Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

Danglars le regarda de travers sans lui répondre, et Monte-Cristo se détourna pour cacher l’expression de pitié qui venait de paraître sur son visage et qui s’effaça presque aussitôt.

«Nous nous en irons ensemble, n’est-ce pas? dit Albert au comte.

– Oui, si vous voulez», répondit celui-ci.

Albert ne pouvait rien comprendre à ce regard du banquier; aussi, se retournant vers Monte-Cristo, qui avait parfaitement compris:

«Avez-vous vu, dit-il, comme il m’a regardé?

– Oui, répondit le comte; mais trouvez-vous quelque chose de particulier dans son regard?

– Je le crois bien; mais que veut-il dire avec ses nouvelles de Grèce?

– Comment voulez-vous que je sache cela?

– Parce qu’à ce que je présume, vous avez des intelligences dans le pays.»

Monte-Cristo sourit comme on sourit toujours quand on veut se dispenser de répondre.

«Tenez, dit Albert, le voilà qui s’approche de vous, je vais faire compliment à Mlle Danglars sur son camée; pendant ce temps, le père aura le temps de vous parler.

– Si vous lui faites compliment, faites-lui compliment sur sa voix, au moins, dit Monte-Cristo.

– Non pas, c’est ce que ferait tout le monde.

– Mon cher vicomte, dit Monte-Cristo, vous avez la fatuité de l’impertinence.»

Albert s’avança vers Eugénie le sourire sur les lèvres. Pendant ce temps, Danglars se pencha à l’oreille du comte.

«Vous m’avez donné un excellent conseil, dit-il, et il y a toute une histoire horrible sur ces deux mots: Fernand et Janina.

– Ah bah! fit Monte-Cristo.

– Oui, je vous conterai cela; mais emmenez le jeune homme: je serais trop embarrassé de rester maintenant avec lui.

– C’est ce que je fais, il m’accompagne; maintenant, faut-il toujours que je vous envoie le père?

– Plus que jamais.

– Bien.»

Le comte fit un signe à Albert. Tous deux saluèrent les dames et sortirent: Albert avec un air parfaitement indifférent pour les mépris de Mlle Danglars; Monte-Cristo en réitérant à Mme Danglars ses conseils sur la prudence que doit avoir une femme de banquier d’assurer son avenir.

M. Cavalcanti demeura maître du champ de bataille.

<p>LXXVII. Haydée</p>

À peine les chevaux du comte avaient-ils tourné l’angle du boulevard, qu’Albert se retourna vers le comte en éclatant d’un rire trop bruyant pour ne pas être un peu forcé.

«Eh bien, lui dit-il, je vous demanderai, comme le roi Charles IX demandait à Catherine de Médicis après la Saint-Barthélemy: Comment trouvez-vous que j’ai joué mon petit rôle?»

– À quel propos? demanda Monte-Cristo.

– Mais à propos de l’installation de mon rival chez M. Danglars…

– Quel rival?

– Parbleu! quel rival? votre protégé, M. Andrea Cavalcanti!

– Oh! pas de mauvaises plaisanteries, vicomte; je ne protège nullement M. Andrea, du moins près de M. Danglars.

– Et c’est le reproche que je vous ferais si le jeune homme avait besoin de protection. Mais, heureusement pour moi, il peut s’en passer.

– Comment! vous croyez qu’il fait sa cour?

– Je vous en réponds: il roule des yeux de soupirant et module des sons d’amoureux; il aspire à la main de la fière Eugénie. Tiens, je viens de faire un vers! Parole d’honneur, ce n’est pas de ma faute. N’importe, je le répète: il aspire à la main de la fière Eugénie.

– Qu’importe, si l’on ne pense qu’à vous?

– Ne dites pas cela, mon cher comte; on me rudoie des deux côtés.

– Comment, des deux côtés?

– Sans doute: Mlle Eugénie m’a répondu à peine, et Mlle d’Armilly, sa confidente, ne m’a pas répondu du tout.

– Oui, mais le père vous adore, dit Monte-Cristo.

– Lui? mais au contraire, il m’a enfoncé mille poignards dans le cœur; poignards rentrant dans le manche, il est vrai, poignards de tragédie, mais qu’il croyait bel et bien réels.

– La jalousie indique l’affection.

– Oui, mais je ne suis pas jaloux.

– Il l’est, lui.

– De qui? de Debray?

– Non, de vous.

– De moi? je gage qu’avant huit jours il m’a fermé la porte au nez.

– Vous vous trompez, mon cher vicomte.

– Une preuve?

– La voulez-vous?

– Oui.

– Je suis chargé de prier M. le comte de Morcerf de faire une démarche définitive près du baron.

– Par qui?

– Par le baron lui-même.

– Oh! dit Albert avec toute la câlinerie dont il était capable, vous ne ferez pas cela, n’est-ce pas, mon cher comte?

– Vous vous trompez, Albert, je le ferai, puisque j’ai promis.

– Allons, dit Albert avec un soupir, il paraît que vous tenez absolument à me marier.

– Je tiens à être bien avec tout le monde; mais, à propos de Debray, je ne le vois plus chez la baronne.

– Il y a de la brouille.

– Avec madame?

– Non, avec monsieur.

– Il s’est donc aperçu de quelque chose?

– Ah! la bonne plaisanterie!

– Vous croyez qu’il s’en doutait? fit Monte-Cristo avec une naïveté charmante.

– Ah çà! mais, d’où venez-vous donc, mon cher comte?

– Du Congo, si vous voulez.

– Ce n’est pas d’assez loin encore.

– Est-ce que je connais vos maris parisiens?

– Eh! mon cher comte, les maris sont les mêmes partout; du moment où vous avez étudié l’individu dans un pays quelconque, vous connaissez la race.

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