînée, à la voile et aux avirons, sous le vent. Et enfin, tandis qu’elle glissait au flanc du navire, Achab se trouva assez proche pour distinguer clairement le visage de Starbuck penché sur la rambarde. Il lui cria de virer et de le suivre, point trop vite, à une distance convenable. Jetant un regard vers les têtes de mâts, il vit Tashtego, Queequeg et Daggoo qui y grimpaient hardiment, tandis que les canotiers se balançaient encore dans les baleinières endommagées que l’on venait juste de hisser et que des hommes s’affairaient déjà à réparer. Par les sabords, il aperçut une seconde Stubb et Flask occupés à choisir de nouveaux fers dans un fagot de lances et de harpons. Il vit tout cela. Il entendit les marteaux résonner sur les pirogues brisées, bien d’autres marteaux rivaient un clou dans son cœur. Mais il se ressaisit. Remarquant que le grand mât n’avait plus de penon, il hurla à Tashtego, qui venait d’en atteindre la pointe, de redescendre chercher un autre drapeau, un marteau et des clous et de le clouer au mât même.

Qu’elle fût exténuée par ces trois jours de chasse et par l’effort qu’elle devait fournir dans son gréement de lignes, ou que ce fût une supercherie dissimulée ou malice pure, quoi que ce fût, la Baleine blanche ralentit, si bien que la pirogue la rejoignait à nouveau rapidement, bien qu’en vérité elle n’eût pas pris une distance comparable à celle qu’elle avait auparavant. Et Achab avançait toujours sur les vagues, accompagné par les requins impitoyables obstinément attachés à sa baleinière, mordant sans cesse les avirons, dont les pelles mâchées, déchiquetées, abandonnaient à chaque mouvement des éclats sur la mer.

– N’en ayez cure! ces dents ne font que donner de nouveaux tolets à nos avirons. Souquez! la mâchoire du requin est un meilleur appui que l’eau fuyante.

– Mais sir, à chaque morsure, les pelles amincies deviennent de plus en plus courtes.

– Elles dureront bien assez! Souquez! Oui, de toutes vos forces à présent. Nous l’approchons. L’aviron de queue! Prenez l’aviron de queue! Laissez-moi passer!

Sur ce, deux des canotiers l’aidèrent à se frayer sa voie dans l’embarcation toujours en pleine envolée. Enfin, elle fut lancée de côté et aborda le flanc de la Baleine blanche, celle-ci parut étrangement oublier d’avancer, comme il arrive parfois aux baleines, et Achab se trouva presque au sein de la brume fumant à son sommet et qui, s’échappant de son évent, ourlait le grand Monadnock de sa bosse. Si près d’elle qu’il était! Alors, le corps bandé en arrière, les deux bras haut levés pour balancer son fer, il jeta son harpon féroce avec une malédiction plus féroce encore dans la baleine haïe. L’acier et la malédiction s’enfoncèrent jusqu’à la garde comme absorbés par un marécage. Moby Dick se tordit de côté, roula convulsivement son flanc contre l’étrave, et sans l’endommager, fit chavirer si brutalement la pirogue, que si Achab n’avait pas été cramponné à la partie surélevée du plat-bord, il eût été une fois de plus jeté à la mer. Trois des canotiers qui ignoraient l’instant précis où le fer allait être lancé et n’avaient pu dès lors se préparer à en subir les contrecoups, passèrent par-dessus bord mais de telle manière qu’en un clin d’œil, deux d’entre eux avaient pu s’agripper au plat-bord et, soulevés par une vague se hisser à nouveau dans la baleinière; le troisième homme resta, impuissant, à l’arrière, mais il nageait encore.

Presque aussitôt, avec une volonté puissante, spontanée, rapide, la Baleine blanche fila comme une flèche dans la mer tumultueuse. Mais lorsque Achab cria à ses canotiers de prendre de nouveaux tours au taberin, de maintenir la ligne tendue, et de se tourner sur leurs bancs pour haler l’embarcation à son but, la ligne traîtresse céda sous la double traction et fouetta le vide!

– Qu’est-ce qui s’est brisé en moi? Un nerf craque! elle est libre à nouveau. Aux avirons! aux avirons! Sautez-lui dessus!

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